Depuis toujours, on a dépêché les incurables en phase de douleurs terminales au seul motif de les soulager de l'insupportable. Depuis toujours, dans la haute bourgeoisie on a sû hâter la constitution des hoiries dès que le testateur n'était plus en capacité physique de s'y opposer. Les lois de défaisance de la vie qui se discutent en commissions, ne sont que l'application au populaire de mœurs réservées jusqu'ici à l'élite. Faire pénétrer le vulgum pecus dans le privilège lève beaucoup de préventions sur la possibilité qu'on lui accorde de contourner de cent façons la règle écrite pour "gérer" ses anciens de manière économiquement justifiée. On sait que les familles sont parfois plus dures que les juges quand il y va de leur intérêt bien compris. En écho, le législateur se défend d'arguer de toute résonnance économique dans l'octroi du privilège d'euthanasie, alors qu'on entend partout que les vieux coûtent décidément bien cher.
A la fin de la séquence la loi passera, avec les précautions d'usage pour qu'elle soit digérée par la société, un peu comme on avait enrobé la loi Veil sur l'avortement à destination des croyants. Toutes les barrières ont depuis lors sauté. Il en sera de même avec l'euthanasie. Peut-être sera-t-il avisé de prendre bientôt sa retraite dans des pays moins normateurs. Le deuxième point est du même tonneau.
La France va reconnaître un Etat palestinien au mois de juin prochain, a déclaré le président Macron. Les Israéliens n'ont pris aucun retard pour dénoncer ce pas de clerc qui, selon eux, reviendrait à accorder une prime au Hamas pour le pogrom du 7 octobre 2023 qui a réveillé la cause palestinienne dans le monde. Et le fils Nétanyahou, portevoix de son père, a copieusement insulté le président français depuis le soleil de Floride, par un "Va te faire f***". Qu'importe à la fin ! Israël n'entend discuter avec aucun alter ego sur ses terres bibliques à lui données par Yahweh et n'a pas d'autre projet que de "foutre" les Arabes à la mer, de vider le squat. Les Palestiniens s'accordent tous entre eux, maintenant que la Bande de Gaza est détruite et cinquante mille morts plus tard, sur un projet identique : "foutre" les Juifs à la mer ! Du fleuve à la mer ! Le conflit n'a pas de solution en conséquence surtout de la colonisation à outrance des collines cisjordaniennes et de l'appropriation de tous les captages d'eau au bénéfice d'Israël pour mettre à merci cultivateurs et bergers.
Pourtant un pressentiment secret suggère aux juifs de bonne foi qu'il ne faut pas brandir le pogrom comme un totem d'impunité et massacrer à l'envi des femmes et des enfants réputés dommages collatéraux d'une guerre légitime aux preneurs d'otages ; l'hystérie mortifère de Nétanyahou qui a rompu toutes les digues morales, est la garantie la plus sûre qu'il y aura un huit octobre, puis un neuf, un dix octobre... et le monde lassé aura déjà pleuré ! Pauvre Israël et sa revanche sur l'histoire qui devient un problème insoluble à l'instar de la quadrature du cercle. On attendait mieux d'une race réputée supérieure. La faute aux cons !
Justement :
La semaine écoulée fut marquée et brillamment par une notice psychiatrique émise par l'ancien Ministre-président de Wallonie, Rudy Demotte, sur sa page Facebook : Trump, ou l'incarnation du chaos mondial. La revue satirique belge L'Asymptomatique l'a reproduite in extenso, richement illustrée sur cette page-ci. On y lit (extrait) : « Ce que Donald Trump a livré à l’Amérique et au monde n’est d’ailleurs pas un discours. C’est un flux verbal. Un tourbillon désarticulé. Un vortex de mots en abîme. Un monologue haletant, saturé de redites, d’exclamations, de chiffres brandis comme des pancartes, sans transition, sans hiérarchie, sans logique apparente. Il passe d’une attaque contre le lait canadien à une anecdote sur Shinzo Abe, glisse sans transition d’un graphique à une déclaration d’amour à sa ministre de l’Agriculture, évoque sa beauté juvénile dans la même respiration qu’une menace de prison pour fraude douanière. Ce n’est plus un programme. C’est un zapping intérieur.»
La diarrhée verbale, le flux de ventre trumpique évacué en bouche est analysé jusqu'au dernier grumeau. Et M. Demotte de conclure : « Nombre de psychiatres américains avaient tenté d’alerter, depuis des années, sur ce qu’ils nomment le "Dangerous case of Donald Trump" : trouble narcissique, absence d’empathie, impulsivité dangereuse. L’ancien ministre étasunien Robert Reich parle d’un homme qui "ne distingue plus l’autorité du pouvoir personnel, ni la vérité de l’auto-affirmation". Mais inutile de trancher ici entre diagnostic et mise en scène. Le trouble, justement, est qu’on ne sait plus. Ce discours n’est ni vraiment improvisé, ni réellement cohérent. Il n’est ni projet, ni vision. Il est un chaos réverbéré. Un entrechoc de pulsions, de fierté blessée et de ressentiment bruyant. Ce n’est pas le symptôme d’un désordre mental. C’est peut-être bien pire : le spectacle d’un pouvoir convaincu que ce désordre est une forme d’ordre supérieur — parce qu’il vient de lui.»
(source : https://www.asymptomatique.be/trump-ou-lincarnation-du-chaos-mondial-par-rudy-demotte)
Les adorateurs français de l'Agent Orange ne liront pas ce brûlot. Il les tuerait !ALSP !