28 septembre 2025

Chocs !

La déflagration judiciaire jetant Paul Bismuth au gnouf n'a pas fini d'inquiéter le Landerneau politique si elle prouve que les juges ont décidé de se constituer en République. Augias ! Tes écuries envahies de merde vont être bientôt lavées ?

En l'affaire, il suffit d'oublier le comment que tout le monde raconte par le menu, pour chercher le pourquoi : pourquoi la Jamahiriya libyenne, Etat paria s'il en fut, apparaît-elle en 2005 dans le paysage politique francais, alors que la Justice française a émis des mandats d'arrêt internationaux contre des officiels libyens du premier cercle en conclusion de ses enquêtes sur l'explosion du vol UTA 772 au-dessus du Ténéré en 1989 (170 morts). Pourquoi ? Pourquoi ne parle-t-on que du "comment" ?

Question : quel était le pacte verbal sous la tente bédouine entre le ministre de l'intérieur français, candidat déclaré à la succession de Chirac, et le Guide de la Révolution libyenne qui finira dans un égout de Syrte ? Qui fera croire que le prévenu ignorait la mise en oeuvre qui en fut faite ensuite ? Le reste est littérature, les valises tout çà, mais nourrit l'Audimat.

La peine de prison, quelle qu'en soit la purge, est infamante. Elle est perçue comme telle dans les chancelleries. Elle est aussi acceptée in pectore à droite où la réprobation est assez molle quand on monte le son. Le cirque Sarkozy continuera quand même puisque the show must go on comme on le dit justement aux enterrements du showbiz. Mais l'allumette de l'honneur aura été craquée.
Il y a quand même plus important cette semaine.

La Chine populaire s'est affranchie des super-puces NVidia américaines qui sont indispensables au développement de l'intelligence artificielle. Celles qu'elle produit désormais sont au même niveau. Pour marquer le coup sans doute, elle a annoncé au même moment qu'elle renonçait au statut de pays en développement qui lui permettait un accès plus facile aux crédits internationaux. Dans son combat avec l'administration Trump2, la Chine populaire coupe tout ce qui peut donner prise à ses adversaires. Donald le Dingue n'est pas sorti des ronces de Chine.

Par contre, pour continuer à faire tourner ses usines et éviter la révolution des masses laborieuses instruites du passé prolétarien offensif de leur pays dès l'école primaire, Pékin a besoin de l'Europe. Saurons-nous tirer parti de notre avantage ? Ce serait une première. Ursula VDL a une carte à jouer, celle de la vengeance différée après l'humiliation de Turnberry. Il y faudra de la finesse et de la discrétion, la fameuse transparence démocratique devrait-elle en souffrir. Le geste à faire est un voyage à Pékin.

Même si la diplomatie n'est pas dans les compétences de la présidente, elle peut lier des assouplissements commerciaux à une certaine détente du soutien chinois à la Russie dans sa guerre en Ukraine. Ce qui nous amène à douter du pronostic de succès émané de la présidence russe. Son armée formidable est collée au Donbass comme une mouche sur la vitre.

Comme le dit Mark Rutte, quand on est une puissance militaire, il n'est pas besoin de le rappeler au monde chaque matin. Avec ses capacités de raffinage fortement dégradées par les drones Ukrainiens (on parle de 25% déjà), la pénurie s'installe aux pompes puisque l'armée est prioritaire. Les acheteurs de brut russe (Inde et Turquie) capables de raffiner du substitut ont perdu l'enthousiasme des premiers jours et craignent l'ostracisation commerciale de l'Occident global.
D'un autre côté, la boucherie tactique commence à produire ses effets sur la société russe, jusque dans les riches métropoles slaves même timidement. Le retour des criminels ayant survécu à la guerre va poser un problème de sociopathie générale. La Russie de monsieur Poutine va devenir une satrapie de merde, c'est bien mérité de ce peuple taré.

Sur le front même, les Ukrainiens ont repris l'initiative dans certains secteurs critiques (suivre les opérations sur La Voie de l'Epée), ce qui signale que le moral est encore bon et la créativité avec.

Le dépit amoureux de Donald Trump le pousse à virer sa cuti et les assurances d'allonge données par le président Zélensky à New York lui laisse imaginer une issue cette fois favorable à Kiev, jusqu'à voir l'Ukraine recouvrer bientôt le territoire volé par la Russie. Son abhorration des louseurs va plomber la manœuvre psychologique de Poutine, ce qui expliquerait la diversion russe à gros sabots sur la Baltique, voire jusqu'à Mourmelon.
L'affaire devrait mobiliser la peur européenne jusqu'à filer la courante aux états-majors qui préfèrent la guerre d'hier. D'hier pour sûr, puisque ils s'avèrent incapables de fermer le ciel aux intrusions de drones russes qui nous testent maintenant chaque jour. Ils parlent d'un mur anti-drones. Ils parlent ! Ces drones peuvent parfaitement lâcher une bombe bactériologique ou chimique, ni vu ni connu. Mais comme ce n'est jamais arrivé dans le passé, il n'y a pas de protocole de sûreté NBC mis à jour. Ce n'est pas qu'une formule.

Le dernier choc de la semaine est le discours lunaire du premier ministre israélien au pupitre de l'assemblée générale des Nations-Unies devant un hémicycle aux trois-quarts vides sinon bien moins.
S'il n'accepte aucune remontrance sur la tactique de destruction massive pour déportation s'en suivant de la Bande de Gaza, il montre sa complète lucidité d'un combat à mort entre Juifs et Palestiniens sur tout le territoire de la Palestine mandataire, dès lors que le Hamas a transmuté en une idée d'expulsion, à défaut d'éradication du peuple juif en ses foyers, comme le verbalise le régime de Téhéran.

Il n'est pas douteux non plus que l'exaspération mélangée aux souffrances et aux humiliations subies quotidiennement par les Cisjordaniens, amène le "Hamas politique" au pouvoir à Ramallah. L'idée du fleuve à la mer est la seule qui survivra à la guerre. Il le sait, mais de cela Israël est comptable aussi. La guerre judéo-arabe fêtera ses cent ans en 2048 sans garantie de s'arrêter là.

ALSP !

21 septembre 2025

Miscellanées d'automne

Le figuier cet été a largement doublé sa production et la petite vigne à muscat aussi. La sauge officinale n'en finit plus de s'étaler et la petite rouge aussi. J'en pourrais faire de l'huile essentielle si je n'avais pas à écrire des articles de blog et un alambic. Si les anémones du Japon semblent intimidées, courges et tomates vont bon train, le réchauffement climatique n'a pas que du mauvais, hein ? Certes il faut compter l'eau d'arrosage mais avec quelques bonnes idées, l'affaire est gérable. Astuces ?
  1. Avoir de grandes lessiveuses au jardin, que l'on découvre ci et là par temps de pluie. Par temps sec, on peut recharger les lessiveuses au tuyau d'arrosage, on en perd beaucoup moins que par un arrosage direct.
  2. Récupérer l'eau de rinçage aux éviers avec un simple seau que l'on verse sur le seuil dans un container ad hoc.
  3. Puiser à l'arrosoir et arroser avec précision et parcimonie, le soir quand la chaleur s'apaise.

J'avais vu dans la presse locale que des parcelles viticoles avaient été remises en culture en Seine & Oise, en souvenir des crus de piquette d'antan - chaque commune produisait alors son pinard - et il me tarde de goûter les premières bouteilles de vin du renouveau. Le giclet de par chez moi est une assurance d'ulcère mais il se boit entre amis pour dire que cette année encore, on l'a fait. La vigne est derrière, près du rucher. Car on a aussi du miel de village fait de mes fleurs (entre autres), mais les apiculteurs ne me font aucune ristourne malgré le soin que je prends de leurs butineuses. Comment ? Par la destruction systématique et sauvage des frelons qui ont su éviter les pièges à bière. Attention à vite récupérer les corps car ils émettent un phéromone d'alerte qui peut attirer d'assez loin une brigade de secours et représailles. Pour les guêpes, il faut trouver le nid, idéalement un trou dans un mur ou dans une souche, et à la nuit tombée (elles sont toutes rentrées) y vider un quart de litre d'essence et y mettre le feu, c'est d'expérience une solution plus efficace que les aérosols coûteux qu'on inhale. Sauf à les tolérer car elles ne sont pas agressives à bonne distance, et si vous n'avez pas d'abeilles au travail. Avant de refermer le portillon du jardin, je note cette année la présence en nombre de libellules bleu ciel de très petite taille que je n'avais jamais vues auparavant. Si j'étais entomologiste, j'aurais pu faire aussi une belle planche de punaises des bois car il en est venues de toutes les couleurs cette année.
Tout ça pour dire qu'on peut aussi s'adapter à défaut de vaincre. De toute façon, on ne vaincra jamais l'effet de serre dans une planète en guerre ou en déni. Avant la COP 20 au Brésil, le Secrétaire général des Nations-Unies en doute aussi mais pour d'autres raisons (clic).

J'éviterai aujourd'hui de parler politique (ou géopolitique) parce que tous les sujets sont des sujets de mécontentement. En passant devant les parcs à voitures d'occasion, j'ai noté le retour des calicots "DIESEL" sur les modèles exposés. Les gens qui roulent un peu plus loin que l'hypermarché de secteur, ont fait leur compte. Techniquement le moteur surcompressé est supérieur en frein moteur, ne chauffe pas en côte, et bien entretenu (intelligemment entretenu et conduit) dure 300.000 kilomètres, alors que ses concurrents rendent l'âme ou leur batterie bien avant. Et pour ce qui concerne l'électrique, à par les flottes d'entreprise qui s'y retrouvent en comptabilité, nul ne veut être confronté deux fois au stress de la batterie bientôt vide en rase campagne. Dans ma rue-étalon de quatre-vingt numéros, il y a une seule voiture électrique. La rue a voté !

Hier j'ai relu une nouvelle de Sylvain Tesson - vous savez, l'ancien des services secrets. Le Lac. C'est l'histoire d'un mec qui se fait ermite dans la Sibérie profonde pour un mauvais motif, le meurtre. Détenteur de faux papiers pris à un compagnon d'infortune, il va passer quarante de sa vie dans une cabane près du lac, dans laquelle il attend la prescription de son crime. Habitant un écosystème d'ours (c'est en Russie, donc… l'ours) il passe quarante ans à ignorer la relation transactionnelle entre l'homme et l'ours depuis le paléolithique. Enfin c'est l'auteur qui ignore ça.
En revanche, nous sommes conviés à lire tous les poncifs littéraires d'écrivains-voyageurs à travers les descriptions chatoyantes d'une nature riche et vivante mais combien convenue. Tout y passe en clichés jusqu'aux oies en V. A la fin, l'ours, qui est tombé dans le piège à loup que le Vieux de la forêt a laissé armé devant chez lui en quittant définitivement sa cabane - ça c'est un véritable crime - attend son retour depuis des jours après s'être rongé le pied pour se libérer de la mâchoire de fer. Il le tue par décapitation quand ce con revient prendre ses dernières affaires. La chute est nulle : « Dans la forêt il y a une justice, mais c'est rarement celle des hommes ! ».

La nouvelle aurait été bien meilleure en réinventant la transaction millénaire entre l'ours des cavernes et l'homme des cavernes. Des thèses abondantes ont décrit cette transaction domiciliaire au XXè siècle, autour de la caverne et des fossiles retrouvés, puis elle fut abandonnée faute de preuves dit-on, pour faire place à de nouveaux préhistoriens plus habiles en crédits de recherche.
Dans le roman, le chien qui n'aboie pas et se prendrait d'amitié pour le grand fauve, indique que la thèse relationnelle a quand même effleuré la curiosité de l'auteur. Quarante ans auraient été suffisants pour apprivoiser l'ours du district forestier - nos montreurs d'ours du Moyen-Age en ont fait la preuve à partir d'oursons sauvés des affres de la chasse - mais cela demandait une finesse d'approche que l'auteur n'a apparemment pas. L'ours est très intelligent ; il aurait suffi de partager le poisson du lac !
Finalement, juste à côté du Tesson dans ma bibliothèque, il y avait Impéride de Fabia Léardi (Ed. G.F.). Une autre fois ? C'est autre chose... et en Cévennes.

ALSP !

14 septembre 2025

À la Saint-Roland...

Aujourd'hui, on sonne du cor au calendrier.
Roncevaux ! Roncevaux ! dans ta sombre vallée,
L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée ?


"J’aime le son du cor, le soir au fond des bois" surtout si c'est une trompe en ré. Mais Alfred de Vigny ne savait pas faire la différence, question d'oreille. La trompe de vènerie est un instrument exceptionnel de puissance et de portée, et si terriblement simple que les curieux non avertis y soufflent comme ils s'imaginent que le feraient les moines tibétains.
Ils n'en sortent rien tant qu'ils n'y pètent.

L'instrument

La trompe de chasse, apparue vers la fin du règne de Louis XIII, trouve son aboutissement sous Louis XV. Des perfectionnements suivront qui ne changeront pas le principe d'exécution. C'est un instrument sans piston ni coulisse. Il est formé d'un tube de cuivre mince de 4545 millimètres de long, évasé en pavillon à son extrémité. Ce tube est enroulé sur lui-même 3 fois et demie. Ces caractéristiques sont dites "d'Orléans" dès lors que le modèle fut commandé par le Duc d'Orléans (Chartres) vers 1820 pour son équipage de chasse à courre. Il existe des trompes de plus grand diamètre roulées sur 2 tours et demi mais toujours de la même longueur, dites "Dauphine" ; et quelquefois sur un tour et demi que l'on appelle "Dampierre" du nom de son concepteur ; on les trouve en collection plus souvent qu'en vènerie car fragiles ; et des trompes d'équipage plus serrées sur 8 tours, assez dures à jouer.

C'est le tube d'embouchure conique et son grain (étrécissement) qui personnalisent l'instrument et sa facilité plus ou moins grande d'exécution.
Le facteur de trompe le plus connu fut François Périnet. La Maison Périnet (beau site en flash) existe toujours à Paris. Mais on citera aussi les trompes de Christophe Lemonnier (Belleville-sur-Loire) et de Nicolas Poidevin (Caen).

La technique

L'instrument étant "sans fin" le souffle du sonneur ne crée pas de surpression dans le tube. C'est un noeud de pression qui joue. Toutes les fréquences ne sont pas renvoyées par le tube de cuivre puisqu'elles ne trouvent aucun dispositif d'ajustage. Ainsi la trompe est-elle légèrement fausse et cela s'explique avec des formules pythagoriciennes et des tables de fréquences dont je vous fais grâce.

La pratique

Tout est question d'oreille dans la trompe puisque c'est le seul pincement de vos lèvres qui va donner les notes. Il s'agit d'insérer l'accessoire emboîtable spécifique à la trompe dénommé "embouchure" dans le tube éponyme et d'y appliquer ses lèvres serrées et tenant fermement l'ensemble contre ses maxillaires. On gonfle les poumons, et l'on expire l'air à travers les lèvres serrées comme si l'on voulait imiter un "vent". La force du pincement va créer des bruits plus ou moins hauts en fréquence qui deviendront un jour des notes de musique.
Cent fois sur le métier ... et on passera bientôt au tayaut.

Le tayaut et le hourvari

C'est le vrai son de vènerie, celui qui imite les abois du chien courant, lequel le mémorise très bien. Il s'obtient par surprise - mais certains ne le connaîtront jamais - en redoublant l'attaque d'embouchure d'un coup de langue. C'est un coup à prendre, pas facile mais comme le vélo, il ne s'oublie plus.

Le hourvari est une volée de notes liées en une seule respiration. Il fait office d'alarme en cours de chasse si la bête a doublé ses voies et qu'elle est revenue sur le chemin qu'elle avait pris en fuyant. On sonne alors le hourvari, pour prévenir les chiens qu'ils doivent retourner sur leurs pas. Même si la mélodie est parfois difficilement perceptible à cause de la distance, l'attaque est si caractéristique qu'elle alerte immédiatement ceux qui l'entendent et les chiens de tête.

Le plaisir

Je ne regrette pas les concerts en société, les cérémonies et les retours de chasse. Mais le vrai plaisir est à pied, de sonner à deux, première et seconde, et l'extase surgit parfois quand quelqu'un que vous ne rencontrerez jamais mais qui vous attend, vous répond de très loin de la même manière et qualité.

Monsieur Oudot vous propose ici quelques fanfares pour vous faire l'oreille. On se revoit à la Toussaint, enfin, au lundi de la Saint-Hubert pour la messe des chasseurs.

ALSP !

07 septembre 2025

La Méduse sur son erre

Endettée jusqu'au cou au plus mauvais motif, instable politiquement et c'est un euphémisme, assiégée par les agences de notation qui capitalisent sur le séquestre de l'épargne des ménages, la France, plus beau pays au monde et c'est sans doute vrai pour qui est parti voir ailleurs, fait rire ses voisins.
Le pays de la Loi, le pays des Droits de l'homme, l'instituteur universel de la démocratie s'écroule sous le ridicule qu'elle avait si longtemps conjuré par une logorrhée savante mais qui à la fin tourne au potage amer. Nous sommes devenus, et ce sont les Italiens qui nous le murmurent à l'oreille, l'homme malade de l'Europe. Ils sont contents de nous refiler le mistigri.

Le gros problème de la France et c'est peut-être finalement le seul, c'est que son Etat fabrique du déficit en continu, semaine après semaine, comme une usine à pâtes des macaronis, sans discontinuer, 7/24. C'est une usine à perte, une fabrique d'emprunt et maintenant un sabordage lent du navire.
N'importe quel chef de gouvernement européen est capable de comprendre qu'un déficit à jet continu est forcément structurel. Ce qui est l'antonyme du "conjoncturel" comme se plaît à le dire le grand ventilateur qui nous sert de président. Nous avons eu tellement de malheurs, ouin ouin... mais comment ont fait les autres ? Quels autres ? tous les autres !

Il y a deux machines à déficit au budget de la Nation : l'Etat dans son fonctionnement quotidien ; la protection sociale dans toutes ses caisses. Les audits, parfois anciens, ont donné lieu à moult rapports sur l'encrassement bureaucratique du pays, sa sur-administration, ses budgets annuels systématiquement reconduits en déficit pour complaire au peuple assisté qui ne veut pas être débranché. Nous n'y reviendrons pas aujourd'hui, par lassitude !

Le constat ne nécessite aucune étude supplémentaire - comme la proposera sans doute un nouveau locataire de Matignon demain pour nous faire patienter - il n'exige que l'action. Les entraves parlementaires quasiment inouïes en Europe, la revendication permanente à temps et contretemps des syndicats subventionnés (sinon ils seraient morts), à quoi s'ajoute l'envie du populaire d'en découdre une bonne fois, appellent au secours de la nation, une réaction d'ordre, une réaction brutale.

La chienlit générale ne peut être contenue puis résorbée que dans le cadre d'une prise de contrôle direct des forces vives de la nation, quelque sorte de dictateur romain qui recevrait du Sénat les pleins pouvoirs pour nettoyer les écuries d'Augias en deux ans, quelque chose qui ressemblerait dans notre constitution à l'article 16 (clic). Et on commencerait par dégraisser l'Etat français, grosse baleine crevée sur la plage.

Puisqu'il semble impossible d'extraire le dictateur souhaité du vivier politique actuel complètement discrédité voire malhonnête, il faut aller chercher les compétences ailleurs. Que la France importe de l'intelligence n'est pas nouveau. Achetons donc des compétences éprouvées et disponibles à l'extérieur de la fosse à purin politique, comme un vieux roi sut embaucher un Jules Mazarin, pour gérer son royaume bouffé par les corporations d'intérêts et par les corps d'Etat en concurrence permanente sur leurs privilèges extorqués au labeur. Existe-t-il un Mazarin vivant ?

Qui a placardé sur les murs des institutions européennes l'appel à résurrection de l'Europe ? Mario Draghi et Enrico Letta. Mais la présidente de la Commission est trop jalouse de son pouvoir pour accepter des recommandations qui n'émanent pas de son premier cercle allemand. Au fait, ils ont dit quoi Draghi et Letta ? Du bon sens. Clac ! Il serait sage de prendre langue dès à présent avec des gens de ce calibre qui nous éviteront les gomeux, bande-mous et autres phraseurs dont nous avons pléthore.

Il va sans dire que les pouvoirs conférés au dictateur romain devront être aussi pleins que possibles et comprendre l'autorité de neutraliser les malfaisants. Nul ne manquera.

A défaut, le Banc d'Arguin n'est plus très loin.

Pour finir sur une note d'actualité, la séquence politique à partir de ce soir dans une démocratie parlementaire présidée par un vrai homme d'Etat devrait être la suivante :
  1. censure du premier ministre qui rentre à Pau par le train de nuit
  2. deux coups de fil constitutionnels au Sénat et à l'hôtel de Lassay avant dissolution de la Chambre basse dans la même nuit
  3. formation demain d'un cabinet restreint de huit à douze ministres pour expédier les affaires courantes et suppression des secrétariats d'Etat
  4. convocation des législatives dans le délai le plus court
  5. après les résultats, formation d'un gouvernement technique resserré
  6. organisation du débat budgétaire pour le 2 janvier avec 80 milliards d'économies
  7. exécution du budget 2026 aux douzièmes provisoires (année blanche)
  8. confiance demandée par le PM à l’Assemblée nationale
  9. si censure, article 16 !

ALSP !