27 juillet 2025

Gaza !

S'il eut été sage pour la France de se tenir éloignée du conflit patrimonial israélo-arabe en attendant qu'il explose chez nous, l'arme ignoble de la famine nous oblige maintenant à bouger.
On les attendait sans trop y croire quand même, elles ont fini par arriver, ces photos d'enfants décharnés, agonisants ou parfaitement morts, qui ressemblent à d'autres images terribles du Biafra, d'Ethiopie et de celles sorties des camps d'extermination allemands. Sauf qu'ici, c'est le peuple victime de l'effroyable génocide industriel mis en usine par le régime hitlérien qui prête à son tour son concours à l'horreur. Comme quoi, on peut être l'élu, le juste et le plus intelligent, on n'en reste pas moins un monstre au niveau du cervelet reptilien. Que vaut l'homme, que vaut Dieu ont pensé les rescapés de 1945, devenus tous athées. Quatre-vingts ans plus tard, Israël a perdu son âme qui le distinguait du commun des nations ; le monde remise les précautions d'usage envers l'Etat immunisé par l'holocauste ; et l'antisémitisme éclôt partout, fondé cette fois, non sur les légendes médiévales d'empoisonnement des puits ou sur le Protocole des sages de Sion - dont on finit par se demander si c'est vraiment un faux - mais sur la réalité des destructions rock-bottom de l'habitat et celle de massacres bien sanglants de femmes et d'enfants entre autres et par milliers, le tout perpétré en punition collective d'un pogrom terroriste attentant à l'image d'invincibilité du peuple juif.

Que l'organisation du Hamas et celle du Djihad islamique soient exterminées ne pose aucune question ; on ne juge pas ces terroristes chimiquement purs preneurs d'otages pas plus qu'on ne le fait de cafards. Mais qu'on écrase sous les bombes les civils sous lesquels se planquent les miliciens palestiniens, parce qu'on n'a pas les couilles d'aller les chercher au couteau de tranchée dans les tunnels, voire les y noyer, en pose beaucoup. On retrouve dans le sac de la Bande de Gaza le procédé qu'utilise actuellement le régime de Poutine à l'encontre du peuple ukrainien qui lui résiste. Mets-toi à genoux ou je te tue ! Surtout si tu es désarmé.
Quelles que soient les acrobaties sémantiques pour nous convaincre du contraire, l'agenda du gouvernement Nétanyahou est bien de chasser les Palestiniens de Palestine par tous moyens même visibles et brutaux, comme la dévastation la plus complète de leurs lieux de vie, au vu et au su du monde entier et la déclaration d'une famine délibérée comme arme dissuasive de se maintenir sur place. En attendent-ils approbation ou réprobation qu'on commence à comprendre que les Juifs d'Israël sont au-delà de toute loi des hommes, même de celle du Talion, et se croient pour certains investis à nouveau de promesses divines leur confiant la récupération dans le sang des autres de tout le pays de Canaan. Si ce n'est pas ça, je ne comprends pas qu'ils puissent penser encore mettre le monde entier de leur côté par le fait accompli.
Si les gouvernements arabes semblent très circonspects, la "Rue arabe" compte environ 475 millions d'individus et elle est très remontée. Les Juifs d'Israël sont environ 6,5 millions et ils n'augmenteront pas (l'alyah s'est inversée). Ils peuvent bien s'armer jusqu'aux dents, il existe une loi démographique de la masse et du momentum (la même masse en mouvement). Si des forces compensatoires peuvent améliorer le pronostic dans un déséquilibre gérable comme celui subi en Ukraine, un rapport de plus de soixante-dix fois est à terme létal. Ça tombe sous le sens, et ça sera Massada avec la vitrification des Echelles du Levant.

Venons-en maintenant à la démarche française renouant avec la politique arabe de la France gaullienne. La reconnaissance d'un Etat de Palestine par un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies n'arrêtera pas l'extermination en cours. En pratique, un Etat palestinien n'est pas viable puisque le continuum territorial a été systématiquement détruit par l'occupant, les terres arables confisquées avec les pâtures et tous les captages d'eau. Le but fut et demeure de rendre le pays invivable au sens premier, avant que les colons juifs ne s'en emparent et le mettent en valeur au moyen de subventions publiques et du soutien actif de la diaspora. Donc l'Etat de Palestine en Palestine est terriblement compromis par la méthode juive (ou russe) du fait accompli et de la menace latente de recourir aux dernières extrémités si on les contrarie. C'est une réalité, mais prête-t-elle à conséquence ?

Le but affiché par le Quai d'Orsay n'est peut-être pas le but visé réellement. En passant, il était plus que temps de s'extraire du chantage victimaire éternel des sionistes radicaux et de marquer le coup face à la tragédie humanitaire imposée par les Juifs aux Palestiniens de Gaza. M. Macron rassemble beaucoup plus d'approbation sur sa démarche que de critiques, toutes circonscrites dans la sphère israélite. Quelque chose bouge en France contre Israël, et les rodomontades de son ambassadeur à Paris ne vont pas aider à freiner la réprobation des élites. La déclaration d'Hubert Védrine qui parle de déshonneur à ne pas le faire et demande quelle est l'utilité de ne rien faire justement, s'ajoute à des prises de position qu'on jugeait jusqu'ici improbables voire indignes, même dans la communauté juive en France et autour, comme nous le montre celle d'Elie Barnavi (clic).

S'agit-il donc d'officialiser la diplomatie palestinienne auprès des cent quarante-neuf chancelleries qui ont reconnu l'Etat palestinien ? Même s'il ne reste qu'un moignon d'administration palestinienne en Cisjordanie occupée, ça suffit comme piton sur la mappemonde auquel peut s'accrocher une vraie diplomatie en exil qui puisse participer aux bénéfices procurés par les organisations internationales à leurs membres. Que l'Etat soit impuissant par des circonstances dépendant de la volonté d'un Etat-tiers, ne lui ôte pas sa légitimité. Et la revendication du gouvernement Nétanyahou pour qui la reconnaissance française récompense le Hamas dans ses atrocités est à ranger dans la boîte à musique qui joue faux depuis le début de l'affaire (cf. Le Club des Juristes). Une manière aussi de donner des outils de contestation de l'enclavage fiscal, douanier et monétaire imposé par Israël qui "gère" la Palestine occupée comme un bantoustan. D'où l'accusation méritée d'apartheid qui hérisse tant Nétanyahou, lequel fouille en permanence dans sa giberne à la recherche des justifications de l'immunité morale de son peuple. Soixante mille morts plus tard, plus personne ne l'écoute et il va lui en cuire, comme à la Diaspora d'ailleurs.

L'autre question débattue dans la presse israélite est celle de l'asile accordé aux Gazaouis. L'affaire est sensible parce qu'elle arrive en pleine crise migratoire en métropole et donne du grain à moudre à des partis qui n'ont que l'immigration comme sujet politique en rayon. C'est assez simple à décortiquer. La position géographique idéale des Palestiniens est en Palestine. Celle des réfugiés palestiniens aussi. L'interdiction proclamée par la géopolitique régionale de revenir ou de se maintenir implique les "pays frères". Les pays arabes doivent faire une place aux Arabes palestiniens qui ne peuvent pas revenir ou se maintenir chez eux. En réalité, ils le font déjà, à leurs risques et périls parfois, comme le royaume de Jordanie qui fut assailli en septembre 1970 par des factions palestiniennes réfugiées en Transjordanie. Le problème est qu'à l'exception des monarchies du Golfe, les Etats de la région sont malades et craignent une déstabilisation d'ampleur s'ils accueillent des miliciens palestiniens. Liban, Syrie, Jordanie, Egypte sont très réticents, d'où leur volonté permanente de régler le conflit en Palestine mandataire avec un Etat arabe viable.

Nous n'avons pas à nous précipiter à offrir un asile politique spécifique aux Gazaouis, mais vu ce qu'ils subissent, nous n'avons pas non plus le droit de le refuser à ceux qui parviennent jusqu'en France. Reste à régler le risque, enfant, femme, homme adulte, homme âgé etc...
Il est un domaine que nous pourrions investir en compagnie d'ailleurs d'autres pays européens pour augmenter le nombre de lits, c'est celui de la chirurgie réparatrice, la chirurgie cardiaque et thoracique où l'Europe est en pointe. Pour cela, il faut importer les victimes en sachant qu'il sera très difficile ensuite de les renvoyer chez elles parce qu'elles n'auront plus de chez soi. On peut faire confiance aux autorités d'occupation sur ce point.

Nous allons nous séparer sur la "rupture" du blocus par La France insoumise. Leur second torpilleur armé jusqu'aux dents de crème à bronzer vient d'être arraisonné par l'escadre corsaire israélienne à 60 milles nautiques des côtes de Palestine et à 30 milles du delta du Nil, en pleine mer donc. L'Etat hébreu s'affranchit de toute règle de navigation mais il est coutumier du fait puisque personne ne lui dit rien. On peut se moquer de ces tentatives d'invasion amphibie de la Bande de Gaza si on oublie que son but n'est que de provoquer le plus de tapage possible autour du sac de l'enclave. L'important est d'obtenir des images et de collectionner le narratif des autorités israéliennes qui font un concours de ridicule et mauvaise foi. Encore une fois, le but est atteint. On peut donc en revanche se moquer de l'abordage préventif de la barcasse humanitaire, sauf que pour l'opinion internationale, il n'y a de courage que d'un côté, celui du plus faible comme toujours. C'est encore un dossier géré au marteau "whack-a-mole" par Nétanyahou qui décidément gouverne de plus en plus en aveugle, bouffé par son hubris mais à la merci de Sa majesté Donald le Dingue. Quel équipage !


Ce que je ne comprends pas :

C'est l'apathie des Français de confession juive et des Juifs français (les deux coexistent) face à la tragédie humanitaire étalée sur tous les écrans. Quand ils s'expriment, c'est le plus souvent en renfort de la politique criminelle du cabinet Nétanyahou en utilisant la liste préremplie des motifs légitimant l'horreur. Ils ne voient pas que le peuple autour d'eux ne marche pas dans cette "histoire". Où sont les grandes manifestations populaires en soutien des victimes du pogrom du 7 octobre ? Qui se souvient de la foule parisienne amassée à la République pour crier son rejet du terrorisme islamiste quand la rédaction de Charlie Hebdo fut mitraillée ? Ils n'étaient que douze. Les victimes du pogrom sont douze cents et les modes opératoires sont insupportables à regarder ! Et rien ! Il ne faut pas surinterpréter le détachement des Français, mais se poser des questions n'est pas interdit non plus.

Nos compatriotes juifs ne sentent-ils pas la menace qui planera sur leur communauté aussi longtemps qu'ils soutiendront le gouvernement israélien actuel et ce projet suicidaire du Grand Israël ? Vont-ils comme le fils Klarsfeld préférer l'exil aux Etats-Unis à la condamnation des crimes ? Sont-ils si sûrs que ça se passera bien là-bas ? En fait, il n'y a que des questions qu'ils ne se posent pas, fascinés comme un lapin dans les phares par leur mépris des Palestiniens. Méfiez-vous, leur ai-je dit un jour, on a déjà pleuré ! Et Nétanyahou leur fait faire un bond de cent ans en arrière. Donc ?

ALSP !

20 juillet 2025

Du plomb dans les rouages politiques

"Dans l'aile", personne n'ose la faire, "dans la tête" non plus ! La loi Duplomb* qui condamne les insectes pollinisateurs au bénéfice de l'agriculture chimique basée sur les néonicotinoïdes a suscité un million de pétitionnaires sur le site ad hoc de l'Assemblée nationale ; c'est extrêmement rare, du jamais vu ! Elle a été déposée par une étudiante bordelaise de 23 ans en master d'écologie QSE/RSE. Éléonore Pattery. Elle vient de se faire un nom.

Note*: Le texte de loi lève les contraintes entourant le métier d’agriculteur avec...
  • la réintroduction encadrée de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes (voir plus bas) ;
  • la facilitation des ouvrages de stockage d’eau, comme les mégabassines ;
  • l’assouplissement des règles en matière d’élevage intensif qui augmenteront les effluents d’élevage, l'euthrophisation et les marées vertes avec 30 ou 40 ans de temps de purge des sols en zone littorale après pollution (allégations du Cnrs)

La pétition dénonce la loi Duplomb comme une "aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire", affirmant qu'elle représente "une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens". J'aime bien le "bon sens", c'est ce qui en France nous manque le plus !

Les hommes de l'Etat (comme les appelle Hans-Hermann Hoppe) ont la terreur des idées simples tant ils sont formés à la logorrhée politique qui doit tout enrober à défaut d'expliquer, une forme de gangrène gazeuse qui putréfie l'esprit de toute la société. Ils dénoncent les idées de bons sens comme des idées courtes, trop courtes, insuffisantes à faire un powerpoint. Ils nous gonflent de billevesées, d'éléments de langage, de langue de bois et sont indétrônables à l'oral. A l'écrit, c'est pire : il leur faut des pages pour la moindre loi, et obligatoirement un décret d'application qui est le plus souvent un décret d'explication tant le texte voté est obscur. Pour survivre, ce pays devra absolument éliminer la graisse bureaucratique et réduire drastiquement le périmètre d'intervention de l'Etat nouveau. Il faut tout remettre à plat, en désintoxicant la nation à l'assistanat et en rééduquant un peuple jadis fier à se prendre en charge.

Après un million de signataires sur la pétition Pattery (et ça continue de grimper), la conférence des présidents de groupes de l’Assemblée nationale peut désormais s’en saisir pour organiser un débat en séance publique, bien qu'il soit peu probable que la Ioi votée soit pour autant abolie, comme le demandent les pétitionnaires. Le sénateur Duplomb est déjà monté au créneau pour sauver Jacques le Croquant avec un mensonge supplémentaire à tous ceux qu'il a prononcés en soutien de sa proposition de loi. Mais si le bruit tourne au vacarme pendant les vacances et gâche les heures de piscine, l'exécutif pourrait bien innover pour sauver les meubles avant le débat budgétaire du siècle. On fera son profit de l'article fouillé du Bon Pote ci-après, pour se convaincre de la nuisance parlementaire et des approximations du sénateur Duplomb. Nous en reprenons les intertitres, vous laissant tout loisir d'approfondir la question en cliquant ici :
  1. l’autorité européenne de sécurité des aliments n’a pas interdit l’acétamipride, considérant qu’il n’y a pas de risque. C’EST FAUX.
  2. les scientifiques européens sont tous d’accord pour autoriser l’acétamipride… C’EST FAUX.
  3. les néonicotinoïdes en enrobé ne sont pas dangereux pour les abeilles/l’environnement… C’EST FAUX.
  4. il n’y pas d’alternatives aux néonicotinoïdes : C’EST FAUX.
  5. sans néonicotinoïdes, la filière betterave est morte… C’EST FAUX.
  6. les normes environnementales de la France tuent son agriculture… C’EST FAUX.

En fait, c'est le CNRS qui mène la charge contre la loi Duplomb avec des arguments que l'on peut entendre. Extrait de sa lettre à Gabriel Attal qui l'a votée en même temps qu'il se drappe dans les vertus écologiques pour refuser l'abrogation des ZFE :
« La réautorisation pour 3 ans de plusieurs substances pesticides, Acétamipride et Flupyradifurone : l’acétamipride en particulier présente de multiples risques pour la santé humaine, en particulier en regard du développement du système nerveux chez les enfants, qui ont suscité une interrogation grave en 2013, restée pour l’instant sans réponse scientifique au niveau européen mais nécessitant de baisser les doses résiduelles admissibles.>

Cette substance passe en outre la barrière placentaire et hémato-méningée et on l’a retrouvée par exemple dans le liquide céphalo-rachidien d’enfants en Suisse D’autres effets commencent à être documentés, de type cancérogène (avec des effets en regard du stress anti-oxydant) ou perturbateur endocrinien et demanderaient pour le moins la mise en place d’un fort principe de précaution et d’un plan d’évaluation scientifique.

Ce problème de toxicité pour les humains est aggravé par les caractéristiques de l’acétamipride, molécule restant présente après administration dans l’environnement (la moitié de la substance est toujours présente 79 jours après son administration) et très soluble dans l’eau et voyageant donc avec en dehors des parcelles agricoles traitées, augmentant très fortement l’exposition humaine (l’acétamipride a été retrouvé dans l’eau de pluie au Japon).»


Le cœur du défi scientifique est qu'il y a des substituts aux néonicotinoïdes. Un rapport de l'INRAe l'atteste. Nous en reprenons ci-dessous le texte complet qui n'est pas long mais mal écrit (source). :

« L’usage des néonicotinoïdes en agriculture est actuellement en pleine controverse dans de nombreux pays. Leurs effets non-intentionnels sur de nombreux auxiliaires des cultures, notamment des pollinisateurs et des agents de lutte biologique, sont maintenant clairement documentés par un corpus grandissant de publications scientifiques. Cinq de ces matières actives : la clothianidine, l’imidaclopride, le thiaméthoxame, l’acétamipride et le thiaclopride ont été interdites d’usage par le gouvernement français depuis le 1er septembre 2018.
Dans le cadre d'une expertise diligentée par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) une équipe de scientifiques dont des chercheurs de l’Inra a procédé à une évaluation approfondie des alternatives disponibles pour remplacer ces cinq molécules par des options alternatives. Pour chaque combinaison de culture à protéger et d’organisme nuisible ciblé par l'utilisation de néonicotinoïdes, les principales méthodes alternatives de lutte ont été classées en fonction de leur efficacité, applicabilité, durabilité et facilité d’application. 152 utilisations de néonicotinoïdes en France, couvrant 120 plantes cultivées et 279 espèces d'insectes nuisibles ont été passées en revue, pour un total de 2577 alternatives envisagées.

Les résultats de cette enquête approfondie montrent qu’une solution de rechange efficace à l'utilisation des néonicotinoïdes est disponible dans 96 % des cas. Malheureusement, l'alternative la plus courante aux néonicotinoïdes (89 % des cas) est l'utilisation d'un autre insecticide chimique (surtout des pyréthrinoïdes). Toutefois, dans 78 % des cas, au moins une méthode alternative non chimique peut d’ores et déjà remplacer les néonicotinoïdes, via notamment la lutte biologique, l’usage de produits sémiochimiques ou d’huiles de surface. Il est à noter que la disponibilité en solutions alternatives non chimiques est plus importante pour la lutte contre des ravageurs aériens (chenilles défoliatrices par exemple) que contre des insectes s’attaquant aux troncs ou aux racines des plantes.
De nombreuses autres méthodes non chimiques apparaissent comme prometteuses mais nécessitent des recherches de terrain supplémentaires avant de pouvoir être proposées aux agriculteurs. Certaines, encore onéreuses du fait d’un marché limité, demanderont également à être subventionnées. Les solutions existent donc mais un effort conjoint de la recherche, des pouvoirs publics, des coopératives et des usagers est donc nécessaire pour les mettre en pratique et permettre une réduction significative de l'utilisation des pesticides en agriculture.»


Alors quoi ? Rien !
Le monde paysan est pris en otage par les latifundiaires et l'agro-industrie qui brassent des millions à centaines et se planquent derrière le vivrier. Lui, survit au marc le franc par l'intubage que lui procure le Crédit Agricole. Mais si la loi Duplomb contente la Coordination rurale, la FNSEA et l'agrobusiness par la liberté retrouvée de faire n'importe quoi qui profite au bilan, elle peine à convaincre la fraction des agriculteurs qui ont une image plus claire de l'avenir. A cet égard il est (toujours) intéressant de consulter la Confédération paysanne (ne pas confondre avec la Coordination rurale, gilets jaunes paysans) qui procède de l'idéologie de la Campesina. La Confédération est pour les substituts aux néonicotinoïdes et dans un communiqué du 8 juillet elle dénonce des « régressions agricoles, sanitaires et écologiques d'une très grande gravité, taillées sur mesure pour l'agro-industrie et portées par les dirigeants de la FNSEA déconnectés de leur base.»

Son idée est de débrancher le revenu paysan des aléas de la production agricole et donc de la politique de marché de la Commission européenne. Le problème n'est plus celui des débouchés et des prix de transfert mais celui de l'utilité du paysan dans la société de demain. On peut ne pas être d'accord avec la Confédération paysanne pour cette approche très politique du défi alimentaire, mais au moins, elle exprime un projet de société robuste et durable alors que les autres organisations pleurent pour des cautères sur leurs jambes de bois au plus vite et dans l'immédiat, demain étant un autre jour. Si vous voulez creuser la question, il vous faut lire leur manifeste en cliquant ici. Vous serez étonnés.

Au plan purement politique et quelle que soit l'issue d'un procès populaire sans prétoire, la pétition anti-Duplomb à l'Assemblée nationale marque la fracture entre La Casta qui fonctionne toujours au clientélisme électoral, l'Etat invasif qui la protège et la société qui, elle, réfléchit à ses enfants. En général, c'est la classe politique qui plie ou qui est balayée. Nous approchons de la rupture de paradigme. Mettez des billes dans l'ébénisterie funéraire.

ALSP et d'ici là faites-vous plaisir !


13 juillet 2025

Bastilles

Aujourd'hui les Français prennent la Bastille. Sans trop savoir ce que nous y avons gagné, la fête nationale se décline en trois manifestations traditionnelles, le bal des pompiers, le défilé militaire et le feu d'artifice. Neuf mois plus tard naîtront les petits Maximilien. Qu'est-ce au fond que cette commémoration ? Celle d'un séisme politique qui en trois semaines va liquider huit siècles de monarchie de droit barbare et divin à la fois, fondée sur la pyramide féodale "foi et hommage" héritée des Wisigoths ! Un tel bouleversement deviendra le modèle d'autres grandes révolutions. Est-il utile d'en connaître les ressorts ? A mon avis, oui, parce que la monarchie capétienne s'est effondrée sur elle-même, de l'intérieur ; elle a implosé. Je ne demanderai pas à ChatGPT les causes profondes de ces événements parce qu'elles se résument à seulement trois :
  1. Un découplage entre le régime politico-judiciaire et la société en cours de fracturation ;
  2. Une banqueroute fiscale due à l'impéritie royale et aux abus de position ;
  3. Un chef d'Etat incapable imposé par les règles de dévolution de la couronne.

Toute société humaine est soumise aux lois de l'impermanence. Donc l'Etat qui la gouverne doit suivre, malgré les difficultés inhérentes au louvoyage. Le roi, qu'on disait abonné à l'Encyclopédie, fort instruit par ailleurs mais faible, détestait son emploi, les femmes et la Cour. Or l'histoire montre que dans les périodes tumultueuses, le chef qui rechigne à tirer le char est écrasé par lui. C'est exactement ce qu'il s'est passé avec Louis XVI. Le 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération marquait le triomphe des idées nouvelles appliquées par la Constituante, et la fin de la Révolution. A partir de là, il fallait que le chef de l'Etat, qui avait conservé beaucoup de pouvoirs, prenne les choses en main et accélère le pas. Au lieu de quoi il s'est laissé entraîné par son entourage au petit jeu du véto et pire que tout, à l'alliance de revers avec les autres familles royales d'Europe. Il finira coupé en deux, la faute finalement aux lois fondamentales du royaume de France qui l'avaient désigné à son corps défendant !

Car c'est de cela qu'il s'agit. La loi barbare des Francs qui avait évolué en dévolution automatique de la couronne par primogéniture mâle, si elle avait simplifié les transitions au Moyen Âge, ne garantissait plus la qualité de l'impétrant après la vraie révolution universelle, celle de la Renaissance. Tant que le pays était occupé à régler ses dysfonctionnements ou à affronter des guerres civiles ou extérieures, l'agitation quotidienne, les succès, les revers, le temps qui présidait aux récoltes, pouvaient masquer les insuffisances du roi. Mais quinze ans de règne plat au milieu d'abus et d'injustices en tout genre avaient encouragé la société à se prendre elle-même en charge derrière ses élites, bien différentes maintenant de celles de la charpente féodale d'antan. C'est presque du darwinisme. Inadaptation ! La monarchie anglaise fera l'inverse en se retirant de la gouvernance du quotidien, on sait la suite.

Attendu que l'élection d'un chef d'Etat à durée limitée comme nous en usons aujourd'hui n'est pas toujours satisfaisante non plus, comment devrait-on procéder pour avoir enfin de la qualité ? Sans doute aucun s'éloigner déjà de la "communication" qui fait l'élection et privilégie des bateleurs de foire ou des camelots du bon marché quand ce ne sont pas des escamoteurs de bonneteau. Il faudrait pour ce faire retirer le choix au peuple qui, décrété souverain, va finir écrasé sous la charge de cette plaisanterie. Souverain de quoi ? Le Français moyen sous perfusion publique du berceau à la tombe, n'arrive même plus à se prendre en charge ! "Qu'est-ce que le peuple" demandait Proudhon pour se moquer.
Un collège de grands électeurs pourrait être réuni, comme un conclave au Vatican, qui choisirait le chef d'Etat de la période considérée sur des critères de compétences et probité. Resterait à définir le mandat, son champ d'application, le vivier des candidats et le protocole de réunion du (sacré) collège. Un bon sujet de thèse pour des étudiants constitutionnalistes qui voudraient éclairer une évolution tout à fait nécessaire à un peuple immature ayant produit une classe dirigeante immature. Après une période d'essai de deux cents ans, il est patent que les Français ne seront gouvernés équitablement dans le domaine régalien que par un roi ou une reine, à condition qu'ils l'aient choisi - on ne se refait pas en un jour. Mais il y a plus intéressant cette semaine à l'est.

Poutine est décidément le plus mauvais stratège que la Russie ait jamais connu. A ne pas comprendre l'engouement qu'il suscite dans certains milieux intellectuels français, avec son esprit d'apache des fortifications au goût immodéré pour l'assassinat ! Dernier mort, l'ancien gouverneur de Koursk, coupable de n'avoir pas protégé l'oblast avec les crédits votés, qui a été tué puis démissionné de son poste au ministère des transports à Moscou pour faire croire en un dépit fatal. La liste est longue, liste que nous avions commencée sur un blog antérieur mais que nous avons abandonnée car il y fallait quelqu'un à plein temps, vu la cadence des défenestrations, empoisonnements, meurtres à balle et autres accidents de la vie ordinaire.

Après avoir perdu la Mer baltique par l'intégration des neutres à l'OTAN, son arrogance sans frein, ses objurgations débiles et ses menaces nucléaires le privent désormais de la meilleure carte de son jeu : Donald Krasnov Trump. L'autre était prêt à bien des concessions pour obtenir le Nobel de la paix à Oslo et la Trump Tower sur la Place Rouge. Le nain maléfique n'a même pas fait semblant et a continué à réclamer toute l'Ukraine, quatre oblast annexés par la Fédération et tout le reste en bantoustan aux ordres du Kremlin. Même si Trump n'était pas intéressé plus que ça par la souveraineté ukrainienne, il ne pouvait pas se prendre la gifle publiquement, en privé non plus d'ailleurs, dans des revendications infondées et extravagantes faisant fi du rejet massif de la nuit soviétique par les Ukrainiens. Poutine lui pisse à la raie ? Il a bien raison, il en mourra, le pisseur ! Car Trump est aussi rancunier que Poutine et celui-ci ne l'a pas vu. L'affaire tourne en guerre des gangs entre familles de la mafia newyorkaise. A ce jeu, l'Américain gagnera parce que son économie ronronne quand celle de la petite Russie hoquète et s'essouffle. Le nain n'y connaît rien en économie. Alors la réponse de Washington devrait arriver aujourd'hui quand tout le script du show aurait été répété dans le bureau ovale, puisque bien sûr, il s'agit (1) d'une émission télé, à la gloire de l'animateur (2), dans l'optique d'un Nobel de la paix pour les nuls (3). Les Ukrainiens ont déjà tout compris, qui sont à la merci d'un vieux monsieur Loyal en piste portant beau sur la tête un chien de prairie mort, et capable de gouverner le monde avec trois cents mots. Putain ! Que diront nos gosses dans vingt ans ?

Nous ne nous quitterons pas aujourd'hui sans un satisfecit et un avertissement. Samedi matin dès l'aube, s'est levée la promesse d'une "néo-zélandisation" de la Nouvelle Calédonie sous la forme d'un Etat d'outremer progressivement doté de ses attributs de souveraineté. Nous y avons cru sur ce blog (ici). Contrairement aux Accords d'Evian qui avaient ostracisé les résidents européens, le ministre des outremers a mis tout le monde autour de la table sans exclusive pendant dix jours à Bougival. On peut espérer que les Caldoches auront compris, que les Canaques auront compris. Ils ont ensemble un très gros travail qui les attend pour sortir le caillou de l'ornière. Un peu d'enthousiasme ne nuira pas, même si nous avons presque cent ans de retard sur la couronne britannique qui a libéré ses dominions dans l'entre-deux-guerres (statut de Westminster). Reste à voir comment évoluera le statut des îles de la Société, celui des petites Antilles, de l'île de la Réunion et in fine de la Corse. Ne nous resteront plus à charge que les petites danseuses de la République.
Mais d'ici là, se lèveront les adeptes de la République une et indivisible prêts à tout, enfin presque, "armons-nous et partez", qui se figurent résister comme les pieds noirs le firent en Algérie. Le Front national qui a fait des scores dans la province sud calcule ses chances et sa posture avant d'arrêter sa position purement électoraliste. A preuve, il ne réagit pas et se cherche. La presse, friande d'audience qui règle la réclame, va s'engouffrer dans la politique politicienne durant le steeple chase législatif jusqu'à faire battre des montagnes. Alors je préviens mes amis royalistes, fachistes et anarchistes : ne tombez pas dans le piège à cons de l'OAS Second Chance et laissez Caldoches, Canaques et Pacifiens s'accommoder de la nouvelle situation entre eux, et déjà mettre en musique des équations économiques très difficiles, en portant... l'imagination au pouvoir. En fait, ça ne nous regarde plus.

ALSP !

06 juillet 2025

Off Grid

Dans son rapport annuel publié le 2 juillet dernier, la Cour des Comptes vient de ringardiser le ministère des finances en mettant les pieds dans le plat de la dette (clic). Elle croît sans raison ni motif, ni aucune cause externe, uniquement par le fonctionnement d'un Etat impotent et à demi coulé. Normalement le marché des bons devrait réagir dans son écosystème propre, sachant que cette bourse particulière cote comme les autres entre panique et hystérie. Peut-être est-il temps pour les plus courageux de se prendre en charge individuellement afin de se débrancher de la dialyse publique qui risque de se tarir si le service de la dette devient intenable, au point de convoquer chez nous les hommes en noir du FMI.

Avertissement

Dans cet article, il n'est pas question de s'exiler au Montana pour élever les bœufs musqués dans les Rocheuses en complète autarcie. On reste dans la civilisation, en Europe occidentale, et on en endure les tracas administratifs. L'homme est un être social qui recherche la compagnie de ses congénères. Vivre Off Grid est donc contre-intuitif. C'est l'expression consacrée pour une habitation hors-réseau ; avec des gradations bien sûr selon les réseaux considérés. Nous allons construire aujourd'hui une maison autonome, mais d'abord quels sont-ils ces réseaux ? Les voici sans idée de manœuvre, sans hiérarchisation :
  • Adduction d'eau
  • Electricité basse tension
  • Branchement gaz
  • Collecte ordures ménagères
  • Assainissement
  • Approvisionnement en vivres
  • Téléphone filaire
  • Circuit de courrier
  • Internet
  • Secours médicaux ou consultations
  • Carte scolaire
  • Communauté religieuse
  • Pompes funèbres

Les abords

Au lieu de développer chacun des réseaux ci-dessus, ce que tout lecteur de ce blog est capable de faire sans qu'on lui tienne la main, nous allons imaginer déjà les conditions d'installation d'une maison sans compteurs parce que s'en dispenser est vraiment le commencement de l'aventure. Le premier souci est la ressource en eau. La première bonne idée est de chercher une ruine quelque part, reculée, qui n'a pas été construite là par hasard. La constructibilité du terrain est aussi un paramètre décisif. C'est souvent un point d'eau qui a décidé de son emplacement. Fonds de vallon, flancs de colline seront explorés. Ce n'est pas de la source de Jean de Florette qu'il s'agit mais d'une production régulière tout au long de l'année. Si les variations saisonnières sont importantes on peut installer des citernes (au moins deux en cascade), si possible enterrées, mais c'est beaucoup de travail. D'où l'intérêt de la ruine qui signale une ressource ayant existé et d'utiles trouvailles après le débroussaillement. Il saute aux yeux qu'un terrain en pente permettra une alimentation par gravité, d'abord à travers les filtres à charbon de bois, puis dans le réseau domestique classique. D'un puits il faut remonter l'eau au seau à corde.
L'autre environnement favorable est le ruisseau si on parvient à bien connaître son amont et les droits d'eau attachés à la propriété. Si le débit permet d'entraîner des micro-turbines on gagnera beaucoup de temps pour la suite. L'utilisation de toute eau naturelle exige de l'analyser régulièrement. On trouvera des kits d'analyses dans le commerce spécialisé et c'est assez cher.
L'eau qui entre chez vous en ressort.

Mais préalablement vous aurez passé le permis de chasse.
Achetez une carabine double-express combinée d'occasion ; on les a pour la vie. Et un douze classique mais juxtaposé pour les "peaux fragiles". Vous voilà prêt.

Un bon système d'assainissement est indispensable à la salubrité des lieux parce que vous êtes assez loin des secours et que la santé sera un souci constant. Il existe plusieurs solutions mais la cascade de bassins d'épuration plantés est à étudier si on dispose de l'espace en aval de la construction. Un critère important est de calculer le système choisi pour un entretien à votre portée et de le surdimensionner afin d'éviter l'intervention d'une pompe à merde qui est hors de prix, surtout avec les frais de route si vous êtes retirés. Avant de construire la maison elle-même il vaut mieux avoir réglé, voire même construit, les deux systèmes d'alimentation et d'épuration.
Va se poser tout de suite la question de loger sur place pour gagner du temps et de protéger outils et matériaux. Une caravane de réforme semble être la solution transitoire idéale, à condition de la faire disparaître à la fin.

La maison

Selon le climat de votre exil, vous pouvez partir sur une construction légère de type tropical sur pilotis peut-être, ou bien sur une construction lourde et basse encaissée. Le mauvais choix est de refaire un pavillon Phénix adapté. En anticipation de la plongée du Gulf Stream qui va glacer l'Europe occidentale, nous érigerons la seconde même si la case perchée au-dessus de l'étang, genre carrelet girondin, est plus sympa surtout s'il y a du poisson.

Comme conseillé à l'occasion de l'article Cadet Rousselle, l'idéal est de poser une maison lourde (murs et cloisons) sur le sol décaissé afin de bénéficier de la régulation thermique qu'il apporte au projet. C'est cette isolation des éléments extérieurs qui va tout conduire. Avec le dérèglement climatique qui nous apporte de belles calamités naturelles, il est logique de revenir aux maisons trapues des pays à vent. Les murs seront montés avec les matériaux disponibles sur la propriété ou pas loin, que déjà on va parler de transport.
Aussitôt la façade terminée, il faudra y planter un rosier grimpant près de l'entrée. Il signifiera que la maison est vivante.

La locomotion

Pour construire il faut transporter, même s'il ne s'agit que de remonter des galets de la rivière. Les sacs de pulvérulents, les matériaux de bardage ou de couverture, le ferraillage exigeront l'usage d'un pickup, c'est le plus pratique. C'est plus tard qu'on pourra revenir à une philosophie d'Amish avec cheval et carriole après avoir construit l'écurie.

La fée électricité

Pour avoir vécu sans courant en campagne, je sais la valeur ajoutée du courant électrique sur la conservation des denrées, bien plus que ce qu'il apporte en éclairage. Il y a trois sources possibles hors-réseau : l'hydroélectricité par micro-turbines ou par la roue du moulin ; la pompe à vent du farwest qui tirera l'eau du puits en même temps qu'elle fera tourner une génératrice ; le solaire photovoltaïque en zone ensoleillée.

L'intercommunication

Se relier au monde sera indispensable dès lors qu'il s'agit d'une famille : la parabole s'impose. Pour le téléphone portable, y a-t-il du réseau ? Peut-on appeler les secours ? Existe-t-il une solution de rechange à proximité ? Nous ne traiterons pas du défi scolaire sauf à vous prévenir que tous les parents ne sont pas doués pour l'école à la maison et que ce défaut peut produire des cancres terribles. C'est un protocole exigeant qu'il faut mettre en place et qui doit être accepté par tous. On n'a pas parlé de l'environnement hors-compteurs.

Ancillaires et santé

Il faut traiter convenablement les ordures produites par la vie de la maison. Un compostage sérieux s'impose, et qui fonctionne bien. Question santé, à moins d'être de la profession, il est extrêmement risqué de vivre en autarcie sur ce plan. La santé par les plantes est une activité de vieille fille à chat. Vous devez donc être couvert par l'assurance-maladie et donc vous déclarer d'une façon ou d'une autre. Il est pratiquement impossible en France de vivre en totale autonomie. D'ailleurs la Gendarmerie y veille qui viendra vous voir un jour sans faute pour vous connaître. Donc, il leur faudra savoir quel métier vous exercez. Evitez les contrôles sanitaires en vous fixant sur l'activité libérale ou l'artisanat.

la production potagère

Ne refaisons pas ce qui a été déjà fait et bien fait. Voici le lien d'une page qui propose toutes les solutions : www.lesentreprisesdupaysage.fr/les-entreprises-du-paysage/inspirations-jardins/creation-de-jardin/les-styles-de-jardin/le-jardin-potager.
Nous en citons les titres :
  • Le jardin potager traditionnel (le plus casse-dos mais bon !)
  • Le jardin potager en carrés
  • Le jardin potager surélevé
  • Les plates-bandes potagères
  • Le potager-fruitier
  • Le potager mandala (permaculture)
  • Le potager en lasagnes (compost)
  • Le potager vertical

La production protéinique

La première chose qui vient à l'esprit du paysan caché en chacun de nous c'est la basse-cour et les clapiers.
Poules, canards, oies, dindes, pintades (désailées) formeront le gros de la troupe qu'il faudra nourrir et protéger du goupil et autres saigneurs mustélidés.
Selon la taille de la famille, on peut aussi envisager quelques chèvres à fromage et chevreaux de Pâques. Des moutons ne se justifieront que si vous avez du débouché soit en fromage soit en viande, mais il faudra passer par l'abattoir et la Mutualité sociale agricole (oubliez !).

Le chien

Toute cette ménagerie ne pourra vivre sans chien. Un vrai chien qui garde son chez-lui. Si vous êtes en zone insécure, choisissez le Komondor blanc qui est insomniaque et qu'on voit bien la nuit, ce qui évite de l'abattre à la place du coyotte. Sinon en zone calme, on manœuvrera plus facilement un couple de labrits à condition de les dresser. Les deux espèces sont des gardiens de troupeau donc habituées aux animaux domestiques. Il y aura aussi un chat (siamois) pour réguler les rats, souris et autres mulots informatiques.

le baptême

Tout commencera par un nom. Si la "ruine" en avait un, reprenez-le sauf s'il a mauvaise presse au bourg, mais veillez à ce qu'il soit bien adapté à la situation du bien. Connaître le patois local peut aider à éviter le contresens. L'Impéride n'est pas un parangon de résilience mais "L'Ingrate" d'imperitus. Encaissé au fond d'un vallon, on ne le nommera pas "Les Parades" mais plutôt La Bégude ou La Fons. Du Midi, vous avez tout compris, les autres prendront le train.

Si on parlait de travail ?

Même en autarcie, on a besoin de monnaie. S'il est avisé d'avoir un vrai métier, toute activité choisie doit viser à remplir une caisse. Je pense que la première démarche doit mettre en balance ses appétences et les besoins du marché, en tenant compte des "ravages" de l'intelligence artificielle qui, à l'horizon de dix ans (il fallait un chiffre), va mettre en décharge un foule d'emplois devenus obsolètes ou trop chers. A titre d'exemple, un vrai métier qui peut s'exercer partout parce que ses clients ne parlent pas : vétérinaire. Mais aussi des métiers muets comme boulanger ou tueur à gages (Léon). Evitez le fromage de chèvre et la poterie, les débouchés sont rincés. Mais si vous avez une bonne connexion Internet et de bonnes bases (ça s'apprend), vous pouvez envisager la bourse en trading quotidien ; compter une heure chaque matin après la traite. Je ne parle pas d'investir pour vos vieux jours, mais de stock trading pour abonder un compte dans lequel vous pourrez puiser tous les mois.
Si vous avez des dons de pédagogie, vous pouvez aussi raconter chaque jour la progression de votre aventure sur les réseaux sociaux à tous ceux qui en rêvent et ne le feront jamais. Les réseaux rémunèrent l'audience si elle est forte. Reste sinon pour ceux qui ont un côté glamour et musculeux à intégrer une troupe de chippendales, une profession étanche à l'intelligence même artificielle.

La retraite

C'est la fin de l'histoire, tout simplement. Vous rejoignez la horde et subissez sa compassion. Si elle vous nourrit quand vous n'avez jamais rien cotisé, estimez-vous heureux "comme Dieu en France", disaient les Fritz. Pour les sépultures en propriété privée, c'est assez difficile même après le passage du docteur et des gendarmes ; si vous trouvez encore de vénérables tombes moussues dans certains champs, ce sont celles de poètes ou de protestants ; quelquefois d'originaux antiques retirés du monde. Ne vous y glissez pas, édifiez la vôtre en miroir avec une superbe épitaphe :

[ J'avoue, c'est l'enfer ! ]

L'article suivant devrait entrer dans les calamités pour aborder le survivalisme, la panic room et le bunker étanche en surpression sous le garage comme à Fordo. Mais nous vous l'épargnerons. Si déjà, vous pouvez vous essuyer avec les factures de l'EDF, ce sera un must.

Epilogue et somme

Ce n'est ici que du bon sens.
Apprendre un métier d'abord, quand l'affaire sera lancée, elle prendra tout votre temps.
Construire un plan de progression sur la base d'un site choisi. Il vaut mieux fixer ses idées sur du concret.
Commencer l'histoire par la maison hors-compteurs en débutant par l'eau (entrée et sortie).
Ne pas se couper du monde dans un délire romanesque car nous ne vivons plus en tribu et avons besoin de soutien.
Rester sur le qui-vive pour prendre un chemin non attendu qui se découvre lors de la progression.
Enfin, prendre le temps de la réflexion sur un mode pessimiste et agir avec enthousiasme une fois décidé. S'il est difficile de faire, il l'est plus encore de refaire !
Savoir laisser tomber quand on a présumé de ses forces.

ALSP !


Ressources :

  1. https://www.ecohabitation.com/guides/2547/le-fonctionnement-dun-systeme-micro-hydroelectrique/
  2. https://www.hydric.fr/wp-content/uploads/2019/09/FR_Quels-sont-et-comment-choisir-les-turbines-PowerSpout_V4_oct18.pdf
  3. https://www.neozone.org/innovation/une-entreprise-bretonne-invente-des-micro-turbines-hydrauliques-adaptees-aux-moulins-et-petits-cours-deau/
  4. https://www.quelleenergie.fr/economies-energie/panneaux-solaires-photovoltaiques
  5. https://www.josmose.fr/blog/118-les-eaux-usees-et-leur-traitement
  6. https://www.suezwaterhandbook.fr/eau-et-generalites/processus-elementaires-du-genie-physico-chimique-en-traitement-de-l-eau/decantation/differents-types-de-decantation
  7. https://www.permaculturedesign.fr/comment-faire-un-jardin-en-permaculture/
  8. https://www.nortene.fr/conseils-jardin/70/5-conseils-pour-commencer-votre-potager-en-permaculture
  9. https://www.le-parefeuille.com/6-conseils-elevage-lapin-domestique.html
  10. https://www.securimed.fr/trousse-secours-industrie-extractive-personnalisable.html?checkPriceTTC&utm_campaign=&gad_campaignid=21312131405
  11. https://monvet.com/komondor-chien-hongrois-protecteur/
  12. https://www.expert-du-chien.com/labrit-berger-des-pyrenees-personnalite-caractere-education/
  13. https://www.senat.fr/questions/base/2006/qSEQ060623501.html (sépulture)
  14. https://shs.cairn.info/revue-du-mauss-2004-1-page-211?lang=fr (épitaphes)