Donc le réarmement de la France est lancé, au motif légitime d'une insécurité en augmentation de tout bord. Dit en passant, découvrir que la signature de Vladimir Poutine ne vaut pas le prix du papier sur lequel il signe, est assez tardif. On n'a pas entendu non plus une remise en cause des désarmements pratiqués par François Hollande et Nicolas Sarkozy, ce dernier, confondant de bêtise, ayant poussé le bouchon jusqu'à construire des navires d'assaut amphibie pour la Russie qui menaçait déjà la Baltique orientale ! Mais si nous passons en économie de guerre sous le slogan du "Si Vis Pacem", il faut se poser deux ou trois bonnes questions : qui nous menace ? où sommes-nous menacés ?
Qui ?
- La Russie poutinique sur nos valeurs libertaires essentielles et dans notre sphère d'intérêts post-coloniaux (appelons chat un chat...)
- La Chine populaire sur nos territoires ultramarins en Indo-pacifique pour la grande superficie de nos zones économiques exclusives renfermant des ressources halieutiques et minières considérables qu'elle peut juger être mieux à même d'exploiter.
- Un Brésil post-Lula sur la Guyane française dans la nécessité de politique intérieure d'un trophée populiste (ce serait leurs Malouines).
- Les Etats-Unis d'Amérique sur toute notre base industrielle et technologique de défense qui entre en concurrence avec la sienne. Et cette guerre-là est ouverte depuis longtemps dans le domaine aéronautique.
- Les Etats-Unis muskiens sur notre base industrielle astronautique pour la même raison.
- S'ils fédéraient le Canada, les Etats-Unis trumpiens sur l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon qui est un poste d'observation trop avancé.
- Le Sud Global au sein du comité de décolonisation des Nations Unies, renforcé de tous les précédents, qui vise les DOM-TOM réputés malheureux en nos mains, au bénéfice de libérateurs en quête d'une carrière de satrapes tropicaux.
Chacun a bien noté que la menace russe n'était pas territorialisée à l'intérieur de notre propre géographie mais explicite sur nos amis partageant nos valeurs de liberté. On pense déjà aux Baltes, Polonais, Tchèques et Roumains qui ont éprouvé dans le passé le feu de la rhétorique soviétique.
Les dividendes de la paix (du premier ministre Fabius) sont taris, définitivement secs. Dans un monde incertain où la brutalité augmente à proportion de l'accession démocratique au pouvoir de parrains incultes issus de la mafia du Fric, il faut, pour financer le réarmement, bouger impérativement l'un ou l'autre des curseurs budgétaires. Pour n'en citer que cinq :
- durée légale du travail hebdomadaire
- âge légal de départ à la retraite
- modèle social (santé, chômage, pensions) en accroissant dans le même élan la lutte contre le coulage et la fraude
- contribution universelle des ménages à l'IRPP avec réduction du périmètre de l'Etat invasif pour amortir le choc
- emprunt de guerre plus ou moins forcé de type Barre
Or, tant l'Elysée que Matignon refusent l'augmentation des impôts, l'augmentation générale de l'activité salariée et sanctifient les prestations sociales en l'état. En fait…… on nous balade ! S'éloignant des simplificateurs de préaux vociférant aux extrêmes, les Français sont prêts, selon les sondages, à considérer un changement de paradigme qui consolidera la sécurité de la nation aux dépens de l'assistanat national. Mais on ne laisse parler que les mêmes, les revendicateurs professionnels et autres syndiqués, alors qu'il faudrait écouter les gens ordinaires, les plus nombreux, eux qui se lèvent chaque matin pour gagner leur vie à la sueur de leur front.
M. Macron donne les motifs et les axes du sursaut national, mais il n'ose pas en demander les moyens à son premier ministre qui s'avère être surtout un fin manœuvrier. Achevant son second et dernier mandat présidentiel en mai 2027, M. Macron a-t-il l'ambition de prendre l'Europe dans ses bras, après son échec au plan national ? Tout depuis le début le laisse croire. Fraîchement élu, il était monté à Bruxelles en courant pour réformer l'institution européenne. Avec de bonnes idées ! Mais ce qui lui manque - et six ans de mandat présidentiel l'ont aujourd'hui démontré - ce n'est pas un "entrepreneur". Il n'a pu se maintenir chez Rothschild où Alain Minc l'avait placé car la charge d'associé-gérant est quasiment un sacerdoce éreintant, auquel il a préféré, petite fortune faite, sa réintégration dans la haute fonction publique dispensatrice d'honneurs. S'il est cultivé et connaît bien le tropisme monarchique français, ce n'est pas non plus un créateur ; il fait plus confiance à son cabinet d'algorithmistes en soupentes qu'en ses propres analyses. Or la situation stratégique de l'Europe occidentale convoque beaucoup d'imagination, d'inventivité, de talent, pour passer entre les mâchoires des deux empires ligués contre elle, le temps qu'elle s'affirme elle-même comme un acteur global en puissance et en crainte projetées.
La France et l'Europe occidentale ne manquent pas de carrures capables de prendre le lead européen, mais les Français en capacité d'y prétendre se sont barrés de la politique après la séquence parfois salissante de présidents médiocres et d'un personnel politique douteux ; à moins que ce ne soit pour éviter les quolibets des enfants lors du repas dominical.
Alors, Draghi ? Merz ? Tusk ?
ALSP !
Comme vous le dites il est clair depuis sa naissance en politique que Macron juge la France bien trop petite et bien trop minable pour ses capacités hors du commun et qu'il ne se rêve qu'en futur chef d'un nouveau Saint-Empire. C'est ce que pensent tous les pervers narcissiques (https://fr.wikipedia.org/wiki/Perversion_narcissique)... Sauf qu'il ne s'agit en réalité que de la forme extrême du syndrome du crocodile : "grande gueule mais petits bras" !
RépondreSupprimerRien à voir avec ce qu'exige la situation réelle de la France et même de l'Europe. Quant aux prétendants cités... il n'y en a, hélas, pas un pour racheter les autres.
Foncièrement, c'est un "acteur" de théâtre, formé à l'emploi dès sa tendre adolescence par une professeure convaincante et douée. L'emploi actuel lui a permis d'attreindre aux limites de son art, mais quand le rideau tombera en mai 2027, il ne restera rien ensuite de lui, que ses bons mots. K.
SupprimerIl est probable effectivement qu'il ne restera rien de lui sauf les yeux pour pleurer : et, là, les Français prendront-ils la mesure de l'imposture dont ils auront été victimes mais qu'ils auront nourri par leur aveuglement ? Prions... JYP
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