Le billet de cette semaine aurait pu parler du gouvernement Barnier et de la trahison des peuples de la gauche remixée et de la droite dure. Il n'en est rien. Le peuple est soulagé d'avoir un ministre de l'Intérieur réputé peu commode avec le crime et un Garde des Sceaux sérieux, venu de la Cour des Comptes, à qui on ne la fera pas. Pour le reste, les "Français" voudraient que le gouvernement mette le paquet sur le chaos social et que la Gendarmerie se sorte les doigts, en expulsant manu militari les caraques du cynodrome de Toulouse par exemple, ce qu'ils ont refusé. Un demi-million de dégâts ! Moudenc, pov'mec, gémit et ne veut pas stigmatiser le Voyage. A part ça et l'expulsion des squats, on attend que le prix du caddy baisse enfin comme le plein de gasoil. Le reste ne les intéresse pas, n'en déplaise aux acteurs politiques qui surjouent la déception populaire pour se faire mousser. Non, le billet du jour évoque les progrès technologiques.
Deux avancées technologiques sont au programme, un, le missile de croisière ukrainien qui peut dévaster des dépôts de munitions russes à plus de cinq cents kilomètres de la frontière, sans attendre la permission de personne puisque il est home-made ; deux, l'extinction de la lumière chez les malfaisants de Hezbollah qui ont voulu lire le numéro appelant sur leur pager.
C'est donc un missile Palianytsia de fabrication ukrainienne qui a rayé de la carte les giga-dépôts de Toropets, Tikhoretsk et Oktiabrski et détruit des avions sur la base aérienne de Marinovka. On va s'arrêter un instant sur la bête. Le Palyanitsia est un drone-fusée à ailes fixes et empennage simplifié, voilure canard, mu par un turbo-propulseur tchèque rustique et pas cher (one way), portant dans son nez une charge explosive. Certains diront que c'est un V2 amélioré. Sa portée revendiquée est de six à sept cents kilomètres selon l'itinéraire suivi, ce qui met dans la boucle une vingtaine de sites militaires russes importants. Comme un missile de croisière, le Palianytsia vole à basse altitude pour déjouer les radars. Les Ukrainiens les utilisent en essaim pour maximiser la sûreté d'approche et le brisant des impacts. Ils n'ont pas besoin des missiles occidentaux qu'ils réservent à leurs provinces occupées par les Russes. L'avancée technologique réside cette fois dans la simplification de l'architecture d'une arme destinée à une production de masse. On peut souhaiter que l'Occident participe au financement de cette arme qui lui ôte une épine du pied. Mais le truc qui a fait le buzz, c'est l'explosion radiocommandée des pagers et walkie-talkies du Hezbollah (Hizboullah) au Liban.
Comment les services israéliens ont-ils pu piéger autant d'appareils, on parle de milliers de blessés, la plupart aux yeux, et quelques morts. C'est bien évidemment à l'intérieur de la séquence logistique. Le client des pagers et WT évolue dans une nébuleuse mafieuse (comme l'avait montré un article très bien fait du Point) où les ruptures de charge sont inévitables pour "servir" les intermédiaires de l'organisation. Les services israéliens ont su intercepter une consignation en transit et sans doute la détourner pendant quarante-huit heures dans un site de montage sur le pied de guerre pour réaliser le chargement des appareils avec une feuille de dix grammes d'explosif intégrant le capteur d'onde qui la fera détonner. Quarante-huit heures, c'est le délai qu'offre un week-end si le camion de livraison arrive à 17 heures un vendredi soir à la zone de fret de l'aéroport qui lui refusera l'accès. Le seul défaut de la procédure est qu'elle est traçable a posteriori, il suffit de reconstruire la logistique heure par heure depuis un passage sûr. Mais le chauffeur et les techniciens de montage comme le site lui-même n'existent plus. C'est un fusil à un coup !
Qui a compris la queue de trajectoire de cette opération littéralement terroriste ? Normalement elle aurait dû participer à un assaut de Tsahal du Sud-Liban en cassant toutes les lignes de communication du Parti chiite. L'information que le piège allait être éventé a sans doute déclenché la mise à feu. Mais Nétanhayou et Gallant sont déjà mentalement sur la frontière nord, pressés par les "déplacés" de Galilée et du Golan qui ont hâte de revenir cueillir leur tomates. La guerre est inévitable à divers motifs. Il ne semble pas qu'elle puisse attendre maintenant le résultat des élections américaines. La seule question qui vaille est de savoir aujourd'hui quelle sera l'attitude de la flotte américaine qui croise aux Echelles du Levant. Le Département d'Etat a demandé à tous ses ressortissants de quitter le Liban immédiatement tant qu'il y a des avions. Israël va purger l'abcès de l'impuissance onusienne, au moins jusqu'au Litani. Entretemps à Beyrouth, Ibrahim Aqil a été envoyé ad patres par la chasse israélienne. On a attendu longtemps qu'un des protagonistes majeurs du Drakkar (1983) paye enfin.
ALSP !
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