Le poids des murs pourrait écraser la fautive,
Mais la porte a viré sur la rouille des gonds
Et dans le courant d'air où son amant s'esquive
La meunière a songé qu'il était le second.
La chemise autour d'elle en cloche de silence
Et la fraîcheur dessous remontant des pieds nus,
Elle écoute ce pas qu'étouffe en l'herbe dense
Le cousin de celui qui n'est pas revenu.
Mais elle entend surout dégoutter les godets
De la roue, incessante et qui tourne avec l'heure
En laissant au meunier que nul soupçon n'effleure
Le soin de célébrer sa gueuse au muscadet.
Elle entend les coups d'eau sur les arches du pont
Où le fil du torrent vient se tramer d'écume
Et les clapots du bief déroulant ce coupon
Qui rhabille de gris les sorcières de brume.
Et dans l'étonnement d'avoir beaucoup dit oui
Pour se retrouver là, pointant deux seins pudiques,
Elle respire à fond la grande odeur de roui
Qui monte des roseaux tout vibrant de moustiques.
Puis tout doux, en fantôme et le doigt sur les clanches,
Elle remonte au paradis des charançons
En palpant des orteils les nœuds saillants des planches
Où se devine un garde-à-vous de sacs de son.
Allons ! Le cliquetis graisseux des engrenages
Par mille dents peut bien remordre un vieil ennui...
On s'accroche à son nom plus longtemps qu'à son âge :
Le voile de farine est trop blanc dans la nuit.
Mais la porte a viré sur la rouille des gonds
Et dans le courant d'air où son amant s'esquive
La meunière a songé qu'il était le second.
La chemise autour d'elle en cloche de silence
Et la fraîcheur dessous remontant des pieds nus,
Elle écoute ce pas qu'étouffe en l'herbe dense
Le cousin de celui qui n'est pas revenu.
Mais elle entend surout dégoutter les godets
De la roue, incessante et qui tourne avec l'heure
En laissant au meunier que nul soupçon n'effleure
Le soin de célébrer sa gueuse au muscadet.
Elle entend les coups d'eau sur les arches du pont
Où le fil du torrent vient se tramer d'écume
Et les clapots du bief déroulant ce coupon
Qui rhabille de gris les sorcières de brume.
Et dans l'étonnement d'avoir beaucoup dit oui
Pour se retrouver là, pointant deux seins pudiques,
Elle respire à fond la grande odeur de roui
Qui monte des roseaux tout vibrant de moustiques.
Puis tout doux, en fantôme et le doigt sur les clanches,
Elle remonte au paradis des charançons
En palpant des orteils les nœuds saillants des planches
Où se devine un garde-à-vous de sacs de son.
Allons ! Le cliquetis graisseux des engrenages
Par mille dents peut bien remordre un vieil ennui...
On s'accroche à son nom plus longtemps qu'à son âge :
Le voile de farine est trop blanc dans la nuit.
in Jour (1971 au Seuil)
Mais revenons à nos moutons comme disent les femmes de ménages immigrées. Telle la citrouille de Cendrillon, la démocratie française a pris un coup de glas à minuit dimanche et c'est peut-être tout ce qu'elle mérite ; pourquoi ? Parce que les deux principes fondateurs d'une démocratie représentative sont la vertu et sa commère l'éducation. La tambouille politicienne et l'indigence des discours plein de mots à mâcher dans le micro ont établi une certitude : la classe politique a oublié les grands principes et ne comprend pas le corps électoral dont elle attend sa validation dans l'emploi de le représenter. La démocratie « par le peuple, pour le peuple » doit gouverner au plus près des préoccupations du populaire, sinon ce n'est pas une "démocratie". Nous avons sous les yeux le naufrage d'un modèle qui depuis ses origines a considéré le peuple comme son rival voire son adversaire, peuple dont les préoccupations ne sont pas recevables car infondées ou du domaine du ressenti, quand elles ne sont pas issues d'une propagande insidieuse émise par les tenants d'un complot. Que demande le peuple, disait un tribun célèbre ?
- Que l'Etat omnipotent contre l'insécurité importée !
- Que l'Etat omniscient contre le désordre global de la république !
- Que la Justice soit juste et de bon sens !
Le reste est ajouté pour faire un programme plus étoffé mais ne compte pas pour décider l'électeur. Les partis dits de gouvernement ne répondent à aucune des trois demandes parce que c'est trop compliqué vis à vis de leur clientèle et dangereux dans les médiats sauf chez Vincent Bolloré ; et la technocratie qui gouverne en sous-main est absolument sûre de son idéologie libérale euro-centrée qui ignore le mécontentement. C'est une vérité de toute époque ; les jacqueries de l'ancien régime procédaient de la même cause, l'Europe en moins.
Qu'a-t-on vu la semaine d'entre-deux-tours ? Des réponses aux inquiétudes, par endroit aux angoisses des gens ? Non ! La stigmatisation réciproque des partis les plus en vue et le crochetage des poubelles de bavardage des uns et des autres par les autres et les uns. Il fallait à tout prix faire peur : c'est un procédé électoral pas un programme de réparation d'une société hachée ! Des idées ? Aucunes ! Des barrages ? Partout ! Pour finir sur la fable de l'ours, de la peau de l'ours et de Tartarin de Tarascon.
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Postsciptum de midi : Les résultats des élections législatives par parti constitué ou en candidats libres sont les suivants :
- 71 pour LFI
- 33 pour EELV
- 9 pour le PCF
- 64 pour le PS
- 3 divers ralliés NFP
- 98 pour Renaissance
- 26 pour Horizons
- 34 au MoDem
- 4 divers ralliés Ensemble
- 39 aux Républicains
- 25 aux divers ralliés LR
- 3 pour l'UDI
- 17 au LR Ciottistes
- 126 au RN
- 12 divers gauche libre
- 10 pour les régionalistes
- 2 divers centristes
- 1 divers divers
ALSP !
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