Y a Steppique !
Comme le signale un sondage IFOP récent (clic), les intentions de vote au plan national ne prévoient aucune majorité indiscutable à la Chambre et risquent bien d'être déjouées au niveau local où le corps électoral français se posera la même question cinq cent soixante-dix-sept fois ! La qualité des candidats pèsera plus que de coutume et les parachutages au mérite seront moins avisés que jamais. La composition de l'Assemblée nationale pourrait être bien différente que celle sortie des sondages nationaux, et tout malheur public peut arriver d'ici dimanche qui boostera l'un ou l'autre camp.
Au vu de la participation annoncée en hausse, le mode de srutin fabriqué à deux tours pour dégager une majorité de godillots à l'Assemblée nationale produira suffisamment de triangulaires pour que trois blocs de même effectif divisés par une haine réciproque siègent au Palais Bourbon, avant du moins qu'ils n'y foutent le feu. A l'image de ce pays qui a réinventé la haine, la haine de tout, de l'autre, du riche, du camé, du miséreux, du populaire, du bourgeois, du bouseux, de ce qui n'est pas soi, et du juif en prime, la nation ne "fait" plus nation ; chapeau Monsieur Macron ! L'obsession narcissique appliquée et patiente de destruction des partis politiques et des corps intermédiaires dérivés au bénéfice de César l'inaccessible a conduit le pays dans un déni de représentation, le marais des députés-gamelles où les idées professées ne servent que d'étais à l'ambition de bien vivre sur la prébende et d'y durer. A preuve les "désinvestis" crient au scandale, qui devront faire dorénavant la manche aux guichets d'allocataires. Bien leur a pris de rester dans leur hlm ! La déconsidération est à son comble qui suscite le plus mauvais des slogans : "pourquoi pas eux ?"
Que pourrait-on recommender à l'électeur de bonne foi ?
De revenir aux fondamentaux !
Aux élections législatives, il ne s'agit que d'envoyer à Paris un candidat à la députation nationale qui représentera vos idées pour assurer le bien commun du pays. Même s'il n'existe pas de mandat impératif dans la constitution - le député ayant compétence universelle - votre recherche est compartimentée par les circonscriptions électorales dont l'environnement vous influence. Si dans la vôtre, vous ne trouvez personne avec qui partager vos idées, allez à la pêche. Vous comprendrez facilement qu'il peut arriver qu'un candidat ne représente que partiellemnt vos vues. C'est à peser. Un critère d'importance dans un régime originellement fondé sur la vertu est de choisir quelqu'un d'honnête. La transparence à la mode d'aujourd'hui vous y aidera. J'en connais, vous en connaissez.
A l'origine de la Cinquième République, le mode de scrutin a été fabriqué par les gaullistes pour écraser les petits partis coupables de chantage à l'appoint, et générer des majorités absolues à la Chambre basse. Jamais parti majoritaire dans l'hémicycle ne fut majoritaire dans le pays au premier tour des législatives. Le découpage électoral y contribue aussi en amortissant les quartiers contestataires par des quartiers raisonnables. Aux élections de 1962, il avait fallu 97000 voix pour élire un communiste mais seulement 26000 pour un gaulliste. Cette transformation magique des résultats électoraux n'augurait rien de bon pour la suite puisqu'à la fin ce sont les masses en mouvement qui ont le dernier mot contre une assemblée artificielle. Nous arrivons aujourd'hui au bout de la démonstration par la répétition probable d'une chambre introuvable et ingouvernable à l'image du corps électoral. On ne peut pas truquer pour l'éviter, c'est trop tard, même si les animateurs de la sphère médiatique d'Etat tapent comme des sourds sur les antisémites et les fachistes ! Continuons...
Les candidats ayant obtenu en voix 12,5% des électeurs inscrits s'affronteront au second tour. Sauf si votre favori a passé avec succès le premier, auquel cas vous réitèrerez votre vote en sa faveur, il vous restera le choix d'élimination du mauvais par le moins pire ; ou de retourner à la pêche. Ce vote de dépit explique pourquoi les députés ont si mauvaise réputation dans l'opinion, parce qu'ils proviennent d'un non-choix.
Viendra ensuite le troisième tour, où les élus se rangeront par groupe parlementaire et organiseront le fonctionnement de leur législature en se distribuant les postes de chefs de groupe, président et vice-présidents d'assemblée, questeurs, président de commissions parlementaires. Les députés accueilleront ensuite le premier ministre choisi par le président de la République, qui mettra au vote son discours de politique générale et sera validé par l'assemblée, ou déconfit. A ce stade, vous n'y pouvez plus rien... pour eux et pour la France ; mais gardez en mémoire qu'un pays avancé peut vivre des mois et des mois sans gouvernement responsable ; la haute administration y supplée. La Belgique en a fait pour tous la démonstration ; la Quatrième République l'avait prouvé avant elle, en redressant un pays complètement ruiné par la guerre totale en dépit d'une instabilité politique chronique. A l'analyse, le régime honni des partis en fit autant que le régime du parti unique gaullien.
Que les élections prochaines aboutissent ou non à former un gouvernement responsable devant le parlement, une frange de l'électorat continuera le combat politique dans la rue pour manifester une colère souvent feinte - une occupation comme une autre - ou pour acquérir plus d'avantages, par la création du chaos. On voit déjà arriver sur leurs ergots la Gauche radicale et ses relais dans l'administration qui diffusent une consigne de désobéissance civile en cas de victoire de "l'extrême droite". Les vacances de juillet-août vont mettre en péril la consigne, mais ne pas attendre un grand soleil non plus. Ce régime jupitérien est fondamentalement en défaut parce que les souverains y sont élus à la plus forte minorité tout en appelant à l'union et au rassemblement ; en Gaules ça ne marche pas. On y reviendra au moment.
En conclusion, ne pas se faire des nœuds dans le cerveau pour la bataille parlementaire qui s'annonce et à laquelle individuellement nous ne pouvons rien, et rester au niveau de sa circonscription en achetant un carton de 3-en-1 des fois que.
A lire :
Les trois folies... https://www.telos-eu.com/fr/les-trois-folies-de-la-dissolution.html
Le risque de la Dette...
https://www.revuepolitique.fr/la-france-est-elle-vraiment-a-la-merci-des-marches-financiers/
En cas de majorité absolue du RN, lire le dossier de la Fondapol dont la conclusion est reprise ci-dessous :
https://www.fondapol.org/etude/mouvements-protestataires-le-retour-de-la-violence/#chap-6
[extrait] « Cette étude a notamment tenté de mettre en évidence trois évolutions qui ont pu être observées en France depuis environ deux décennies : 1) On assiste à l’évidence au retour de la violence politique depuis la seconde moitié des années 2000, même si, à ce stade, celle-ci n’atteint pas par son intensité ce qui s’était produit durant les années 1970-1980, avec, par exemple, un terrorisme d’extrême-gauche incarné à l’époque par le groupe Action directe. 2) Il existe un sentiment semble-t-il croissant au sein du monde militant et même d’une partie de la population selon lequel la violence paie, qu’elle constitue le moyen le plus efficace pour faire bouger les lignes et pour opérer les changements qu’ils jugent nécessaires tant sur le plan écologique qu’économique et social. 3) Dans un tel contexte, on peut voir que les éléments radicaux ont pris le dessus sur les autres composantes dans de nombreuses luttes, avec comme grand symbole récent, l’« OPA » de l’ultragauche sur l’écologie avec les Soulèvements de la Terre.»
Les trois folies... https://www.telos-eu.com/fr/les-trois-folies-de-la-dissolution.html
Le risque de la Dette...
https://www.revuepolitique.fr/la-france-est-elle-vraiment-a-la-merci-des-marches-financiers/
En cas de majorité absolue du RN, lire le dossier de la Fondapol dont la conclusion est reprise ci-dessous :
https://www.fondapol.org/etude/mouvements-protestataires-le-retour-de-la-violence/#chap-6
[extrait] « Cette étude a notamment tenté de mettre en évidence trois évolutions qui ont pu être observées en France depuis environ deux décennies : 1) On assiste à l’évidence au retour de la violence politique depuis la seconde moitié des années 2000, même si, à ce stade, celle-ci n’atteint pas par son intensité ce qui s’était produit durant les années 1970-1980, avec, par exemple, un terrorisme d’extrême-gauche incarné à l’époque par le groupe Action directe. 2) Il existe un sentiment semble-t-il croissant au sein du monde militant et même d’une partie de la population selon lequel la violence paie, qu’elle constitue le moyen le plus efficace pour faire bouger les lignes et pour opérer les changements qu’ils jugent nécessaires tant sur le plan écologique qu’économique et social. 3) Dans un tel contexte, on peut voir que les éléments radicaux ont pris le dessus sur les autres composantes dans de nombreuses luttes, avec comme grand symbole récent, l’« OPA » de l’ultragauche sur l’écologie avec les Soulèvements de la Terre.»
ALSP !
Dans le Charlie-Hebdo de cette semaine, Riss signe un éditorial parfaitement bienvenu contre les curés chariatiques de la gauche insoumise, qui recoupe nos recommandations.
RépondreSupprimerVotez pour un candidat honnête que vous connaissez sans tenir compte des objurgations nationales attisées par des médias en mal d'audience et des condottieri politiques affamés.
Là : https://charliehebdo.fr/2024/06/politique/si-charlie-hebdo-nen-parle-pas-qui-le-fera/ et en kiosque.