Il n'a échappé à personne que le président Raïssi s'est à la Pentecôte crashé dans la forêt de Dizmar près de la mine de cuivre de Sungun (Azerbaïdjan oriental iranien) dans un hélicoptère de collection difficile à entretenir de par l'embargo sur les pièces de rechange ; pourquoi ce mode transport insécure a-t-il été retenu par les services iraniens ? Sans doute parce que l'industrie nucléaire bouffe tous les crédits d'équipement et que le TGV Téhéran-Bakou attendra longtemps qu'il en reste (des crédits). La voie aérienne simplifie aussi la sécurisation du parcours en ambiance potentiellement hostile. Quoiqu'il en soit, la petite escadrille de trois aéronefs n'en a perdu qu'un, le bon ! A se demander ce qu'il ne faut pas demander. La voie est libre désormais pour l'investiture en douceur du fils Khamenei comme guide suprême de la Révolution islamique ou tout autre titre qui lui plaîra d'arborer.
La shadenfreude occidentale s'est manifestée à l'occasion du message adressé par le président belge du Conseil de l'Union européenne à ses homologues iraniens pour leur présenter ses "sincères condoléances". Calculé en mètres de corde à pendre, le curriculum vitae d'Ebrahim Raïssi est long assez pour savourer cette ironie du troisième degré (cv à lire par ici). Mais la nouvelle de cette semaine restera plutôt la mise au ban des nations du Tiers-Monde du premier ministre israélien par les Nations-Unies tant par l'injonction de la Cour internationale de Justice à cesser de massacrer les gens de Rafah que la demande du procureur de la Cour pénale internationale d'amener le même à La Haye pour y être jugé en tant qu'affameur des peuples. Le Département d'Etat hurle au charron, mais il est bien seul à lancer une bouée de sauvetage au soldat Nétanyahou qui a un don très sûr pour se faire détester.
Le Stop and Go du président Macron en Nouvelle Calédonie, venu faire une conférence à Nouméa et comptant sur son entregent pour apaiser les insurgés en captant leur attention comme au théâtre, a fait pschitt ! Lesquels ne veulent rien moins que la pleine et entière propriété du caillou au slogan d'une indépendance décalqué du Kanakia farà da sé. L'insurrection est raciale ; on le savait déjà, sauf apparemment rue du Faubourg Saint-Honoré. Comment se traite ce genre de conflit ? Dans l'histoire, la partie la plus puissante extermine l'autre, mais ça c'était avant ; sinon elle lui fait toute sa place dans les enceintes de pouvoir et corruption. Vu de mon balcon orienté au sud-est, et avant que les agitateurs professionnels envoyés par les pays qui nous veulent du bien ne débarquent aussitôt que l'aéroport sera rouvert, les Caldoches devraient sérieusement réfléchir eux-aussi à leur indépendance de la mère-patrie et rejoindre le bandwagon mélanésien pour faire leur vie dans la grande mer, comme y sont parvenus les Néo-Zélandais. Ce n'est qu'un avis gratuit mais ça marche. Le président Macron ne semble pas taillé pour résoudre ce genre de conflit multifactoriel - Trump le disait déjà sous une forme plus grossière - et sa menace de référendum by-passant le congrès de Versailles jette de l'huile sur le feu pour le seul plaisir d'une posture agacée qui est sa marque ! Attention quand même à ne pas rejouer à Nouméa la Rhodésie de Ian Smith.
La démographie publiée par l'Insee vaut le détour par ici.
On ne terminera pas la page sans le combat de coqs à ergots mouchetés des deux jeunes premiers de la politique-fiction, l'un ministre d'aujourd'hui et l'autre de demain. Ni l'un ni l'autre n'a encore bossé en vrai, i.e, aucun n'a produit de valeur ajoutée taxable par les Impôts mais chacun se voit déjà en haut de l'affiche ! Malgré le battage des chaînes qui comptaient y faire leurs choux gras publicitaires, l'audience ne fut pas spectaculaire, comme si les Français avaient déjà lancé les dés de la prochaine élection européenne. Les communicants nous assurent que les opinions restent inchangées avant et après le show Roux. On reparlera de l'Europe ici lundi prochain.
C'était hier la Fête pétainiste des mères. Heureux qui a la sienne à portée de voix. RIP, Marie-France Garaud est morte, la page d'une France en capacité de ses certitudes se tourne.
ALSP !
Postscriptum du soir, espoir :
Il n'est pas un jour que la boue du Pas de Calais ne pénètre dans les lucarnes bleues. Et rien n'est fait. Ce n'est pas moi qui le dis mais les édiles locaux. Bien sûr, on réclame et proclame mais, bottes au sol, rien ne bouge et les gens ne regardent plus que le ciel. L'administration de bidasses (c'est Arras) qui préside au désastre s'enferme dans la procédure pour bien coller à la technocratie parisienne qui a son mot à dire sur tout. Le président de région est du registre à menton mais n'en fait pas plus ; alors qu'en zone de polder, il faudrait rétablir les watergangs en engageant des D10 pour tirer droit vers la mer avec six mètres de large et deux de fond chacun, avec les biefs qui vont bien pour bloquer la renverse. Mais les Ponts & Chaussées n'ont aucun D10 - savent-ils déjà de quoi on parle - et pas non plus les pompes à grand débit pour renvoyer à la mer l'eau salée. L'incurie générale milite pour vendre le Pas de Calais aux Pays-Bas à un florin symbolique et assister dans deux ans à la résolution des problèmes. Suffit d'aller voir comment ça fonctionne chez eux en altitude négative ! Vous n'y pensez pas, me dit-on dans l'oreillette ; il faut d'abord l'enquête publique et exproprier les terrains ! Décrétons l'état d'urgence, rouvrons les watergangs au bulldozer et lançons les procédures d'expropriation. C'est dans cet ordre qu'on gouverne chez les hommes ! Mais apparemment la détresse des Français calaisiens n'émeut pas plus que ça nos ministres, quand la caméra s'est éteinte. Faut-il prendre exemple sur les paysans et sur les Canaques ?
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