14 avril 2024

Rallye conardos

Le président Le Lay de TF1, grand brûlé de l'Audimat, avait un jour redéfini son poste chez Bouygues en développant complètement sa mission quand il affirma que...

« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise. La télévision, c'est une activité sans mémoire. Si l'on compare cette industrie à celle de l'automobile, par exemple, pour un constructeur d'autos, le processus de création est bien plus lent ; et si son véhicule est un succès il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n'en aurons même pas le temps ! Tout se joue chaque jour, sur les chiffres d'audience. Nous sommes le seul produit au monde où l'on "connaît" ses clients à la seconde, après un délai de vingt-quatre heures. » (source : Nouvel Obs)



La course à l'audience à tout prix est aujourd'hui générale depuis le lancement sur les ondes des chaînes d'information en continu. L'actualité des représailles iraniennes sur Israël après le bombardement de leur consulat de Damas a réuni sur les plateaux telévisés tous les experts disponibles qui n'étaient pas encore partis tondre le gazon de leur maison en Normandie. Fair-play cette fois, reconnaissons-le, les mollahs de la grande république islamique ont publié les détails de l'attaque de samedi soir en même temps que les drones décollèrent. Leur volonté manifeste était de marquer le coup, même si les cibles ne pouvaient être à l'avance annoncées. D'ailleurs les Israéliens se continrent dans les limites de la raison gardée en fermant leur espace aérien un heure après le départ des vecteurs ; puis en réunissant leur cabinet de guerre pour faire une photo à destination des journaux. Américains et Français avaient déjà mis en l'air les moyens de traçage des trajectoires pour produire des hypothèses de points de chute. Il s'avèrera au matin que certains drones sont parvenus à traverser le dôme de fer qui protégeait une base aérienne dans le désert du Néguev. Téhéran annonça officiellement que son opération était terminée. Fin de la séquence... Pub !

Mais que non. Beaucoup de bruit encore ce matin sur les chaînes en continu avec appel des reporters et correspondants sur place, ce qui était quand même bien inférieur au psychodrame que voulurent endurer les téléspectateurs des mêmes chaînes samedi soir. Au fait, il y a un bouton en bas à droite de l'écran plat qui coupe. Toujours à la pointe, LCI (TF1) sous la férule alarmiste de Darius Rochebin, parvint au fil de la soirée à construire les emboîtements conduisant inexorablement à la Troisième Guerre mondiale. Et chacun des invités d'en remettre une couche pour maintenir la tension à l'extrême, les uns glosant sur la vantardise d'un état-major iranien commandant, hormis leurs missiles, des unités juste bonnes à la parade ; les autres parlant d'allumer les proxies habituels en complément de l'assaut principal pour saturer l'espace aérien d'Israël et permettre de plus grandes dévastations des zones résidentielles, comme en Galilée sous le feu du Hezb. En réplique de quoi, Tsahal irait détruire les usines atomiques d'Iran après avoir été ravitaillé par l'US Airforce, déclenchant ce que vous attendez tous... pub !

Et la Russie en Ukraine ? Avec quoi va-t-elle bombarder les HLM d'Odessa sans les Shahed si Téhéran les garde pour foutre sur la gueule à l'Entité sioniste ? La dernière fois que j'ai vu sourire un bédouin de Palestine, c'est quand Saddam Hussein lui envoya les scuds. Bref, c'est la guerre pour tous, chère Médème ! Ce matin, le complexe pétrochimique de Haïfa n'a pas été vitrifié par l'Iran avec les dommages collatéraux immenses attendus en répétition de l'explosion de Beyrouth, et les plateformes offshore n'ont rien vu. Les connards mobilisés depuis 6 heures du mat pour le fil info craignent de devoir tourner en rond toute la journée pour vivre sur une information déjà morte. Meubler ? Avec quoi ? On a déjà tout fait, Gaza se meurt, Emile Soleil enfin retrouvé, Zakaria Tabti suriné, Ahmad Saboor Hamraz abattu au HK à quatre mètres, Geox et sa punition annoncée et j'en passe. Anne Hidalgo en bikini andalou dans la Seine ?
Reste le fou Joel Cauchi à Sydney !
Vous allez vendre ça à CocaCola ?
Pub !

ALSP !

2 commentaires:

  1. La impunidad o inmunidad es casi tan segura como la perversidad de la prensa.

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    1. Es verdad. El gobierno de los periodistas es peor que el de los jueces.

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