21 avril 2024

L'ours en peluche taché de sang

La France des marches blanches marche sur la tête, autant que se consume la France des bougies et lumignons. Cette extraversion de la compassion publique participe de l'empoisonnement de notre société qui n'en est plus une depuis le blending râté des ingrédients allogènes. Marcher nombreux en pleurant, déposer un bouquet au milieu de beaucoup, se lamenter sur la dureté des temps, l'ensauvagement de jeunes déconstruits si tant est qu'ils le furent un jour, construits, revient à intégrer la chienlit dans notre non-modèle social, à accepter la perversité des codes dits et non dits qui règlent ce qui n'est pas du "vivre-ensemble" mais la compétition des droits que chacun s'octroie, chez soi et au-dehors. Si vous ignorez ces codes, vous êtes en danger de mort dès lors que vous interagissez. Etre en danger ne veut pas dire y succomber mais doit créer une vigilance de tous les instants. C'est un coup à prendre, pour ne pas prendre de coups.

Les bandits de grands chemins sans aveu, foi ni loi ont existé dans le passé. Les villes ayant recouvert les chemins, se sont approprié les bandits qui y traînaient. On les jugeait, on les pendait s'ils avaient pris la vie. Mais aujourd'hui on les "comprend", on les explique, on les réinsère et les fourches patibulaires ont été retirées des collines de penderie au désespoir des freux. Combien prendront les barbares de Grande-Synthe qui ont lynché Philippe Coopman pour le plaisir ? N'entrons pas dans ce débat à peine d'oublier la victime pour aménager l'avenir de ses assassins. "Abolir la peine de mort ? Que messieurs les assassins commencent !" déclamait un ténor du barreau à la Chambre des députés quand était débattue la loi Badinter au motif novateur que la peine capitale violait le "droit fondamental à la vie" de tout un chacun, et que les juges ramollis ne pouvaient plus se raser dans la glace le matin. Les lamentations au pupitre d'alors étaient le parangon du tragique de scène. Quelqu'auteur de boulevard aurait pu en faire une pièce courue. A ma connaissance, nul n'a finalement osé. Mais si la Justice manque à sa raison d'être, la justice en minuscule se fait tout de même car elle est essentielle au peuple. On l'appelle vendetta clanique en pays latin, crime d'honneur dans les montagnes d'Asie centrale, regulator en Amérique. Si la décrépitude de la Justice d'Etat s'accentue, naît alors une justice parallèle sur le modèle caïdal qui est acceptée dans son ressort à défaut de mieux. Nous voyons de temps à autre les prémices de cette substitution naturelle dans des territoires abandonnés par la sociologie officielle. Le bond en arrière est phénoménal quand il s'agit d'emplir le vide institutionnel d'un codex disponible sur étagère comme la Charia. Voleurs, comptez vos doigts ! L'autre code en rayon est celui de la pègre...
Parents, mettez vos gosses aux arts martiaux !

Atterissons donc ! La liste des morts sous attaque d'autrui est tellement longue pour les douze derniers mois qu'on en vient à les confondre. Rien ne pourrait les avoir protégés, ni leur âge, ni leur peau, ni leur condition sociale. On ajoute à leur nom celui de leur ville pour mieux les cerner mais parfois, comme à Marseille, il y en a trop pour les distinguer vraiment. On sait aujourd'hui que les assassins se déplacent en bande, comme les étourneaux, et malheur à qui les croise à la mauvaise heure. On sait aussi qu'ils viennent d'ailleurs sur contrat - ça s'appelle des tueurs à gages - et qu'ils sont professionnalisés, au sens où ils anticiperont toujours votre réaction. Si nous n'en mourrez pas toujours on the spot, vous passerez aux urgences, voire y finirez. Survivant, vous aurez peut-être la satisfaction d'apprendre que la déposition a été bien remplie avec tous les détails et que l'affaire va suivre son cours. Que cela ne vous incite pas à ressortir dans les mêmes conditions de dénuement, aux mêmes heures, réfléchissez avant de vivre ! Les gens des fauteuils d'orchestre qui regardent le spectacle du monde de non-droit savent d'expérience qu'il n'y a aucun remède au délitement social savamment entretenu par les sociologues en recherche d'un homme neuf à refaire, sauf à ouvrir le feu. Le retour d'une autorité indiscutée d'un Etat pieds au sol est l'incontournable sine qua non d'un espoir de revoir dans notre pays la paix des rues et des chemins. D'ailleurs, l'abattage des menaces explicites en voirie par les forces de l'ordre qui n'ont plus le temps de se poser les dix questions du manuel, simplifie grandement le contrôle social nécessaire aujourd'hui. Le Miroir d'eau de Bordeaux en est l'exemple le plus récent : dans le doute, je tire ! Devra-t-on appliquer aux fours la loi de Duterte d'extinction instinctive ? Revenir au moins aux fondamentaux des sociétés humaines, Décalogue et Talion. Faute de quoi, la loi dominante sera la loi de la jungle. Quelqu'un me tape sur l'épaule pour me dire qu'après onze heures certain soir on y est déjà.

ALSP !

3 commentaires:

  1. Il y a 20 ans on apprenait au peu de policiers municipaux armés qu il était fortement déconseillé d'utiliser son arme ante mortem, aujourd'hui on les entraîne à se déplacer en colonne et à viser le bulbe rachidien ! On parle aussi de dotation d armes d épaules pour ces fonctionnaires de mairie. Les années qui viennent seront " sport"

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    1. Quand on voit que "les docks" sont maintenant infectés par les narco-mafias qui achètent tout le monde, on approche de l'écuadorisation de notre société malade. Le vieux Famas est une bonne arme de bulbe pour de braves Territoriaux ;)

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  2. Il y a la queue dans les stands de tir. Hommes, femmes, vieux, jeunes, toutes classes sociales. Mais que des " caucasiens" chez moi, le stand
    est ouvert jusqu à 22h ! Une heure d attente pour tirer 50 cartouches. On y est presque

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