Vertiges de la communication, les pouvoirs gouvernent au micro ! Intraitable avec la chienlit universitaire, monsieur le Jeune Premier laisse sa ministre de l'enseignement supérieur se coucher (façon de parler vu son âge) devant les agitateurs antisionistes qui auraient mis SciencesPo « à feu et à sang (sic)». Rien que pour voir les députés insoumis écharpés passer entre les roues, j'ai attendu en vain les nouveaux blindés de la Gendarmerie rue Saint-Guillaume, alors que l'administration négociait sa libération avec les émeutiers. Les chaînes sont des allumeuses de bar américain : elles te raidissent le timon tant que tu bois leur parole et le cocktail maison avant de passer à un autre micheton ! L'évacuation du site et celle de la rue étaient désespérantes de banalité. Mais restons dans le troisième cycle.
Quelle mouche a piqué M. Macron pour se lancer dans un discours castrien sur l'Europe mortelle à la Sorbonne ? Pave-t-il le chemin de la présidence à vie de l'institution remodelée à sa main, ou plus prosaïquement, relance-t-il la campagne inaudible de la tête de liste macroniste qui est maintenant talonnée par la social-démocratie revenue à la vie grâce à l'entregent du mec à Léa Salamé ? L'autre aisance au pupitre est la nièce de la fille du pirate qui est rodée à la manœuvre de l'entretien médiatique et qui semble bien partie pour être remboursée. Programme ? Celui de Fratelli d'Italia de Meloni. Concurrent de poids, la coqueluche des comptoirs en zinc quant à elle, formaté comme un robot sur la communication de campagne électorale, propulse le programme de la Lega Nord de Salvini. A croire que l'italianisation du pays est en marche et que bien des surprises se construisent derrière le rideau pour la campagne présidentielle de 2026 comme on sait le faire dans la péninsule. En l'état actuel de l'opinion, le cumul des voix RN + REC aux européennes frise les 36%. De quoi donner de l'urticaire au Sphinx de l'Elysée qui aura passé dix ans en 2027 à leur ouvrir la voie du triomphe. Il n'aura servi à rien de dénoncer leur agenda caché, pour moitié fantasmé, au lieu d'en démonter le programme point par point une bonne fois. Aussi, rend-il déjà la nation responsable de cette dérive qui vire au naufrage de la politique de raison. Las, Marine Le Pen bat toute hypothèse concurrente sur le papier aujourd'hui. L'irruption annoncée du parti populiste illibéral sous les ors de la République, avec les conséquences que l'on sait sur la politique européenne, sera la faute du peuple français. S'exonérant de tout, l'Etat macronien n'y sera comptable de rien. Mais nous savons déjà qui poussera au chaos : les partis populistes de gauche, les mêmes qui ameutent leurs nervis en soutien du Hamas !
Parce que la France compte les plus nombreuses communautés juives et musulmanes d'Europe, le conflit israélo-palestinien y est très dangereux. Ça n'a pas commencé par les "mains rouges" de SciencesPo qui appellent explicitement au pogrom, mais on sent bien monter le plaisir d'en découdre entre la jeune garde cagoulée enrôlée par LFi et le Betar de Saint-Paul, jusqu'à ce que les "cités" s'intéressent au défi. Sans préjuger de l'issue technique de l'affaire de Gaza, il n'y a aucun autre programme chez aucune des parties en conflit que de foutre l'autre à la mer ! Toute pacification devra être forcée, baïonnette au canon, puisque les peuples antagonistes sont dévorés par la haine de l'autre. Qui s'y collera ? Personne !
Il y a donc des chances pour que le conflit frappé du tampon de l'insolubilité, s'exporte pour de vrai, surtout par le renfort des souffleurs de braises habituels ; aux Etats-Unis pour commencer - nous en serons donc avertis - en France ensuite. Les forces d'interposition seront-elles suffisantes ? Pas si les ordres sont les mêmes que ceux donnés pendant les émeutes de juillet, pas de drame non nécessaire absolument, pas de bavures. On ne va pas refaire Charonne ni les saturnales jaunes d'éborgnement. Jusqu'à ce que les affrontements débordent du cadre prévu et échappent aux réactions réglementaires du manuel. Où se mettra le franchouillard de base alors ? C'est la vraie bonne question parce que jusqu'ici on n'en sait rien, le sujet étant tabou, même au bar-pmu du coin. Mélenchon et ses moines-soldats pensent que leurs électeurs auront le dessus au bénéfice du nombre et qu'il en seront récompensés par une révolution à leur avantage. Le Pen et Zemmour comptent sur la police, la gendarmerie mobile, les chasseurs et les bikers de Johnny Halliday où ils font des scores très importants, pour résister à la terreur insoumise et neutraliser les factieux. Reste au milieu le marais qu'on achètera facilement en protégeant le régime de pensions, l'épargne et la propriété. S'il est mal vu de parler de guerre civile en France, rien n'interdit d'y réfléchir pour en organiser sa propre protection. La République ayant échoué à standardiser le citoyen lambda répondant à des valeurs communes lues et approuvées, elle va laisser s'installer le communautarisme gaulois qui fera l'excellent terreau du désordre permanent. Chacun devra choisir un camp pour se protéger ; il y en a plus que deux. Déjà, faites un passeport !
L'autre front de la semaine steppique est l'ultimatum voilé - c'est nouveau, ça vient de sortir - que l'Administration Biden adresse depuis Pékin à la Chine populaire en la personne de son Secrétaire d'Etat, l'invitant à cesser de renforcer la base industrielle militaire de la Fédération de Russie, à défaut de quoi Washington y mettra bon ordre à sa façon. Le vieux Biden veut-il montrer ses muscles dès son entrée en campagne, pendant que son adversaire rame de prétoire en prétoire ? Il n'est rien de pire que les causes secondes dans la décision des puissants quand on attend l'aboutissement d'un raisonnement construit. Du genre de celui qui écartait toute invasion russe de l'Ukraine. Une guerre économique de confinement sera-t-elle déclenchée par l'autisme chinois qui brasse de l'air et n'en fait qu'à sa tête ? Toute guerre économique décidée par les Etats-Unis, que ce soit par la surtaxation des importations chinoises ou par l'embargo des semi-conducteurs, déclenchera une crise sociale de grande ampleur qui fragilisera le régime communiste, mais aussi une très grave crise industrielle chez les clients occidentaux de la Chine privés de leurs intrants. S'il est probable qu'après le choc encaissé l'Occident retrouve les moyens de s'en remettre par la plasticité des décisions entrepreneuriales du haut en bas de l'échelle de production, il est moins certain que l'industrie chinoise, caporalisée par la réinjection des commissaires politiques dans les organigrammes des sociétés et des corporations, sache réagir en innovant tout en prenant des risques contre la nature du régime. Il est à souhaiter que le Deep State américain ne pousse pas l'analyse pour se convaincre d'une fenêtre d'opportunité pour un choc fatal au PCC à l'aube de la réélection de Joe Biden. L'Europe des trois peintres et de foutriquet éclatera sinon. Mais de vous à moi, il serait douteux qu'un analyste féru de polémologie n'ait pas commencé ce travail de prospective puisque le Pentagone a décidé de renouveler sa flotte de Doomsday Planes (avions du gouvernement volant en cas d'embrasement nucléaire général).
Spéciale dernière : désappointé par le peu d'enthousiasme suscité par sa défense européenne chez nos voisins, qui rejettent le majorat français en souvenir de Napoléon Bonaparte, le président Macron jette la bombe atomique française dans la balance stratégique, sans plus convaincre. On pourra dire maintenant qu'on a déjà tout vu.
ALSP !
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