Nous avons eu et la conservons bien au chaud, la droite la plus bête du monde, il nous manquait l'hémicycle des parfaits incompétents irresponsables qui par bêtise nous mettent en grave danger. C'est fait. L'Assemblée nationale a voté vingt milliards d'euros de déficits pour la Sécurité Sociale l'an prochain. Nous sommes au complet pour disparaître des livres d'histoire. Comme le disait ailleurs le docteur Pons, les nations sont tout autant mortelles que les civilisations d'antan, enfouies aujourd'hui sous le sable de leur grandeur. La France régresse comme jamais elle n'a reculé, son capital humain s'enfuit déjà alors que la guerre continentale ouverte n'est pas encore déclenchée. Imaginez l'exode au premier pétard mouillé !
Je vois dans la presse qu'un médiat anticapitaliste assumé cherche des noises à Bernard Arnault qui a quand même réussi à construire un empire du luxe mondial en restant dormir à Paris, au seul motif qu'il est trop riche. Enquête habituelle d'insinuations d'Elise Lucet. Je me dis qu'il n'est pas le premier à subir l'opprobre des impuissants vautrés dans le hamac social, mais qu'il pourrait par contre être bientôt le dernier dans la tenaille de l'envie si ses homologues richissimes décident subitement de prendre le train avant la fin de son procès médiatique. Alors mon petit fleuriste de la Rue des Moines m'interpellera d'un bonjour pour savoir à qui vendre ses fleurs. C'est une image et pas une thèse sur le ruissellement.
Radotons ! Depuis la Révolution française, l'Etat s'épand en tache d'huile, continûment, chaque régime - et nous en avons eu beaucoup - augmentant son champ de compétences au-delà de celui qu'il a trouvé en entrant, laissant croire que ce nouveau roi, qui ne dit jamais son nom, était la solution à tous nos défauts. Et beaucoup de gens le croient sincèrement, les appels quotidiens à légiférer contre le moindre dysfonctionnement de notre société le prouvent. Las, c'est exactement l'inverse dont la nation a besoin. La prise en charge individuelle généralisée jusqu'à la conjonction de groupes plus à même d'atteindre l'objectif nécessaire qu'un individu seul. C'est le principe de dévolution par empilement des pertinences. Nous n'y revenons pas.
La seule chance de survivre pour notre nation tient moins à la purification ethnique à laquelle tout le monde pense sans jamais oser la réclamer, qu'à la préservation de l'essentiel, voire sa sacralisation. Et cet essentiel pour la nation, qui n'est pas propre au régime du moment, c'est le domaine régalien et ses cinq doigts qui se ferment comme un poing (clic). Il devient urgent d'arracher le domaine régalien à la dispute démocratique qui est une notion obsolétisée par le rééquilibrage stratégique mondial quand elle sort de ses gonds intérieurs. Dans la pratique il faudrait rompre l'attelage des domaines régalien et public pour autonomiser deux politiques parallèles, l'une immuable défendant les fondamentaux de l'Etat-nation, l'autre évolutive et amendable au gré des circonstances et des grés justement. Pour ce faire, il sera indispensable de débander toute la classe politique rationnaire à vie de la République et de revoir l'organisation du consentement aux étages pertinents, ville, province, Etat et peut-être un jour confédération.
On en vient donc au démontage de l'édifice en grave défaut qu'est l'Etat français invasif, pléthorique, autoritaire et maladroit. Dans ce pays de libertés qui s'en vante par toute la planète, il est interdit d'en parler au fond. C'est la fiche et le gnouf ! Alors quoi ? Mettez-vous dans la tête qu'en l'état des choses, nous n'arriverons jamais à rien, ne rattraperons personne, et que la curatelle du Fonds monétaire international commence à s'inscrire en lettres vacillantes sur l'horizon de nos insuffisances. Mais on peut feinter l'idéologie imposée en citant des poètes disparus - ça fait genre - même comme Charles le Sulfureux qui dans l'Enquête écrivait :
« L’autorité en haut, en bas les libertés, voilà la formule des constitutions royalistes. L’absurde République une et indivisible ne sera plus la proie de dix mille petits tyrans invisibles et insaisissables ; mais des milliers de petites républiques de toute sorte, républiques domestiques comme les familles, républiques locales comme les communes et les provinces, républiques morales et professionnelles comme les associations, s’administreront librement, garanties, coordonnées et dirigées dans leur ensemble par un pouvoir unique et permanent, c’est-à-dire personnel et héréditaire, par là même puissant et sage, étant intéressé au maintien et au développement infini de l’État. »
Pour bien commencer donc, lecteurs comptez sur vous, sur votre propre république !L'autre sujet n'en est pas un. C'est la visite d'Etat des Macron en Chine populaire. Le protocole s'est mis en quatre pour noyer sous des amabilités le déclassement inéluctable du cinquième membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies. A la requête fort louable du président Macron de peser à Moscou sur le plateau de la paix, le président chinois a opposé un refus catégorique lors du point de presse, ce qui en diplomatie frise le "vent". Il fait part égale des responsabilités réciproques et dit s'y tenir fermement. Ses mots exacts furent : « La Chine soutient tous les efforts pour la paix et continuera à jouer un rôle constructif pour une solution à la crise ; en même temps, elle s’oppose fermement à toute tentative irresponsable visant à rejeter la faute ou à diffamer quiconque ». Ce qui signifie qu'elle veut ignorer la politique russe de destruction systématique de son voisin dans ses villes, ses utilités et sa population, sans parler des crimes de guerre parfaitement documentés. Ce qui signifie aussi qu'elle mettra son veto au Conseil si la Russie est inquiétée. Sans faire un cours de morale, se prendre cette réponse en pleine face et publiquement nous laisse mesurer par cet épisode la hauteur de la marche que nous avons descendue. On continue ? de descendre.
ALSP !
Merci pour votre amical rebond.
RépondreSupprimerLes Editions du Trident de feu JG Malliarakis ont réédité La Fin de l'Empire d'occident d'Amédée Thierry paru en 1860. Ce qui était alors un essai historique pour faire découvrir l'empire romain aux bourgeois du Second Empire est devenu prémonitoire aujourd'hui. 370 pages qui se lisent d'un trait.
RépondreSupprimerMerci pour cette importante info. Et profitons-en pour rappeler tout le bien que nous pensions de JGM.
RépondreSupprimerJe suis persuadé qu'on est mort . Pas que nous, mais tous les "occidentaux" voire au delà. Bien sur on a de l'avance. Mais regardez l'évolution: le consumérisme et l'hédonisme poussés comme but ultime du bonheur, l'individualisme, le narcissisme absolu nous poussent vers la dissolution ou la vaporisation. On ne croit plus en rien si ce 'est en soi même et en sa satisfaction immédiate. Aucune réforme, aucun réveil ne viendront contrebalancer ça. On ne sera pas les premiers. Au pire on disparait, au mieux on se transforme : les glorieux Hittites ont disparu corps et bien et leur antique capitale est un hameau turc; La Babylone d'Hammourabi est devenue l'Irak post daech. Bienvenu dans le futur!
RépondreSupprimerLa génération montante pourrait nous étonner. Elle fait l'inventaire de "nos" 30 glorieuses, nous soupçonne de l'avoir baisée par la dette du hamac social et mise sur les nouvelles technologies presque exclusivement. Le problème, c'est que lorsqu'elle découvre qu'elle a du talent monnayable, elle part !
SupprimerEt je me pose des questions sur les Japonais, un pays de vieillards qui ne fait plus d'enfants ou sur la Corée du Sud qui n'en fait guère plus et qui adopte des chiens ou des chats pour les remplacer affectivement....Hamdoulillah comme dirait l'autre!
RépondreSupprimerHier je me suis repassé Jancovici sur l'effondrement civilisationnel global. 1h50 d'entretien sur ElucidMedia. On en sort rincé. Pas d'issue.
Supprimer