Le pays de la Loi, le pays des Droits de l'homme, l'instituteur universel de la démocratie s'écroule sous le ridicule qu'elle avait si longtemps conjuré par une logorrhée savante mais qui à la fin tourne au potage amer. Nous sommes devenus, et ce sont les Italiens qui nous le murmurent à l'oreille, l'homme malade de l'Europe. Ils sont contents de nous refiler le mistigri.
Le gros problème de la France et c'est peut-être finalement le seul, c'est que son Etat fabrique du déficit en continu, semaine après semaine, comme une usine à pâtes des macaronis, sans discontinuer, 7/24. C'est une usine à perte, une fabrique d'emprunt et maintenant un sabordage lent du navire.
N'importe quel chef de gouvernement européen est capable de comprendre qu'un déficit à jet continu est forcément structurel. Ce qui est l'antonyme du "conjoncturel" comme se plaît à le dire le grand ventilateur qui nous sert de président. Nous avons eu tellement de malheurs, ouin ouin... mais comment ont fait les autres ? Quels autres ? tous les autres !
Il y a deux machines à déficit au budget de la Nation : l'Etat dans son fonctionnement quotidien ; la protection sociale dans toutes ses caisses. Les audits, parfois anciens, ont donné lieu à moult rapports sur l'encrassement bureaucratique du pays, sa sur-administration, ses budgets annuels systématiquement reconduits en déficit pour complaire au peuple assisté qui ne veut pas être débranché. Nous n'y reviendrons pas aujourd'hui, par lassitude !
Le constat ne nécessite aucune étude supplémentaire - comme la proposera sans doute un nouveau locataire de Matignon demain pour nous faire patienter - il n'exige que l'action. Les entraves parlementaires quasiment inouïes en Europe, la revendication permanente à temps et contretemps des syndicats subventionnés (sinon ils seraient morts), à quoi s'ajoute l'envie du populaire d'en découdre une bonne fois, appellent au secours de la nation, une réaction d'ordre, une réaction brutale.
La chienlit générale ne peut être contenue puis résorbée que dans le cadre d'une prise de contrôle direct des forces vives de la nation, quelque sorte de dictateur romain qui recevrait du Sénat les pleins pouvoirs pour nettoyer les écuries d'Augias en deux ans, quelque chose qui ressemblerait dans notre constitution à l'article 16 (clic). Et on commencerait par dégraisser l'Etat français, grosse baleine crevée sur la plage.
Puisqu'il semble impossible d'extraire le dictateur souhaité du vivier politique actuel complètement discrédité voire malhonnête, il faut aller chercher les compétences ailleurs. Que la France importe de l'intelligence n'est pas nouveau. Achetons donc des compétences éprouvées et disponibles à l'extérieur de la fosse à purin politique, comme un vieux roi sut embaucher un Jules Mazarin, pour gérer son royaume bouffé par les corporations d'intérêts et par les corps d'Etat en concurrence permanente sur leurs privilèges extorqués au labeur. Existe-t-il un Mazarin vivant ?
Qui a placardé sur les murs des institutions européennes l'appel à résurrection de l'Europe ? Mario Draghi et Enrico Letta. Mais la présidente de la Commission est trop jalouse de son pouvoir pour accepter des recommandations qui n'émanent pas de son premier cercle allemand. Au fait, ils ont dit quoi Draghi et Letta ? Du bon sens. Clac ! Il serait sage de prendre langue dès à présent avec des gens de ce calibre qui nous éviteront les gomeux, bande-mous et autres phraseurs dont nous avons pléthore.
Il va sans dire que les pouvoirs conférés au dictateur romain devront être aussi pleins que possibles et comprendre l'autorité de neutraliser les malfaisants. Nul ne manquera.
A défaut, le Banc d'Arguin n'est plus très loin.
Pour finir sur une note d'actualité, la séquence politique à partir de ce soir dans une démocratie parlementaire présidée par un vrai homme d'Etat devrait être la suivante :
- censure du premier ministre qui rentre à Pau par le train de nuit
- deux coups de fil constitutionnels au Sénat et à l'hôtel de Lassay avant dissolution de la Chambre basse dans la même nuit
- formation demain d'un cabinet restreint de huit à douze ministres pour expédier les affaires courantes et suppression des secrétariats d'Etat
- convocation des législatives dans le délai le plus court
- après les résultats, formation d'un gouvernement technique resserré
- organisation du débat budgétaire pour le 2 janvier avec 80 milliards d'économies
- exécution du budget 2026 aux douzièmes provisoires (année blanche)
- confiance demandée par le PM à l’Assemblée nationale
- si censure, article 16 !
ALSP !
C'est simple, c'est Kardaillac qu'il nous faut !!! Car je ne vois pas d'alternative.
RépondreSupprimerPour rester sérieux, je vois dans l'épisode actuel d'abord l'indécision du président, puis l'exacerbation du jeu parlementaire par les reports attendus en circonscription ou dans les municipalités disputées.
SupprimerBayrou a raté son mandat mais il a réussi sa sortie sur un aphorisme qui entrera dans sa page d'histoire : "vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel".
Le lest c'est maintenant Macron que le réel va rattraper dans le reste de la séquence. Et nous dans tout ça ?
Nous sommes dans le Titanic, mais sans canots de sauvetage. Juste l'orchestre! Ca va piquer!
RépondreSupprimerLe test de la déconnitude est pour demain 10 septembre avec l'insurrection festive annoncée. Nos voisins sont sidérés.
SupprimerLes Français, dont on sait combien ils aiment donner des leçons à la Terre entière, adorent aussi se donner en spectacle. Hélas, il y a longtemps que le ridicule ne tue plus.
SupprimerM. Bayrou a achevé aujourd'hui l'écriture laborieuse de sa page d'histoire sur le perron de Matignon. Je me demande bien qui a écouté toutes ses explications qu'on ne lui demande d'ailleurs pas.
RépondreSupprimerIl a échoué magistralement, qu'il rentre à Pau dans ses "22" et prenne des vacances avant qu'on ne l'oublie. C'est tout le mal que je lui souhaite. Le président à qui il a forcé la main, l'a déjà oublié et s'est recentré sur ses féaux, alors que la France n'en peut plus du macronisme de l'indécision et de la dette.
La suite est une resucée des épisodes précédents, on consulte... rien n'est prêt... on cherche des équilibres... on fait de savants calculs de majorités de circonstances dans l'hémicycle ou dit autrement, on revient au jeu de rôles dont le pays a plus qu'assez (83% d'hostilité franche envers le chef de l'Etat). Le tournez-manège de la macronie va finir dans le décor et le président rentrera au Touquet dans la nouvelle maison de Brigitte.
Fitch Ratings a navigué parmi le chaos politique et social et remonte le risque français. L'agence était plus complaisance avec l'Etat du temps de son actionnariat français.
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