Certes il y a les massacres, les gosses, le malheur partout qui te fait marcher dans des bottes flic-floc pleines de sang, mais il faut bien nourrir la presse à jet continu d'horreur. C'est un winner, je vous dis !
D'ailleurs, sauf si la démarche d'ostracisation de l'Inde importatrice de pétrole russe aboutissait à tarir le flux rémunérateur - mais c'est l'Arabie séoudite avec l'OPEP qui sont à la manœuvre pour éviter un tsunami sur le marché, pas Washington (clic) - l'administration actuelle n'a pris aucune mesure contraignante supplémentaire à celles de l'administration Biden contre la Russie de Poutine.
Le héros-en-canard peut mentir avec aplomb, bombarder en aveugle les villes ukrainiennes, promettre et dé-promettre, faire tourner en bourrique les chancelleries, rien n'entamera la pâmoison des crétins qui ont pris le pouvoir à Washington.
Il ne s'est rien passé de significatif à Anchorage malgré les menaces théâtrales de Donald le Dingue, sauf à gagner du temps pour l'un, et à désigner une fois encore l'empêcheur de tourner en rond pour l'autre. C'est un slogan de pompes funèbres adressé au président Zélensky : capitulez, nous nous chargeons du reste ! Les experts à plateaux dissèquent les propos et leurs démentis jour après jour pour faire vivre l'audience qui les rémunère en pub. La vérité est là : garder de l'espace disponible dans le cerveau de l'auditeur pour le CocaCola Zéro (faire vivre un plateau télé est un art publicitaire qui a des règles précises, on en reparlera). Ainsi à partir de ce rien, vous entendrez tout qui puisse faire tourner les moulins à nouvelles.
La "paix à tout prix" et ses dommages se paient sur la bête dans l'extermination lente et programmée d'une nation sur ses terres. On lui retire ses enfants, ses ressources, jusqu'à ses collections muséales, ça peut servir, et tout le reste est à jeter aux chiens, sauf la terre noire qui fit le blé qu'elle avait mis sur le drapeau. Mais que ne ferait-on pas pour avoir son nom sur l'immeuble civil le plus haut de Moscou et des trous de golf partout comme des taupinières. C'est intelligent le golf, c'est à ça qu'on les reconnaît.
Ce malfaisant que le Ciel a raté une fois déjà, rompt la solidarité atlantique de la manière la plus déloyale, juste au moment où la partie européenne en a besoin. On avait compris qu'il se torchait de l'Article 5 - il faut être batave pour y croire encore - et que ses ronds de jambe diplomatiques n'étaient là que pour meubler la pièce de nos consentements. Sa haine de l'Europe est paranoïaque comme l'était Carthage pour Rome. Ça ne se soigne pas.
Quels que soient les sous-entendus d'Anchorage, c'est à l'application concrète que les choses se jugeront, mais le fond de sauce sera toujours le même : « L'Europe, la salope impuissante, paiera ! ». Et de cela, pleureuses syndicales et députés de la Dépense Publique doivent être informés :
Trump va venir chercher ses sous !
L'Europe, à travers ses Etats souverains, est à la croisée des chemins. On l'a dit quelques autres fois, mais ce coup-ci, ce n'est plus une formule car c'est plus facile à voir.
Et déjà l'institution censée représenter les dits-Etats est disqualifiée par la reddition de la présidente de la Commission entre les mains de Donald Trump à Turnberry. Elle n'avait ni le choix, ni la marge pour manœuvrer, ni les épaules. Ursula VDL est une employé de bureau montée en graine dont s'est débarrassée Angela Merkel en la nommant à Bruxelles. Il en est résulté en Ecosse un pire moins pire que le pire possible ; mais la messe est dite : la Commission est hors-jeu en matière de stratégie. Ce qui n'est pas dommage car ses membres ne font pas la toise.
Elle a la main sur les économies européennes et doit fournir les subsides du réarmement des nations qui le demandent. Point barre. Si elle doit garder la possibilité d'auditer les comptes abondés sous peine de corruption possible à l'étage national, un contrôle préalable des programmes financés est à proscrire. C'est une bureaucratie, pas un commissariat au Plan.
L'abandon de l'Europe par les Etats-Unis face à la revendication ultime de la Fédération de Russie signifie à tous que le choix est entre le sursaut et les fers. Les fers, beaucoup en parlent, certains s'en accommodent, quelques-uns s'imaginent déjà en profiter comme kapo. Mais il est difficile de voir la réalité future de cet assujettissement au quotidien. Sauf qu'il y aura une langue vivante de plus au programme. Par contre on peut parler ad libitum du sursaut, tant qu'il n'est pas décrété. Cela permet de se rassurer, yaka, fokon, facile, etc !
Inutile de tourner en rond, d'en appeler aux mânes des grands anciens, au Saint Empire et à la Grande Armée, au grand général. Tout est devenu petit. Dans un temps très court, les pays européens doivent consacrer à leur réarmement l'argent qu'ils ont gagné au titre des dividendes de la paix, illusoires profits de la tchache socialiste, on le sait maintenant. Vu les sommes en jeu, c'est tout le modèle social européen qui est remis en cause, à commencer par le plus généreux du monde, le nôtre.
Donc pour la France, nous sommes allés chercher les préconisations du Pr Brighelli de Nébian édictées dans la revue Causeur, que nous résumerons ci-dessous en l'améliorant un peu. Le recours à l'impôt est un puits sans fond en France car il ferme la porte aux économies indispensables, donc on sabre dans la paresse nationale. Le texte original est accessible par ici : "France – Grèce ou le destin qui guette".
- Réduction de 30% de toutes les pensions servies par l'Etat, et 45 annuités cotisées pour bénéficier d'une retraite, ce qui porte la génération Z à l'âge légal de 70 ans ;
- Revenir aux quarante heures hebdomadaires et aux quatre semaines de congés payés ;
- Supprimer les régimes spéciaux ;
- Supprimer le RSA et l'aide aux sans-emploi ; (ndlr : le chômage est une assurance, pas un droit, donc les Assedics ne sont pas concernées)
- Réviser les aides médicales à l'oisif ;
- Privatiser la Sécurité sociale ;
- Supprimer les subventions syndicales, à la presse, supprimer les subventions culturelles, l'avance sur recettes des navets, le ministère de la Culture ;
- Supprimer le Sénat , ramener le nombre de députés à un chiffre raisonnable (300 ?);
- Ramener le nombre de ministres à un chiffre raisonnable (15 ?);
- Appliquer une politique d'économies drastiques aux régions rongées par le copinage et le népotisme en détruisant tous les doublons à partir du besoin essentiel et non de l'existant.
Bien sûr, il faut prendre ce brûlot estival de Jean-Paul Brighelli pour ce qu'il est : un brûlot estival ! Mais affronter l'ours russe - du moins être en capacité de le menacer sérieusement plus qu'en paroles pour le dissuader - exigera des économies violentes dans un pays addicté aux passe-droits et privilèges, et finalement au hamac social de La Glande ! Fini le Club Med à la grecque, sauf à apprendre le russe ! Des doigts se lèvent pour s'inscrire déjà aux cours du soir.
Il resterait à chiffrer ces économies, mais nul doute que nous serions déjà vus à l'étranger comme des gens "réveillés" pour le coup, et capables de tout après ça.
Pour le moment c'est plutôt l'inverse. Les rodomontades exaspérantes de M. Macron qui bat l'estrade tel un paon ne nous font pas du bien, à tel point que certains nous appliquent déjà l'expression "d'homme malade de l'Europe".
La déconfiture de l'Etat français qui peut s'achever en faillite déclarée avant la fin du quinquennat si les marchés le décident, nous ôte toute crédibilité sur la scène internationale, même si la presse subventionnée ne rate jamais une occasion de glorifier les proclamations ou confidences publiques du président. Les autres soupirent ou sourient, comme on le faisait tantôt des sorties de Justin Trudeau.
Après le renversement d'alliance à Washington, il va être intéressant d'observer la réaction concrète des pays européens impliqués dans le soutien à l'Ukraine, et voir ce qu'ils vont réellement engager en défense du front oriental ; car le déni de Trump nous met là, en fenêtre, face à la tanière de l'ours atomique à la gueule qui pue ! Il sera temps d'oublier les grands principes dont la France est le premier émetteur et de se sortir les doigts.
Le pacte moral d'Anchorage ruine le droit international. On revient aux fondamentaux : "en tuer" le plus possible pour ne pas être soi-même tué, et ma foi, certains ne manqueront à personne sur terre. Nous arrivons à l'ère de la Force qui annule cent ans de consentement au Code commun de bonne conduite (la SDN fut fondée à Genève en 1920) et l'état de droit se fissure de partout.
Par la loi du Nombre, la fée Démocratie a élu dans la fonction la plus éminente un enfant de 78 ans, rancunier, colérique et grossier, inculte et fier de l'être. Les Lumières, c'est fini !
Entre Poutine et Trump, Zélensky est en péril. Il lui reste quand même ses meilleurs amis, les Pink Flamingo, ce qui nous prouve qu'il a compris.
ALSP !
Dur dur mais, hélas, indubitable. Et surtout sans espoir désormais d'un réel sursaut (rendez-vous ce soir avec Bayrou). Les charlatans comme les... providentialistes ont de beaux jours devant eux.
RépondreSupprimerLe défaut d'axe des providentialistes est de préjuger la Providence dans le lit de leur doctrine. Ça aboutit à RV du village.
SupprimerPour le principal, tous les corps constitués de l'Etat jouent contre la nation pour ne pas lâcher prise.
A moins qu'ils n'attendent le FMI qui les dédouanera de leur inaction.
À moins que ce soit les deux...
SupprimerMichel Goya montre la rupture stratégique apportée par les Pink Flamingo
RépondreSupprimerUne tonne d'explosif à 3000 km, ça peut inquiéter les Russes, plus que l'embargo pétrolier indien.
https://lavoiedelepee.wordpress.com/2025/08/25/le-pouvoir-egalisateur-des-flamants-roses/
On assiste effectivement, depuis quelque temps, à une montée du niveau des moyens de combat aussi bien d'ailleurs du côté russe que du côté ukrainien. Mais le Flamingo, d'origine apparemment britannique, semble constituer une vraie rupture par son autonomie et, plus encore, sa charge destructrice. N'oublions pas que Moscou est à moins de 1000 km de l'Ukraine et les principales usines du complexe militaro-industriel russes pas beaucoup plus loin. L'inventivité comme la ténacité des Ukrainiens force l'admiration mais aussi sans doute l'inquiétude du tsar. Les drones en sont un exemple.
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