22 juin 2025

Cadet Rousselle

♬ Cadet Rousselle a trois maisons qui n’ont ni poutres, ni chevrons,
♬ C’est pour loger les hirondelles, que direz-vous d’Cadet Rousselle ?

Cadet Rousselle s'appelle de nos jours Emmanuel Macron. Son Etat impuissant comme une baleine crevée sur la plage - en général il faut les dynamiter - un proto-Etat donc, enlisé dans les procédures et normes bureaucratiques, endetté jusqu'au cou, ne gouverne plus rien et cherche partout vingt sous pour faire un franc ; mais lui, court le monde après son inutilité, grand faraud pénétré de sa vocation de leader alternatif du monde libre. Il se l'est mise tout seul dans la tête, la vocation, et ne fut jamais appelé à l'emploi par ses pairs. S'il avait la moindre stature on le dirait chiraquisé, mais le modèle ne portait pas de gilet sous la veste parce qu'il n'en avait pas besoin pour s'affirmer. Avec les pattes Village et le pétrissage des interlocuteurs, notre grand impulsif aura marqué la scène internationale par… rien finalement à son crédit. Par contre ses homologues retiendront son tropisme européiste déportant sur l'Union nos problèmes, son addiction au "dialogue" en guise de traitement des enjeux et la grande table blanche de Poutine. Son agitation grandiloquente autour de l'affaire d'Iran nous dit tout sur lui : au moment où le pays est dans les tenailles de l'US Navy, notre président est mis hors-jeu par la Maison Blanche après en avoir été prévenu publiquement ! « Tout ce qu'il touche devient de la merde ! » disait de lui Donald Trump. On le voit au plan intérieur. Deux ans à tirer ! Car, formé en acteur par son épouse, il "mourra" sur scène à l'acte final ! Deux ans pour nous ! Lui, ce sera le Saint Empire à Bruxelles ; le canonicat du Latran l'y aidera-t-il ? C'était un soupir sur la portée.

Aussi nous parlerons de choses plus sérieuses. Du four mondial par exemple. Puisqu'il est acquis généralement que les nations n'ont et n'auront pas les moyens d'arrêter le réchauffement climatique - les raisons sont dans tous les journaux - vient le temps de l'adaptation de l'espèce. Le darwinisme en action ! Quatre domaines sont concernés : l'agriculture (1), la consommation générale (2), l'habitat (3) et l'espace public (4). Il y a des modèles qui fonctionnent dans le sud, là où nous avions l'habitude d'intervenir pour soulager les populations desséchées par le climat. On ne part pas de zéro. Faut aller voir.

  1. C'est le domaine le plus facile à comprendre : les cultures devront s'adapter à la raréfaction des intrants. Oublier le maïs s'il n'y a pas d'eau. Peut-être aussi que la taille des bovins devra diminuer et que seront privilégiées les espèces frugales comme les moutons et les chèvres. Je doute que le porc se maintienne longtemps, lisier oblige. Il faudra repenser l'association des cultures, refaire les ombrages bocagés, bref… tout coûtera plus cher. D'où le nouveau départ des potagers individuels et des jardins ouvriers. Le contenu de l'assiette changera forcément.
  2. Bien malin celui qui peut prédire ce que vous mangerez dans vingt ans. La production se réorganisera sur toute la planète en fonction des marchés nouveaux. C'est le génie de l'espèce humaine qui moins que d'autre est susceptible d'attrition, sauf à se détruire sciemment dans des guerres qui sont aussi dans le génome humain. Les capacités de transport massifié des denrées seront déterminantes. Et il se pourrait aussi que le localisme en prenne un coup s'il ne peut fournir sa chalandise dans les niveaux de prix acceptables par les consommateurs. Il est déjà limite cher rapproché de l'offre des centrales d'achats.
  3. Nos logements seront certainement les plus impactés puisque, en nombre croissant vite, ils deviennent de plus en plus inhabitables. Une isolation lourde sera nécessaire mais aussi une résistance accrue aux cataclysmes tels que les orages de grêle et les trombes d'eau. Le bacacier (sandwich) va s'imposer en remplacement des tuiles et ardoises avec des récupérateurs d'eau pluviale enterrés. Selon la latitude, des citernes d'eau potable (filtrée au charbon de bois) seront nécessaires pour palier les coupures du réseau. Parlant réseau, l'idéal serait bien sûr de s'en passer. La maison hors-réseau (off grid) sera peut-être dans un article prochain. A noter que les "aides" réclamées par le peuple des assistés seront elles-aussi taries. Les maisons basses fraîches à petites fenêtres vont devenir hors de prix. L'Irlande et la Bretagne granitiques tiennent la rampe , mais on pense aussi au riad en pisé et sa fontaine murmurante à l'ombre du patio.

    Un expert-praticien (c'est rare en pays d'académies) préconise des maisons lourdes (murs et cloisons épais) posées directement sur le sol décaissé de 90cm qui leur sert d'amortisseur thermique. Ces maisons s'ouvrent au sud pour faire entrer la lumière, mais la lumière du nord peut aussi être très belle. On prolonge l'avant-toit d'une longue casquette afin de gérer l'ombre et le soleil selon les hauteurs de saison. Les murs périmétriques et la toiture sont isolés pour diminuer l'interférence météorologique. Chauffer ces maisons sur terre battue est plus difficile qu'une maison moderne sur-isolée mais bientôt climatisée donc en faute puisqu'elle réchauffera son environnement immédiat. Il y a des solutions pour chauffer une maison lourde, du foyer à bois au pullover pure laine en s'isolant les pieds dans des sabots. Le plus efficace est peut-être le chauffage basse température à eau chaude par le sol en chape maigre. A essayer aussi le puits provençal géothermique qui régule la température de l'air extérieur accédant à la maison.

  4. Dehors, c'est de béton et goudron qu'il s'agit d'abord d'évacuer. On repave et on évite partout les parois réverbérantes. D'ombre ensuite : les villes neuves des intendants du roi étaient pourvues d'arcades protégeant le commerce et la circulation. Oui, ils en avaient dans le chou car ils n'étaient pas assujettis à des bureaux bardés de règles et de normes mais attachés au bien-être général pour maintenir la paix civile. Il faudra aussi replanter des arbres plus serrés qui supportent un moindre apport d'eau. Bref, il faut visiter le Maroc. Aparté : quel imbécile a scié les platanes des routes départementales ? Nous tous, pour ne pas mourir sur un arbre en bois dur, comme disait Brassens. On ne fait pas de cercueil en bois de platane, il se disloque et le mort s'enfuit à la pleine lune.

Juste une incidente d'actualité.
On entend tout et son contraire sur la guerre d'Iran et chacun tire les évidences à soi pour conforter sa thèse, mais il est une donnée qui n'est pas (encore) traitée, c'est le rapport de forces intérieures. L'empire de Cyrus le Grand nourrit trois armées qui sont les protagonistes de toute évolution du régime, mais certainement pas de son effondrement. M. Nétanyahou se fait un film à prétendre être capable de ruiner le régime des mollahs et accessoirement libérer le peuple iranien (ça c'est pour l'opinion occidentale). Pour faire court le concernant : Israël est incapable de renverser quelque régime que ce soit par des destructions massives comme le montre l'exemple de Gaza, enclave minuscule en pays plat, mise en coupe réglée par des miliciens de rencontre, même pas bons à défiler. Alors pour un territoire immense et montagneux doté d'une vraie armée de terre qui est formée depuis quarante ans à en découdre avec Satan, n'y pensons même pas. Les trois forces en concurrence sont l'armée régulière (Artesh), le corps des gardiens de la Révolution (Pasdaran) et les forces de police (Bassidjis). Les effectifs sont imposants (sur le papier du moins) :
Artesh c'est 400000 hommes, les Pasdaran sont 125000 et le Basidj déploie 600000 hommes formés au combat de rue et au maintien de l'ordre musclé ; s'y ajoutent quelques millions de supplétifs fanatisés comme des zombies, adeptes du carnage. Pour finir, la séquence actuelle n'est chez ces fanatiques que le début de l'Apocalypse qui annonce l'imam caché et l'avènement de l'ordre supérieur. Tsahal au sol c'est 175000 hommes et femmes d'active et 450000 de réserve mobilisable à seize cents kilomètres de là. Si le régime proprement dit des mollahs de Qom était en péril, ces forces seraient candidates à la succession à leur seul profit. D'où une guerre intérieure plus probable qu'une guerre civile. Le peuple qui s'en mêlerait serait écrasé sous les chenilles des chars ou haché à la mitrailleuse. A moins que comme en Irak, les Etats-Unis aient acheté tous les chefs de bataillon, mais c'est peu probable de la part de Trump qui est près de ses sous.
D'où notre condamnation de l'appel au soulèvement lancé depuis New-York par le fils du Shah qui, ce faisant, prouve sa méconnaissance de la société iranienne actuelle. Appeler les moutons à attaquer les loups en pleine guerre de survie nationale est digne d'un album de F'murr ! La race Pahlavi fut un accident de l'histoire. Qu'elle le reste !

ALSP !

15 juin 2025

Éloge du jardin

En s'éloignant du bruit blanc, comme Douglas Adams appelait les zinformations, on risque d'entrer dans un jardin, surtout si l'on regarde souvent la chaîne japonaise NHK. Nous ne parlerons pas du jardin sec nippon traditionnel qui est un art à lui-seul, que nous ne savons pas déchiffrer. Le nôtre se défriche ! Il est vivant et mouillé et convient à l'homme simple. Tous les hommes ont la nature dans leur ADN et s'y intéressent. D'où le slogan philosophique "Jadis l'herbe...".

En le mien d'en-bas s'épand la jasmone C11H16O et le limonène C10H16. Il faut les sentir bien fort pour en chercher la formule. On peut aussi classer les couleurs des fleurs sur la palette Pantone. On peut jouer aussi à l'entomologue et classer les libellules, les abeilles nomades, les sauterelles, les coccinelles qui vont du rouge Disney au brun doré sans tache. Et que dire des mouches plaquées or ou en acrylique vert émeraude ? Quand on a fini, on n'a jamais fini. Passent scarabées et lucanes, majestueux, pharaoniens. Il faut aussi observer les lézards gris, verts, beiges, c'est facile, ils se noient dans une soucoupe d'eau tiède tant ils sont bêtes, la faute au cuivre peut-être qui coule dans leur sang. Reste la gent souterraine où trône le vers de hanneton et le lombric composteur pour finir par notre emblème national et dévastateur des laitues, l'escargot. Bien sûr, vous ne pourrez jamais faire tout ça sur un balcon, déjà qu'on n'a rien planté encore !

A la nuit tombée, quand chiens et loups ont disparu, sortent les timides et les oiseaux à nez de cochon qui ont mis des griffes au bout des ailes. Un voisin ingénieur a filmé son lopin à la caméra infrarouge pour s'étonner de la vie nocturne des petites bêtes à poil jusqu'à y rencontrer un renardeau un peu perdu d'avoir suivi une proie peut-être ou une idée fixe. Au matin tôt, vous partagez le jardin avec les passereaux qui y ont pris leurs habitudes comme le rouge-gorge copain qui vous suit partout si vous tenez une serfouette; et tout le reste de la journée travaillent les merles qui surveillent les chats. Le soir ils sifflent pour justement les énerver. La flore est tout aussi étonnante que la faune.
J'avais dans un angle un frêne - c'est l'arbre mythique du grand nord, il porte le monde et on en fait de tout - enraciné dans la grave du fleuve, qui était devenu immense, tant que les voisins m'avaient confié en être effrayés. Je le fis élaguer, il m'en a voulu, il est mort. On fit le rite et au débit, il couvrit une année de chauffage. Sinon, outre le tout-venant qu'il faut laisser s'installer et savoir contenir, l'astuce est d'y planter les quatre saisons. Il y a des livres pour ça et des gens qui vendent ce qui fait les belles images dans ces livres.

Un petit conservatoire de la vie et un théâtre de méditation, tel est le jardin qui bonifie les conditions de reproduction, croissance et adaptation à leur milieu des végétaux et animaux. La vie quoi ! Dans cet univers presque en vase clos, le jardinier "existe", au sens où il est le seul à disposer d'une conscience qui le situe dans le temps et l'espace quand tous les habitants vivent un soleil après l'autre. Justement, si vous avez de la vue, faites-vous une table d'orientation à partir d'une carte Michelin, elle projette l'âme. Repérez votre parallèle et transportez-vous tout le long, vous serez étonné de pouvoir vous déplacer comme un curseur sur une règle. Et on n'a pas encore parlé de la Lune qui, gibbeuse, mercrude ou rousse, montante ou descendante, gouverne les plantes et vous relie au cosmos en mettant en marée votre métabolisme.
Dans les périodes de moindre pression quand vous êtes assailli par les revers et les soucis, rien de mieux qu'une chaise à l'ombre du jardin pour méditer sur les lendemains qui iront mieux. Puisqu'on parle de chaise, savez-vous à quoi on différencie un nationaliste d'un patriote ? A la place qu'il choisit pour faire la pose sur sa chaise ! Celle du nationaliste est proche de la clôture du chemin pour surveiller qui va piquer les mûres, voire les prunes qui dépassent, sans parlers des cerises. Il y guette aussi les garnements qui lui tirent la cloche en rentrant de l'école. La chaise du patriote est inversée. Il tourne le dos au monde qui marche et observe son jardin et la vie de ses locataires, notant les petits et plus grands travaux à faire ou à finir ; il admire son œuvre et surtout ce que le jardin en a fait par lui-même, rajoutant du bois là, déportant la lavande qui se méfie du figuier, semant des primevères sur la pelouse folle et à la fin, si l'on est bien disposé, en écoute les bruits. Même une feuille de fusain qui tombe fait du bruit.

De senectute in hortum

L'ennemi du jardin en est une : c'est la paresse. Et même chez les plus actifs des finissants, elle peut submerger la meilleure volonté. Combien a-t-on vu de vieux jardiniers abandonner la houe pour monter en appartement ? "J'ai mis des géraniums sur le balcon, des retombants roses et rouges, ça met de la couleur et ne demande pas trop d'eau ; ça va bien avec l'aloe vera dans l'angle". Il est mort celui-là. Il va faire du lard dans son fauteuil orthopédique, le vrai nom c'est fauteuil-télé, et avec six cents chaînes par la fibre, il est déjà condamné. En plus il ne voit personne car les concierges, quand il en reste, ne montent plus de courrier puisque les gens ne s'écrivent plus par la Poste. Trois fois par an, il prendra l'autocar saucisson-pinard vers Villedieu-les-Poêles où se vend de la fonte à cuisine émaillée payable à tempérament. Puis viendra l'EHPAD et la chaise électrique... Alors qu'on peut continuer dans l'âge en adaptant l'espace de son jardin ! Le leitmotiv est de se simplifier la vie non pour les forces qui nous restent mais pour celles qui nous resteront demain. Alors voici quelques conseils qui ne valent que le prix de cet article :
  • Rabattre les haies à hauteur d'homme, elles se tailleront sans trop d'effort.
  • Paver les petites allées sur mortier de ciment au lieu de désherber au poison.
  • Rabattre les rosiers plus bas, à hauteur de la ceinture, et palisser les grimpants en leur appliquant un grillage large facile à dérouler ; il rempliront les espaces dès la mise en feuilles.
  • Faire élaguer les arbres plus sévèrement et rabattre les lauriers de moitié, surtout les lauriers-cerises.
  • Passer la bineuse sur les espaces en friche pour y semer des mélanges de graines à fleur afin d'obtenir un "jardin de curé". Les communes le font pour fleurir des coins de rue ou des rond-points. Ça marche !
  • Remonter les petits carrés potagers de façon à les travailler à hauteur d'un plan de travail d'office : il existe des caisses à radis d'un mètre de côté fabriquées en Pologne. La terre de jardin à y mettre reviendra plus cher que les caisses elles-mêmes.
  • Récupérer les eaux d'évier et les eaux de toit dans des cuves fermées pour éviter les séances d'arrosage au tuyau qui n'en finissent plus.
  • Débarrasser le barbecue en pierre de tous les trucs qu'on a posé là depuis vingt ans et le préparer pour y faire cuire des côtes d'agneau, des côtes de boeuf et des sardines avec tout le bois mort du défrichage. Excellent avec un Pinot noir.
  • Et in fine, si vous n'en avez pas déjà un, achetez un chien qui vous emmènera en promenade. C'est aussi l'occasion chaque jour de parler à quelqu'un. Un Cavalier King Charles, c'est calme et vous répond.
Pour terminer l'envoi, le conte philosophique sauvage est par ici (clic) ; ne vous en privez pas.

ALSP !

08 juin 2025

Aux morts 🎺

La commémoration du Débarquement de Normandie avait un goût bizarre cette année, avec le désengagement américain d'Europe, la guerre intestine en Union soviétique dont le légataire universel ayant muté en Etat terroriste de plein exercice n'était pas convié sur les plages de sable blond, et pour faire bon poids, avec les ravages perpétrés en Palestine par les enfants des survivants des camps de la mort. Beaucoup d'invités quand même au jour J mais au fond des choses, trois nations ont fait tout le boulot, les Américains, les Britanniques et les Canadiens. L'excursion à faire est celle des cimetières militaires pour s'imprégner des sacrifices consentis à l'avant, sans oublier celui de La Cambe où les croix portent le même âge qu'à Colleville. Paris Match a publié un hors-série de 116 pages richement illustrées pour les 80 ans de la Libération.

Dans huit jours, lundi 17 juin et jusqu'au 20, la France coprésidera avec l'Arabie séoudite une conférence onusienne à New York pour remettre sur la table la solution à deux États en Palestine mandataire. Le gouvernement israélien est au bord de l'apoplexie d'autant que la Grande Bretagne par qui tout a commencé, et le Canada s'apprêteraient à suivre ; ce n'est pas faute pourtant de l'avoir prévenu que les pays de l'Atlantique ne pourraient tenir longtemps leurs opinions publiques mouillées par procuration dans le bain de famine et de sang de Gaza. L'Europe ne mettra pas à l'amende ses universités comme tente de le faire Ubu-Trump car elle sait qu'au fond du fond, la résistance palestinienne est légitimée en droit ; ce sont les résolutions de l'ONU bafouées par Israël qui le suggèrent. Donc l'antisionisme comme son ombre portée, l'antisémitisme, vont progresser partout. Bibi est aussi nul à la boule de cristal que Poutine.

Sans avoir la science infuse, il n'était pas difficile d'imaginer l'impasse actuelle à partir du moment où le pouvoir juif colonisait la Cisjordanie avec une brutalité toute biblique (ndlr: ne pas mettre ce livre entre toutes les mains) pour soumettre et humilier un peuple de presque trois millions d'âmes et d'un autre côté, décaissait les subsides qataris dans les mains-mêmes des dirigeants palestiniens leur servant de matons dans la prison à ciel ouvert ; sans oublier de stipendier tout gang local opposé aux Freux du Hamas, ainsi qu'on le voit de la milice Abou Chabab aujourd'hui (source Avigdor Liberman). N'est-ce pas le Shin Bet qui a créé jadis le Hamas pour pourrir la vie de l'OLP d'Arafat ? Ça continue aujourd'hui avec les pilleurs de camions protégés par Tsahal ! Qui a parlé de l'Orient compliqué ? Faire des phrases courtes ! L'opération est interminable parce que Tsahal ne veut pas sortir les fourchettes à escargot pour extraire de leurs tanières les miliciens/terroristes (rayez la mention inutile) de Gaza, et parce que deux acteurs du match sur trois sont morts : le Hamas militaire quelque part car ce n'est au fond qu'une idée, le Fatah complètement liquide à Ramallah. Comment se battre contre des morts ? Je ramasse les copies dans quatre heures.

En attendant, revenons au jardin. Le plant de tabac à trois tiges (voir les épisodes précédents) culmine maintenant à trois mètres (3,14m hier) en portant des sommités florales jaunes de la taille d'une pâquerette qui signalent la fin de l'érection. Elles ne ressemblent pas à celles du Nicotiana tabacum ; d'ailleurs les feuilles sont embrassantes à leur attachement et plus longilignes. Il faut continuer à chercher. Sinon le seringat double (mock) a explosé, embaumant tout le coin sous le vent, quand la pluie a ruiné les pivoines blanches. Le jasmin est à fond aussi mais son odeur est bien plus discrète cette année. La grande bignone en colocation attend qu'il ait fini. En dégageant le pied de la longue haie de deux mètres-cubes de ronces à mûres, vigne vierge, lierre rampant, je me disais que la proclamation d'un Etat palestinien, dépouillé de tous ses atours sauf diplomatiques, ne répondra pas à la revendication réciproque des parties au conflit : du fleuve à la mer et pas moins ! ou dit autrement, ne fera pas sa juste place aux Palestiniens. Probablement que l'Etat hébreu - ses ministres bigots l'ont déjà annoncé - augmentera l'empreinte de ses bottes en Cisjordanie, achevant ainsi l'apartheid dont il se défend, en même temps que sa réputation spéciale de victime en revanche de l'histoire à qui tout est permis. C'était le plus mauvais cadeau à faire aux Juifs de Palestine et d'ailleurs, mais il semblerait que la fuite en avant vers "Eretz Israel" soit irrépressible dans l'optique d'un fait accompli sur lequel on ne reviendra pas. Effet trompeur car s'il peut s'appliquer aux gouvernements arabes corruptibles comme l'ont démontré les Accords d'Abraham, il ne convaincra jamais la Rue arabe. La chaîne qatarie al-Jaezeera s'en est chargée, qui diffuse en arabe et en continu 7/24 les évènements de Gaza. La haine séculaire judéo-arabe voit ses fondations bétonnées par l'intense satisfaction exprimée publiquement par le gouvernement israélien à chaque grosse bombe qui tue bien ! Les femmes et les enfants de Gaza ne seront plus jamais pacifiés. Que dire des hommes ! La ressource militaire est déjà prête pour l'intifada générale.

Si cette dispute sémitique n'est pas de notre ressort, elle va impacter les nations européennes et, comme Elisabeth Lévy dans Causeur, la diaspora peut bien dénoncer l'amalgame de la compassion zélée envers les familles gazaouies décimées par les Juifs et le slogan définitif de la nécessité de les "foutre à la mer" que ça ne changera rien à la détestation nouvelle à leur endroit qui a fait aujourd'hui le tour du monde. Les otages sont oubliés comme les risques du métier, pourrait-on dire et leur éventuelle libération n'arrêtera rien. Israël serait-il finalement ce "peuple sûr de lui et dominateur" ? Au sortir des camps etc etc... tout ça pour ça... vous avez compris sans le dire !

L'autre sujet de la semaine passée : violences domestiques à la Maison Blanche, l'amoureux éconduit a piqué sa crise mais la vaisselle avait été rangée (protocole Trierweiler). Un proverbe ottoman dit que lorsqu'un auguste entre au palais, il ne devient pas sultan pour autant mais le palais, un cirque ! Le grand con d'or a transformé le Bureau ovale en un studio télévisé diffusant ad libitum le verbe et la gesture de la puissance incarnée. Il nous sert en direct la prise de bec entre Elon Musk et lui. L'un tient les crédits d'Etat dont bénéficie le second, l'autre le vaisseau spatial qui relie l'ISS à la terre et les fusées qui font 90% des lancements de la NASA. Quand on pense à la majesté du lieu qui abrita de dramatiques contributions à l'histoire du monde et cette table magnifique sous laquelle Monica Lewinsky rampait ver le chibre aveugle du 42è président des Etats Unis d'Amérique qu'elle engloutissait dans un grand bruit de succion, on voit combien bas la fonction suprême est tombée de nos jours : un géronte sous bonbons bleus traite tous ses amis sous kétamine de "crazy" parce qu'ils ne le supportent plus. Des salauds parlent même de destitution au profit du vice-prez Vance pour connerie aggravée du 47. Arrive alors au Congrès une loi baptisée officiellement OBBBA (sic) (One Big Beautiful Bill Act) annulant quatre trillons d'impôts et forçant la protection sociale à lui donner deux trillons en retour. Elon Musk mais n'importe quel singe ayant fait deux ans d'arithmétique voit qu'il manque deux trillons et surtout la prime à l'achat d'une voiture électrique. L'affaire peut s'envenimer au point de chasser le génie des Carpates africaines vers un empire plus accueillant. Et justement : sa mère Maye est la reine de Shanghaï, on se presse, on l'admire, on lui passe tout et pour cela les Chinois savent icôner ! Il ne m'étonnerait pas qu'un projet d'asile technologique soit façonné par les Shanghaïens qui pour le coup, mettraient un rude coup au satrape de Mar a Lago. Qu'en pense Melania ?
Ça lui ferait des vacances surtout depuis que l'autre ingrat suggère que son Donald, non content d'aller aux dames, est dans le dossier Epstein, ce qui, dit en passant, met en danger Ghislaine Maxwell qui elle, sait tout, absolument tout sur le baisodrome de Little Saint James Island. Dommage ce serait, avant qu'elle ne dédouane le prince Andrew qui n'a sans doute pas trempé le biscuit, mais s'est comporté en micheton de la rue Sainte-Appoline surpris par sa femme au bar-tabac du coin. Sa fameuse interview ratée à la BBC lors du procès Giuffre (clic) nous a montré un type sûr de lui puis déstabilisé par la monstruosité des reproches mais pas un coupable (idéal) ! La photo d'elle et lui l'incriminant ne montrait aucune souffrance de sa "victime", juste un petit flirt tout sourire ! Sa mère l'a cru et pour lui c'était le principal. Par contre le nouveau chef de maison a montré qu'il ne savait pas gérer sa famille ni résister à la pression médiatique parce que son emploi n'était plus que de communication ; il a banni son frère de la Firme obligeant Edward le falot et de vénérables goutteux encore droits comme les frères de Kent ou le duc de Gloucester, à monter en ligne. Seul Andrew avait l'allure et la carrure mais le droit d'aînesse a prévalu. Et on en vient à la monarchie anglaise. Vous avez du temps ?

Les grands Windsor sont tous morts. Règne aujourd'hui un prince âgé et sa maîtresse, arrivé tard et cramponné aux rites qu'il ne peut pas totalement assumer parce qu'ils ont été établis pour un hiérarque, ce qu'il n'est pas, ni sous la toise ni en esprit. La bonne humeur, les légumes bio et les bons mots ne suffisent plus. Aucun charisme et pourtant on parle de roi. La descendance n'est pas non plus dans le film, et l'héritier semble bien plus préoccupé de sa propre famille que des enjeux d'une couronne qui lui pèse déjà.
Les fondamentaux de la monarchie anglaise sont simples mais exigent un réglage assez fin pour asseoir la fonction. Le monarque occupe en permanence la pointe de pyramide des nations britanniques qu'il incarne et il préside l'Eglise anglicane, deux fonctions qui réclament une certaine stature. Il barre l'accès au sommet à tout politicien douteux, démagogue ou demi-habile. Personne en Grande Bretagne ne peut "se la péter" comme en France, au hasard, un Sarkozy. La position ecclésiale est symétrique de la logique politique : aucune autorité morale autre que Dieu ne surplombe le monarque. Dans cette fonction de parafoudre, il est aussi le chef d'Etat symbolique de nombreux pays du Commonwealth. Au-dessous de lui, le pays est gouverné par les principes démocratiques du régime parlementaire de Westminster en toute liberté, sauf à respecter deux usages bien définis qui réclament, eux, une certaine intelligence :
  1. le premier ministre va chaque semaine parler d'on ne sait quoi avec le monarque qui peut exercer trois droits : celui de savoir, celui de remontrance et celui de conseil.
  2. le monarque lit aux Communes le discours de politique générale écrit par le premier ministre qui, par l'effet de cette intervention, est dès lors accepté par la nation incarnée devant lui dans le roi.
On peut aller plus loin en consultant ce blog dédié à la monarchie : Changing The Guard, sans oublier que ce régime qui fit florès dans le passé, se ressent d'abord comme une avalanche d'évidences dans les tripes plutôt que par des démonstrations savantes qui existent aussi. Mais c'est une autre histoire...

A la semaine prochaine !

01 juin 2025

Ici c'était Blatten.

Collision médiatique entre l'ensevelissement spectaculaire du village d'Heidi et Pierre par la montagne disloquée et le retour à la masse polluée des zones urbaines à faibles émissions ! La photo se regarde d'un clic (AFP). Une dent rocheuse a commencé à bouger à la cime du pic Le Petit Nesthorn, puis des rochers sont descendus se bloquer contre le glacier du Birch, avant de le sauter pour descendre dans la vallée du Lötschental où coule la Lonza en route vers le Rhône. A commencé une accumulation de matériau (9 millions de tonnes) et les autorités ont jugé prudent d'évacuer le village ; bien leur en a pris, le glacier formant barrage s'est rompu libérant dix millions de mètre-cubes de roche brisée et glace pilée. C'est le quotidien Nice Matin qui en parle le mieux et il existe sur YouTube trois vidéos sur les trois séquences (mettre le son).

❶ A l'exception d'un entêté qui est retourné chercher ses bonbons Ricola, les trois cents habitants sont sains et saufs. Le lac d'amont qui se forme contre le nouveau barrage de gravats ne le fera pas céder contrairement à l'alarme d'audience des médiats en mal de catastrophe. Une rigole d'évacuation naturelle se forme déjà et il ne sera pas difficile de creuser un canal de purge pour rejoindre le lit naturel de la rivière. Par contre il serait dommageable d'attendre pour s'y mettre. Mais nos esprits ne doivent pas que fixer le pergélisol des Alpes. Les glaciers de l'Himalaya qui abreuvent deux milliards d'être humains fondent aussi rapidement et leur volume global aura perdu ses deux tiers à la fin du siècle, stérilisant au passage de grandes aires jusqu'ici habitables. De quoi vivront-ils et où iront-ils si les vallées cultivables sont ensevelies ? Chez d'autres qui iront à leur tour chez d'autres qui viendront à leur tour chez nous. La mise en mouvement de masses humaines quand la Terre s'ébroue n'est pas une question réservée aux amphithéâtres de la faculté de géographie. Les partis de la droite climatosceptique y ont-ils pensé ? Fin de la digression ayurvédique.

❷  Retour à la cité. Nos grandes villes sont massacrées par le trafic automobile qu'il faut à tout prix réduire à peine de les vider de leurs habitants les plus fragiles des bronches ou excédés par le bruit et l'odeur. La ville-état de Paris n'a rien trouvé de mieux pour rendre l'air respirable que d'emmerder l'automobiliste par des restrictions en tout genre, ce qui augmente les embouteillages dans les secteurs encore circulants. On a cru trouver la panacée en faisant régler la circulation par la pollution, bien qu'elle ne soit qu'une des conséquences de l'excédent de trafic. Et ça a marché. Les chiffres d'analyses de l'air baissent franchement. Et comment ça foutrebleu puisqu'on vous dit que l'insurrection des gueux approche inexorablement, qui va emporter tout l'ouvrage républicain à la manière du Bietschhorn suisse. C'est simple : les gens ont compris. La grêle, la canicule, les crues et déluges, les sécheresses, les températures sahéliennes leur ont fait comprendre que le climat était modifié par quelque chose et que ce quelque chose avait à voir avec le réchauffement de la planète sous un dôme de CO². Bien sûr que les propriétaires de vignettes Crit'air non admises ont rouspété ; mais pas au point de refuser la mesure. Les moins imaginatifs ont cessé de pénétrer en ZFE, les autres ont cherché une vignette inférieure sur le marché de l'automobile d'occasion. Je ne connais personne qui ait demandé que l'instauration des ZFE soit rapportée. Personne !

C'est encore un coup politique monté par des parlementaires en mal d'exister qui vise à déstabiliser le pouvoir pour palier leur inutilité. L'origine des votes montre la parfaite irresponsabilité des partis de bord qui ne proposent aucune alternative se contentant de dénoncer une "ségrégation" exacerbée par moult tribunes et plateaux alors qu'elle est acceptée en maugréant peut-être, mais acceptée par les usagers de la voie publique contre mauvaise fortune bon cœur. Fallait-il faire mieux ? Indéniablement. La situation des ZFE était-elle réparable ? A coup sûr. Faut-il investir ? Certainement pas puisque les tiroirs-caisses sont rayés par la raclette de Bercy. De la pédagogie ? Les gens s'en foutent. Il suffit de les convaincre que la société doit changer avant que le ciel de nos ancêtres les Gaulois leur tombe sur la tête. Le réchauffement climatique n'est pas une blague. On va en reparler cet été quand s'ouvriront en grand les portes du four estival. Les gens ont compris. Les populistes, non ! Il sera temps de les interpeler pour les pendre au tribunal du vrai peuple (c'est une formule).

❸  L'autre sujet de la semaine, hors-Ukraine hors-Gaza, c'est la Nouvelle Calédonie. Manuel Valls et Marine Le Pen se sont succédés sur le Caillou à peu d'effet, dès lors qu'il veulent réassembler le puzzle qui a volé en éclat en 2024. Les fermentations attisées par tous nos amis qui nous veulent du bien et nous vendent du gaz se conjuguent pour tout bloquer au légalisme pitoyable des autorités françaises qui, obsédées de démocratie, prennent des référendums pour argent comptant alors que l'égalité des voix est niée par le peuple premier des Canaques. Inutile de rester dans le sillon démocratique sauf à créer des "actions préférentielles" comme on le fait dans le capital des compagnies. Mais le dispositif sera toujours critiqué par les uns et les autres s'estimant lésés. Toute évolution est interdite par l'acharnement institutionnel stupide des constitutionnalistes. Au prochain regain de tension inter-ethnique, l'émeute reprendra des tours et le capital remis en jeu sera anéanti. Il y aurait une solution, c'est de regarder l'avenir et le construire ensemble :

Par la responsabilisation totale des îliens de toute origine recherchée grâce à l'autonomie quasi-intégrale de l'ensemble Caldoches, Canaques, Wallisiens, Asiatiques, Tahitiens etc, comme ont su le faire les Blancs de Nouvelle-Zélande. La République française conserverait la pleine souveraineté mais donnerait, à l'exception de la défense que la Calédonie nouvelle ne peut assumer seule, le domaine régalien au Caillou. Une vraie base navale à côté de Nouméa (avec des bateaux!) serait la meilleure marque de souveraineté. Pour réussir ce challenge, la Nouvelle-Calédonie devrait rebâtir une économie résiliente au sein du "plateau mélanésien" en sortant progressivement de la logique de rente minière. Cette économie, essentiellement agri-aquacole au départ, doit pouvoir assurer à terme la couverture alimentaire et le minimum vital à toute la population pour peu qu'elle se bouge le c*l et en finisse avec les singeries coutumières du siècle passé. Fini les allocations, fini le hamac démoralisateur, fini les revendications-réflexes, fini les transferts. On gagne sa vie à la sueur de son front, comme tous les autres. On coopère avec ses voisins et on acquiert enfin une certaine fierté de réussir tout seuls sans les rattrapages de la lointaine métropole. Ceux de nos lecteurs qui veulent faire des calculs d'avenir doivent sortir le nickel des statistiques pour mesurer la solidité du socle économique (clic) encore fragile. Voir aussi la courte notice agricole Agriconnect.

L'industrie de transformation qui fait aujourd'hui le Pib de l'archipel ne doit évidemment pas être négligée mais il faut résoudre d'abord le défi de sa capitalisation. Car toute croissance de ce secteur consomme beaucoup d'argent. L'Etat français ne pourra bientôt plus emprunter pour abonder au tonneau des Danaïdes, obligeant Caldoches et consorts à trouver des substituts puisqu'ils n'ont pas les capitaux disponibles nécessaires. Ce travail délicat devrait être mené par la nouvelle collectivité pacifiée afin de se prémunir contre la corruption chinoise. Ce sera la pierre de touche de compétence des acteurs territoriaux, de tous les acteurs. Ils pourraient se faire aider par des investisseurs régionaux qui affrontent le même risque et par des institutions internationales aujourd'hui tenues à distance par Paris.

Pour terminer, on comprend bien les réticences des partis politiques métropolitains à répondre à cette logique de désamarrage, mais on a largué les Nouvelles Hébrides voisines (Vanuatu) sans entraîner de grandes calamités et ils s'en sortent plutôt bien (clic). Le "risque" est de disloquer l'Outremer français. Question à part entière : quel est le projet de Paris pour nos outremers ? Quel est le projet pour notre ZEE ? Il fallait terminer sur un sourire, après la victoire du PSG en Ligue des champions !

ALSP !