♬ C’est pour loger les hirondelles, que direz-vous d’Cadet Rousselle ?
Cadet Rousselle s'appelle de nos jours Emmanuel Macron. Son Etat impuissant comme une baleine crevée sur la plage - en général il faut les dynamiter - un proto-Etat donc, enlisé dans les procédures et normes bureaucratiques, endetté jusqu'au cou, ne gouverne plus rien et cherche partout vingt sous pour faire un franc ; mais lui, court le monde après son inutilité, grand faraud pénétré de sa vocation de leader alternatif du monde libre. Il se l'est mise tout seul dans la tête, la vocation, et ne fut jamais appelé à l'emploi par ses pairs. S'il avait la moindre stature on le dirait chiraquisé, mais le modèle ne portait pas de gilet sous la veste parce qu'il n'en avait pas besoin pour s'affirmer. Avec les pattes Village et le pétrissage des interlocuteurs, notre grand impulsif aura marqué la scène internationale par… rien finalement à son crédit. Par contre ses homologues retiendront son tropisme européiste déportant sur l'Union nos problèmes, son addiction au "dialogue" en guise de traitement des enjeux et la grande table blanche de Poutine. Son agitation grandiloquente autour de l'affaire d'Iran nous dit tout sur lui : au moment où le pays est dans les tenailles de l'US Navy, notre président est mis hors-jeu par la Maison Blanche après en avoir été prévenu publiquement ! « Tout ce qu'il touche devient de la merde ! » disait de lui Donald Trump. On le voit au plan intérieur. Deux ans à tirer ! Car, formé en acteur par son épouse, il "mourra" sur scène à l'acte final ! Deux ans pour nous ! Lui, ce sera le Saint Empire à Bruxelles ; le canonicat du Latran l'y aidera-t-il ? C'était un soupir sur la portée.
Aussi nous parlerons de choses plus sérieuses. Du four mondial par exemple. Puisqu'il est acquis généralement que les nations n'ont et n'auront pas les moyens d'arrêter le réchauffement climatique - les raisons sont dans tous les journaux - vient le temps de l'adaptation de l'espèce. Le darwinisme en action ! Quatre domaines sont concernés : l'agriculture (1), la consommation générale (2), l'habitat (3) et l'espace public (4). Il y a des modèles qui fonctionnent dans le sud, là où nous avions l'habitude d'intervenir pour soulager les populations desséchées par le climat. On ne part pas de zéro. Faut aller voir.
- C'est le domaine le plus facile à comprendre : les cultures devront s'adapter à la raréfaction des intrants. Oublier le maïs s'il n'y a pas d'eau. Peut-être aussi que la taille des bovins devra diminuer et que seront privilégiées les espèces frugales comme les moutons et les chèvres. Je doute que le porc se maintienne longtemps, lisier oblige. Il faudra repenser l'association des cultures, refaire les ombrages bocagés, bref… tout coûtera plus cher. D'où le nouveau départ des potagers individuels et des jardins ouvriers. Le contenu de l'assiette changera forcément.
- Bien malin celui qui peut prédire ce que vous mangerez dans vingt ans. La production se réorganisera sur toute la planète en fonction des marchés nouveaux. C'est le génie de l'espèce humaine qui moins que d'autre est susceptible d'attrition, sauf à se détruire sciemment dans des guerres qui sont aussi dans le génome humain. Les capacités de transport massifié des denrées seront déterminantes. Et il se pourrait aussi que le localisme en prenne un coup s'il ne peut fournir sa chalandise dans les niveaux de prix acceptables par les consommateurs. Il est déjà limite cher rapproché de l'offre des centrales d'achats.
- Nos logements seront certainement les plus impactés puisque, en nombre croissant vite, ils deviennent de plus en plus inhabitables. Une isolation lourde sera nécessaire mais aussi une résistance accrue aux cataclysmes tels que les orages de grêle et les trombes d'eau. Le bacacier (sandwich) va s'imposer en remplacement des tuiles et ardoises avec des récupérateurs d'eau pluviale enterrés. Selon la latitude, des citernes d'eau potable (filtrée au charbon de bois) seront nécessaires pour palier les coupures du réseau. Parlant réseau, l'idéal serait bien sûr de s'en passer. La maison hors-réseau (off grid) sera peut-être dans un article prochain. A noter que les "aides" réclamées par le peuple des assistés seront elles-aussi taries. Les maisons basses fraîches à petites fenêtres vont devenir hors de prix. L'Irlande et la Bretagne granitiques tiennent la rampe , mais on pense aussi au riad en pisé et sa fontaine murmurante à l'ombre du patio.
Un expert-praticien (c'est rare en pays d'académies) préconise des maisons lourdes (murs et cloisons épais) posées directement sur le sol décaissé de 90cm qui leur sert d'amortisseur thermique. Ces maisons s'ouvrent au sud pour faire entrer la lumière, mais la lumière du nord peut aussi être très belle. On prolonge l'avant-toit d'une longue casquette afin de gérer l'ombre et le soleil selon les hauteurs de saison. Les murs périmétriques et la toiture sont isolés pour diminuer l'interférence météorologique. Chauffer ces maisons sur terre battue est plus difficile qu'une maison moderne sur-isolée mais bientôt climatisée donc en faute puisqu'elle réchauffera son environnement immédiat. Il y a des solutions pour chauffer une maison lourde, du foyer à bois au pullover pure laine en s'isolant les pieds dans des sabots. Le plus efficace est peut-être le chauffage basse température à eau chaude par le sol en chape maigre. A essayer aussi le puits provençal géothermique qui régule la température de l'air extérieur accédant à la maison.
- Dehors, c'est de béton et goudron qu'il s'agit d'abord d'évacuer. On repave et on évite partout les parois réverbérantes. D'ombre ensuite : les villes neuves des intendants du roi étaient pourvues d'arcades protégeant le commerce et la circulation. Oui, ils en avaient dans le chou car ils n'étaient pas assujettis à des bureaux bardés de règles et de normes mais attachés au bien-être général pour maintenir la paix civile. Il faudra aussi replanter des arbres plus serrés qui supportent un moindre apport d'eau. Bref, il faut visiter le Maroc. Aparté : quel imbécile a scié les platanes des routes départementales ? Nous tous, pour ne pas mourir sur un arbre en bois dur, comme disait Brassens. On ne fait pas de cercueil en bois de platane, il se disloque et le mort s'enfuit à la pleine lune.
Juste une incidente d'actualité.
On entend tout et son contraire sur la guerre d'Iran et chacun tire les évidences à soi pour conforter sa thèse, mais il est une donnée qui n'est pas (encore) traitée, c'est le rapport de forces intérieures. L'empire de Cyrus le Grand nourrit trois armées qui sont les protagonistes de toute évolution du régime, mais certainement pas de son effondrement. M. Nétanyahou se fait un film à prétendre être capable de ruiner le régime des mollahs et accessoirement libérer le peuple iranien (ça c'est pour l'opinion occidentale). Pour faire court le concernant : Israël est incapable de renverser quelque régime que ce soit par des destructions massives comme le montre l'exemple de Gaza, enclave minuscule en pays plat, mise en coupe réglée par des miliciens de rencontre, même pas bons à défiler. Alors pour un territoire immense et montagneux doté d'une vraie armée de terre qui est formée depuis quarante ans à en découdre avec Satan, n'y pensons même pas. Les trois forces en concurrence sont l'armée régulière (Artesh), le corps des gardiens de la Révolution (Pasdaran) et les forces de police (Bassidjis). Les effectifs sont imposants (sur le papier du moins) :
Artesh c'est 400000 hommes, les Pasdaran sont 125000 et le Basidj déploie 600000 hommes formés au combat de rue et au maintien de l'ordre musclé ; s'y ajoutent quelques millions de supplétifs fanatisés comme des zombies, adeptes du carnage. Pour finir, la séquence actuelle n'est chez ces fanatiques que le début de l'Apocalypse qui annonce l'imam caché et l'avènement de l'ordre supérieur. Tsahal au sol c'est 175000 hommes et femmes d'active et 450000 de réserve mobilisable à seize cents kilomètres de là. Si le régime proprement dit des mollahs de Qom était en péril, ces forces seraient candidates à la succession à leur seul profit. D'où une guerre intérieure plus probable qu'une guerre civile. Le peuple qui s'en mêlerait serait écrasé sous les chenilles des chars ou haché à la mitrailleuse. A moins que comme en Irak, les Etats-Unis aient acheté tous les chefs de bataillon, mais c'est peu probable de la part de Trump qui est près de ses sous.
D'où notre condamnation de l'appel au soulèvement lancé depuis New-York par le fils du Shah qui, ce faisant, prouve sa méconnaissance de la société iranienne actuelle. Appeler les moutons à attaquer les loups en pleine guerre de survie nationale est digne d'un album de F'murr ! La race Pahlavi fut un accident de l'histoire. Qu'elle le reste !
ALSP !