25 mai 2025

Qui sème le vent ?

Qui sème le vent, dit le proverbe, récolte la tempête. Et le pays des vents est bien celui de la Palestine mandataire. On pourrait faire la même amorce avec un œuf et une poule. Savoir qui est la cause de quoi dans cette guerre fratricide (ce sont les pires) est une perte de temps. A chaque jour suffit ses morts : à Khan Younès, neuf enfants d'un couple de médecins palestiniens viennent d'y passer (clic). Accepter l'insulte du gouvernement israélien à tout motif qui lui déplaît chez nous est impossible. Nous disions dans ces colonnes que la logique de massacre indéterminé des boucliers humains de Gaza perpétré par Benjamin Nétanyahou mettait en péril la diaspora juive. A Washington, c'est commencé ! La faute, nous dit monsieur Finkielkraut, à "l'excès de zèle compatissant pour les Gazaouis" ! A suivre malheureusement, tant le zèle que ses morts. Jusqu'à ce qu'à force de remonter de cause en effet comme savent si bien le faire les Chinois, on aboutisse à la dissection du "furoncle" dénoncé par les Iraniens. Chinois et Iraniens sont potes depuis toujours, depuis trois mille ans. A moins que, de ce côté du monde parce que l'Asie s'en fiche complètement, l'amalgame entre antisionisme et antisémitisme ne soit renforcé par une campagne de terreur intellectuelle menée par la presse sacrée, ce qui n'en doutons pas, la mettra à son tour en danger. Alors sortira-t-elle les totems d'immunité bien connus pour se défendre ? C'est sans fin ! Quittons cette guerre sémitique entre cousins d'Abraham qui finira par mettre le feu à tout le Moyen Orient au bénéfice de Babylone, et venons-en à "nos affaires". Dit autrement : mêlons-nous de nos oignons.

La hure de porc du 47ème président des Etats-Unis du Golfe d'Amérique ne laisse de salir les écrans bleus à nos dépens et si nous, Européens, n'avons pas compris que Trump et ses affidés nous vouent une haine tenace, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle. Le rêve de Krasnov - mais durera-t-il plus d'un mois ? - est de briser l'Union européenne en disposant des coins d'éclatement dans la guerre commerciale annoncée pour le 1er juin. Cette obsession participe de la même psychose que celle de son grand empêché Vladimir Poutine que nous allons attaquer dès lundi prochain. Ô que la terre serait riche et douce sans ces Européens dégénérés comme des casuistes épilés ! Dégénérés, un peu quand même, quand on observe la liquéfaction de la Coalition des Volontaires dans le tour de passe-passe d'Istanbul où nous n'avons rien vu, mais alors strictement rien ! "Retenez-moi où je fais un malheur" avaient lancé les Quatre Formidables depuis Kyiv en guise d'ultimatum au nain maléfique du Kremlin. Les mêmes à nous demander maintenant : "alors ? il n'y a personne qui retient ?"

Déçu de n'avoir point vu se déployer dans la foulée d'un Istanbul avorté une no-fly zone européenne au-dessus du territoire ukrainien, j'ai décidé de vous parler d'un monde méconnu, celui des Frères Cachés :

La DGSI sans doute mais je n'en suis pas sûr, a exploré les voies d'accès du wahhabisme sous les ors de la République faisant mine d'ignorer que depuis vingt ans on en a donné les clés au Koweït, au Qatar, aux Emirats et à l'Arabie séoudite, quatre incubateurs du salafisme certes, mais aussi nos acheteurs de bons du Trésor. S'ouvre devant la classe politique, cornérisée par la faillite de l'Etat qui lui demande vingt milliards d'économies par an, l'occasion de se refaire la cerise patriotique en dénonçant "l'entrisme" de ces salopiots. L'entrisme des Frères Musulmans n'a rien à voir avec celui des lambertistes, trotskystes et autres mao-spontex voués à la destruction de l'Etat bourgeois. Et, de vous à moi, je comprends qu'on s'inquiète beaucoup plus avec les Frères qu'avec les Camarades, si vous imaginez deux secondes le nouveau code pénal : les voleurs manchots, les assassins décapités au sabre avec élan sur la place du marché, les trafiquants de drogues pendus à la grue sur la pelouse du parc des Princes enfin racheté par l'émir de Doha et bondé d'une foule trépidante. Les Frères à la chancellerie de Vendôme, nous en serions réduits à louer des places de prison à des pays démocratiques comme le Maroc ou la Tunisie. Dites-moi que ce n'est pas possible, que ce codex importé ne résoudrait pas comme par magie les désordres de notre société permissive, qu'on ne perdrait plus de temps avec les rappels à la loi, les bracelets électroniques, qu'il n'y aurait plus de récidivistes, de JAP et de réinsertion coûteuse. Et que le sursis enfin disparaîtrait des sentences, exécutables dans la foulée. Faut que j'arrête l'eau ferrugineuse ! Redescendons un peu.
Qui fait son droit à une idéologie de la polygamie (c'est le levier du renversement de l'université parisienne dans le roman Soumission de Houellebecq), qui attend le spectacle d'homosexuels volants, celui de femmes lapidées au premier soupçon ? Il y en a, qui se cachent derrière la dispute du "voile" mais promettent beaucoup plus de la conversion du pays que ces histoires de vêture. Ce voile-oriflamme est plus souvent une marque identitaire musulmane que celle du prosélytisme islamique, même si des pays arriérés en font un drapeau du coran patriarcal ; il suffit de comprendre ce que l'on voit sans préjugé et ne pas se laisser embarquer par l'hystérie des idées courtes. Dans ma commune CSP- la moitié des préparatrices de pharmacie et des boulangères (pourquoi ces deux-là ?) sont voilées, souriantes et font parfois des blagues ? C'est de l'entrisme dans… le tissu social et tant qu'elles mettent du mascara je leur rends leur sourire, des fois qu'elles m'inviteraient dans un conte des mille et une nuits.

Des observateurs plus affûtés que les experts de plateau payés à l'heure savent les Frères très intelligents. Ils vont franchir la séquence répressive d'une façon ou l'autre - on ne dissout pas les idées - et continueront la sape de la République avec la patience que leur donne la foi dans la promesse d'aboutir. Il faudra autre chose que des aboiements ou des empoignades de préaux pour les contenir puis les faire reculer. Idéalement il faudrait occuper le vide civilisationnel avant qu'ils ne le prennent tout ; mais avec quoi ? La marche des fiertés, le wokisme, les pissotières dégenrées, la cancel culture, le mur des cons ? En fait, les Freux du Califat investissent les friches stériles de nos sociétés occidentales abonnées au hamac du ne rien faire ni penser. Avec nos "progressistes" ils ont un boulevard devant eux. Nous avons labouré et hersé nos champs sans rien semer derrière, les coquelicots y repoussent verts. C'est de notre faute !

ALSP !

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