A une portée d'arbalète, la Syrie éternelle renoue avec son jeu traditionnel de l'affrontement des communautés religieuses. La Turquie qui a rêvé cinq minutes de rétablir le califat à son profit reste sur son quant-à-soi, limitant sa gestion de crise à celle du Rojava kurde : le bâton merdeux lui semble bien trop lourd. Les radicaux sunnites ayant conquis Damas veulent se payer sur la Bête en soumettant les Druzes, les Alaouites, les Chrétiens, Assyriens, Turkmènes et autres Tcherkesses, en oubliant que les premiers sont armés. Bibi le phacochère cherche son avantage au milieu du désordre en espérant récupérer quelques captages au bord du Golan à diverses intentions dont la plus sûre est qu'il ne les rendra pas. Le Nouveau David est-il conscient que sa politique d'abondement au tonneau de la haine met en danger toute la diaspora juive par le monde ? MM. Finkielkraut, Glücksmann et Guedj en savent quelque chose. L'outrecuidance légendaire d'Israël (c'est de Charles de Gaulle) lui bouche la vue du jugement dernier et alimente le brûleur en permanence. Il va déclencher une famine au juste motif de la prise en otages de deux millions de palestiniens contre la libération des siens, mais les guerres barbares finissent mal sans victoire nette. La guerre de cent ans judéo-arabe n'est pas le plus important de cette semaine.
L'accord USURIF* apporté à Washington par la jolie vice-première ukrainienne, dévoile la finesse de négociation des hauts fonctionnaires de Kiev. On peut en lire l'essentiel dans ce communiqué du Trésor américain (clic). La Russie, campée sur ses objurgations impossibles cachant mal ses obsessions mortifères, se l'ait fait mettre profond par la rémunération du soutien américain en terres rares (pour faire court) au même moment où la Chine populaire bloque ses propres exportations. Du jeu, le Kremlin sort, pour se cogner au coin de la rue sur le mur des sanctions pétrolières de Trump. On les savait peu doués ni stratèges, mais là, Nikolaï Patrouchev et sa clique de siloviki sont franchement les Papous de la montagne attendant l'avion blanc. Le Kremlin avait beaucoup à gagner sur l'inclination de Trump à l'endroit de la politique virile du nain maléfique ; il a cru pouvoir prendre son avantage d'entrée, alors qu'il faut attendre la fin de partie. Des cons, chère Médème, et ça me réjouit et rassure à la fois. On les aura, il suffira d'en tuer, d'en tuer et d'en tuer toujours plus pour que la planète respire un peu d'air pur.
*USURIF = United States-Ukraine Reconstruction Investment Fund
Dans trois et quatre jours, on défilera partout pour les quatre-vingts ans de la victoire sur le Reich Millénaire. A Moscou surtout, où la "guerre patriotique" est la fréquence porteuse de toutes les menaces étrangères imaginées par Poutine et ses affidés pour oppresser ses peuples. Chaque matin nous l'allons attaquer ! Il serait bien plus simple qu'il remballe ses viandards et constate que tout s'arrête comme par enchantement. Embrassons-nous Folleville, une Trump Tower va dominer la Place Rouge. Las, sa crainte est telle de recevoir une bombe au milieu du cortège qu'il a décrété un cessez-le-feu de trois jours en Ukraine pour s'en prémunir. Sans doute que Lavrov a pris l'attache du Département d'Etat pour obtenir l'assurance que les Etats-Unis interdiraient ce genre de blague aux Ukrainiens, mais c'est faire bon marché de la séquence d'humiliation visant Donald Trump en le prenant ouvertement pour un con - c'est le "ouvertement" qui est grave - et en bottant en touche toutes ses demandes, même les plus favorables à la Russie. Donc les armées de la Sainte Russie vont défiler à Moscou le nez en l'air guettant le missile punitif des nazis de Kiev, et sur ses écrans, le monde entier attendra l'explosion ! Plus que prudents, l'ancien président tchèque Milos Zeman, le premier slovaque Robert Fitso et le président serbe Aleksandar Vutsic viennent de se faire porter pâles. Manquerait plus que Xi Jinping s'enrhume !
Quelle vie que celle d'un tyran, non ? Alors que, fortune faite, il y a de superbes villas aux Bahamas avec piscine à vagues où des latinas bustées boivent des daïquiri. Au fait, autant donner la vraie recette du Margaritaville Beach Resort de Nassau :
Pour une dose :
- utiliser un doseur à cocktail jigger inox
- 50 ml de rhum jamaïcain vieilli (Bristol 12, Appleton 15, il y a plus cher)
- 50 ml de jus d'ananas en boîte
- 20 ml de liqueur de noix de coco à 35 ou 40°
- 10 ml de jus de citron vert frais ou décongelé
- 8-10 ml de Crème de café De Kuyper 20°
- vibrer le mélange au shaker à glaçons (les glaçons y restent)
- le verser sans filtre dans un grand verre à Martini givré de 30cl
- passez une fine paille à travers un secteur d'ananas tranché fin à cheval
- planter le petit parapluie assorti
- c'est plus facile d'en faire plusieurs
- en accompagnement, un Perla Rafael Gonzales arôme boisé, plisser les yeux et se prendre pour Hemingway
Poser le cigare et ajuster les proportions pour le second round.
Merci à Teresina, quem mostra' bo ess caminho longe ? saudade... Elle était de Vera Cruz mais pas exactement. Echouée là comme du bois flotté, elle narrait à qui prêtait l'oreille au troisième blanc froid, un voyage de deux ans depuis le claque du Nordeste que tenait sa mère et qu'elle avait fui pour monter au nord. Comme toutes. Mais le crevettier qui devait la traverser en Floride avait abouti à Nassau où il l'abandonna après avoir encaissé la passe. N'ayant pas les jambes pour la pole dance mais un ADN d'entraîneuse, elle se propulsa au Rosewood, puis en améliorant son anglais, au Margaritaville où elle prit le bar à cocktails. Je me suis demandé plusieurs fois comment elle avait monté l'échelle sociale, pour apprendre finalement qu'elle n'aimait pas les garçons. Cela convenait aux patrons, surtout à la patronne, comme un camionneur embauche un musulman sans alcool. Le sachant, j'y ai terminé Les Sicaires (cado) l'esprit libéré et saoul. Autre chose ?
Môssieur Trump s'est fâché que nous n'achetions pas de voitures aux Etats-Unis quand les Américains se jettent sur les modèles européens et japonais. Ce n'est pas une question de normes ciblées ou de barrières non tarifaires, mais tout simplement de rapport qualité-prix déployé sur un réseau de concessionnaires. Ce n'est pas avec des droits de douane que l'Amérique défendra sa filière automobile, d'autant qu'elle importe beaucoup de composants assemblés ensuite aux States, mais par une meilleure adaptation aux contraintes de marché, et en faisant l'écart marketing avec ce je ne sais quoi qui donne envie d'acheter ; à commencer par les panneaux de garage qui rassureront le client. C'est si évident que l'on est en droit de soupçonner le président américain d'en faire prétexte pour mener à l'Europe, à la Chine et au Japon, une guerre commerciale, déloyale tant qu'on reste dans les lices de l'OMC. Justement ! Quand en 2001 la Chine populaire est entrée à l'Organisation mondiale du commerce - une connerie de Mike Moore (NZ) - elle a obtenu les dérogations appliquées aux pays en développement qui l'exonéraient de bien des contraintes de réciprocité. Il suffirait de les annuler aujourd'hui pour qu'elle subisse les obligations communes et cesse le jeu de chat perché. Mais faut-il encore pour les Etats-Unis d'être de plain pied dans l'organisation et d'avoir un directeur général d'une certaine carrure. Pas sûr que madame Ngozi Okonjo-Iweala ait la pugnacité nécessaire pour faire plier Xi Jinping. On a vu son alter ego de l'OMS à l'époque du Covid chinois se rouler dans la farine du Parti communiste.
Au pied du mur ensoleillé au jardin de devant, a poussé un plant de tabac. Il fait aujourd'hui 1m62 et les feuilles basses ont soixante centimètres de longueur ; j'attends l'éclosion des fleurs sommitales pour confirmer cette première identification faite sur une appli mobile. Hélas, l'emphysème nous privera de le fumer. Quand ça veut pas !
ALSP !
Ne vous en déplaise, l'assommoir, le vrai, c'est le Rye Manhattan. Barre assurée en moins de dix minutes. Cheers !
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