12 octobre 2025

Autonomes !

Comment éviter de parler du spectacle de blattes en folie que nous propose la classe politique française ? Et pourtant c'est ce que nous allons faire tant il est douloureux d'accepter que nous soyons devenus un peuple de pitres ! Même pas ! De connards invétérés. A l'heure où nous parlons, et à la même heure demain et toute la semaine qui vient, le mois entier, jusqu'après la Noël, Pâques et la Trinité, la dette souveraine du pays augmente, parce que toute idéologie politique ayant quelque chance d'obtenir des cocardes tricolores est fondée sur la dépense publique. Et nous voyons se former en ville des cortèges réclamant de dépenser plus !!! De parfaites andouilles !

Noli foras ire, in te redi, in interiore homine habitat veritas* disait Augustin d'Hippone, le seul Algérien vraiment intelligent avant Zinedine Zidane. Il déclarait la guerre à l'hétéronomie prônée par les docteurs de la loi et nous conjurait d'entrer à l'intérieur de nous-mêmes pour trouver la Lumière. C'est exactement ce que la caste savante nous refuse, elle qui inonde le marché socio-politique de sommes épaisses de "prêt-à-penser" dispensant le vulgum pecus de réfléchir. Méditez, que diable ! Ecoutez des musiques de méditation, des mélodies celtiques, le Om tibétain sinon, hors du bruit et du tempo, achetez des bougies parfumées, des cierges. Avancez vers l'autonomie, ce péché dénoncé par toutes les autorités d'asservissement des âmes. Soyez vous-mêmes et évadez-vous de la case dans laquelle la physique sociale vous a enfoncés. Alors quand on verse au fumier les idées en vogue que risque-t-on de découvrir en soi ?
(*) Ne te perds pas au dehors, entre en toi-même, c'est à l'intérieur de l'homme qu'habite la vérité.


Les évidences !

Celles de la nature d'abord.
Elle ne fait pas de "sauts" et se plaît à la diversité, elle cultive l'impermanence uniquement sur le temps long. Qu'est-ce à dire ? Que la révolution des sociétés provoquée par les hommes est du domaine de l'atopos, contre-naturel, moralement stupide. Evacuez déjà les "révolutionnaires" en commençant par ceux en peau de lapin, puis intéressez-vous aux vrais, non pour vous en prémunir mais pour vous dire un jour : je me le disais bien ! et restez propres dans votre tête. Les vrais sont la nouvelle élite allumée du transhumanisme, idéologie puissante qui met à sa botte toutes les autres. Elle investit des milliards de dollars chaque année dans la biotech, l'intelligence artificielle pour résoudre le théorème de la mort. La grande tâche du monde moderne issu de la Renaissance est aujourd'hui de « transformer la mort d’une réalité de l’existence en un problème à résoudre » (Peter Thiel).
Etant acquis que tout problème, casse-tête, quadrature, énigme est soluble dans le pognon, ils déversent des sommes folles pour vaincre la nature et d'une certaine manière, Dieu. Et ils ont beaucoup avancé dans ce nouveau pacte faustien. La Nature va détester et trouvera la bonne fréquence pour pulvériser l'insulte si Dieu ne s'en mêle pas.

L'autre évidence est la typologie de l'être humain.
Le lectorat steppique connaît déjà cette typologie en poupées russes : le corps, vase de l'âme dirigée par l'Esprit. La méditation transcendantale à l'encens ayurvédique vise à conscientiser la combinatoire des trois états pour atteindre à la sérénité qui doit précéder la mort. Si philosopher c'est bien mourir, c'est aussi vivre sage en attendant. Le débat intime entre soi et la raison convoque tous les principes de l'ordre naturel qui convergent dans la vie si l'on observe les vertus éthiques qui doivent conduire notre espèce, la tempérance, la force alliée à la prudence, et la justice in fine. Le savetier comme le charbonnier peuvent y réfléchir à partir de leur propre ressenti. Et qu'obtiendront-ils que le bruit des idéologies politiques ne leur donnera jamais ? Au lieu de l'envie qui gouverne notre société de consommation, la sagesse, au sens de la signification de ce monde et de notre participation à l'aventure.

Aparté théologique : c'est la position de l'Esprit qui détermine la religion proférée. Est-il intérieur qu'il s'agit de l'intelligence superlative et immanente qui a pénétré notre intellect, le Noûs grec. Est-il extérieur et diffus dans toutes les manifestations de la nature qu'on approche alors du shintoïsme. Est-il loin dans une trinité en surplomb de Sa création qu'il s'agit alors d'une religion du Livre le personnifiant.
Fin de la séquence "philo du zinc". Garçon, remettez-nous ça ! Pour moi, un quatre-tiers !


A l'heure où nous mettons sous presse, le coquet aux pattes "Village" qui nous sert de chef d'Etat, est parti faire l'important en Egypte au secours de la victoire de Donald Trump qui résout la crise de Gaza, enfin, peut-être, mais tout le monde le souhaite. Il vous a échappé que ce lundi est le dernier jour selon la Constitution pour déposer la Loi de finances 2026 sur la table du Conseil des ministres présidé par vous savez qui. Mais de cela la Folle du château n'a rien à faire. Il lui faut être sur la photo sous le soleil des tropiques et délivrer un petit discours d'apparat que personne n'écoutera mais que les chancelleries enregistreront par routine diplomatique. Il grandira un peu, mais pas beaucoup depuis le four des silos de Beyrouth, jusqu'à dissolution prochaine en France de la chambre basse indisciplinée. Et tout recommencera, mais pas comme avant, en pire, bien pire ! La moule restera collée au bouchot quoiqu'il nous en coûte.

C'était un peu court, je m'en excuse.


Petite bibliographie :

- Philippe Filliot, Être vivant, méditer, créer (Actes Sud, Arles 2016)
- Pierre Hadot, Eloge de la philosophie antique (Allia, Paris 1998)
- Roland Barthes, L'ancienne rhétorique (Seuil, Paris 1985)


ALSP !

05 octobre 2025

Le sage de la montagne

En faisant la queue à la boulangerie, une ravissante cliente voyant mon âge canonique m'a proposé de la sauter dans la file, ce que j'ai refusé au motif que j'étais moins pressé qu'elle, et que si le contraire avait été, je me serais permis de lui en faire la demande en tout bien tout honneur, ce qui la fit sourire. Et la conversation s'engagea sur le désordre ambiant, l'insurrection rampante des catégories protégées de la solidarité nationale, le foutoir lui dis-je, la chienlit ? me répondit-elle. Pourquoi ? Parce que les chaînes d'information nous gavent avec les palinodies politiques entourant la recherche du gouvernement perdu, M. Lecornu tenant le manche pour quelques jours encore. Les rédactions dramatisent au maximum le moindre écart de langage, le plus petit étonnement, le combat des insectes : il faut outrer ou attendrir le citoyen connecté, afin que grimpe l'audience qui rémunèrera l'effort en pub ! Patrick Le Lay avait tout dit, nous n'y reviendrons pas.
- Et pour mademoiselle ce sera ?
- Oh pardon. Deux baguette-graines !
- Deux quatre-vingt !
- Bonne journée.
Elle s'enfuit aussitôt étant en double file, mais un coupé SLK de fille ça ne se verbalise pas.
Damned !!! j'allais juste l'inviter aux soirées philosophiques de la Crypte chez Charlotte Casiraghi !

Mais pour lui dire quoi qu'elle ne sache déjà ? L'antiparlementarisme a fait un grand bond en avant dans l'opinion au spectacle de la chambre impossible. On finira bien par se poser la question de la pertinence de cette représentation au gouvernement des hommes. C'est quoi ce vacarme ? On sait de longtemps que l'administration de base de ce pays repose sur les deux piliers de la préfectorale d'une part, des trésoriers-payeurs généraux de l'autre. Le reste est décoration, clientélisme et démagogie. Conservant les piliers précités qui ont fait leur preuves et assurent l'essentiel, on est autorisé à questionner le couvercle parlementaire de nos institutions sans attendre le 6 février 2026.

Que faire de tous ces bavards si on ne peut les brancher aux réverbères des Champs-Elysées ? Rien ! Ils ne savent rien faire ! S'ils en sont rendus à faire député c'est qu'ils n'ont marqué aucun essai dans la vraie vie, bien qu'ils soient bouffés par une ambition disproportionnée aux capacités requises. Quand on pense qu'ils obtiennent la pension de retraite de leur inutilité ! A se les mordre !

Revenir toujours aux fondamentaux, à nos philosophes de l'antiquité qui argumentaient dans le tumulte d'une concurrence féroce entre leurs écoles de pensée (payantes). Il fallait convaincre l'auditoire par le verbe, à l'instant, emporter le consensus de haute lutte et, seulement à l'aboutissement de la dispute philosophique, coucher la chose prouvée sur le parchemin pour une transmission future jusqu'à Alexandrie. Que nous disent-ils ces parchemins ? Que philosopher c'est rompre avec la vie quotidienne et engager l'esprit dans les arcanes de la Sagesse, de la Raison Universelle. Se placer en surplomb des contingences pour appréhender la morale de l'espèce et la mécanique de sa physique sociale. Comprendre pour décider. Proclamer la décision.
C'est bien cette dictature de la raison qui nous fait le plus défaut aujourd'hui, même si des intelligences supérieures appréhendent toutes les complications de l'horlogerie humaine. Mais sans action, sans exécution, ce capital intellectuel se perd comme l'oued au désert.

Notre nation est écrasée d'évidences qui la menacent jusqu'à lui promettre la ruine, mais qui donc prendra la Logique à bras le corps pour nous sauver de ce pronostic ? Personne dans la classe politique ! Regardez le niveau des interventions. C'est à pleurer ! D'aucun y penserait-il par surprise qu'il en ferait un livre à visée édifiante, mais pas un programme. La Raison est invendable sur les bancs des assemblées. La preuve nous en est fournie à chaque retransmission des débats parlementaires.

Les réactions politiques après l'annonce du nouveau gouvernement chargé de naviguer entre tous les périls sont affligeantes et irresponsables. Ecoutez-les pour bien comprendre que le député a le nez sur sa circonscription nourricière et sur les municipales où se testeront les combinaisons politiciennes. L'avenir du pays est un élément de langage parmi bien d'autres. La gamelle prime. Nous n'avons pas besoin de ces gens. Il n'existe pas de vrai programme de redressement du pays parce qu'il n'existe personne dans le champ politique disposant de l'autorité naturelle que procure la Sagesse. Sous des airs parfois avantageux et déterminants pour l'élection, ils sont finalement terriblement cons nos représentants, et le défi du premier ministre à leur laisser le dernier mot sans appliquer le 49.3 en matière budgétaire, vise à leur plonger le nez dans leur merde.

Au lieu de ce Barnum qui nous coûte une fortune et sans doute plus avec les indirectes, il nous manque le Sage de la montagne qui édicterait la loi juste et serait obéi sans reproches ni murmures (comme disait le maréchal Soult) parce qu'il maîtriserait toute la science de son art. Cela s'appelle une monarchie éclairée.

ALSP !


Postscriptum du lundi matin : Le Premier ministre Lecornu démissionne quatorze heures seulement après la validation de son gouvernement. Le motif en est l'exacerbation des logiques partisanes qui défendent les boutiques contre l'intérêt général et répondent à l'appel aux compromis de Matignon par une promesse de censure dès demain, après le discours de politique générale au Palais Bourbon. C Q F D !

28 septembre 2025

Chocs !

La déflagration judiciaire jetant Paul Bismuth au gnouf n'a pas fini d'inquiéter le Landerneau politique si elle prouve que les juges ont décidé de se constituer en République. Augias ! Tes écuries envahies de merde vont être bientôt lavées ?

En l'affaire, il suffit d'oublier le comment que tout le monde raconte par le menu, pour chercher le pourquoi : pourquoi la Jamahiriya libyenne, Etat paria s'il en fut, apparaît-elle en 2005 dans le paysage politique francais, alors que la Justice française a émis des mandats d'arrêt internationaux contre des officiels libyens du premier cercle en conclusion de ses enquêtes sur l'explosion du vol UTA 772 au-dessus du Ténéré en 1989 (170 morts). Pourquoi ? Pourquoi ne parle-t-on que du "comment" ?

Question : quel était le pacte verbal sous la tente bédouine entre le ministre de l'intérieur français, candidat déclaré à la succession de Chirac, et le Guide de la Révolution libyenne qui finira dans un égout de Syrte ? Qui fera croire que le prévenu ignorait la mise en oeuvre qui en fut faite ensuite ? Le reste est littérature, les valises tout çà, mais nourrit l'Audimat.

La peine de prison, quelle qu'en soit la purge, est infamante. Elle est perçue comme telle dans les chancelleries. Elle est aussi acceptée in pectore à droite où la réprobation est assez molle quand on monte le son. Le cirque Sarkozy continuera quand même puisque the show must go on comme on le dit justement aux enterrements du showbiz. Mais l'allumette de l'honneur aura été craquée.
Il y a quand même plus important cette semaine.

La Chine populaire s'est affranchie des super-puces NVidia américaines qui sont indispensables au développement de l'intelligence artificielle. Celles qu'elle produit désormais sont au même niveau. Pour marquer le coup sans doute, elle a annoncé au même moment qu'elle renonçait au statut de pays en développement qui lui permettait un accès plus facile aux crédits internationaux. Dans son combat avec l'administration Trump2, la Chine populaire coupe tout ce qui peut donner prise à ses adversaires. Donald le Dingue n'est pas sorti des ronces de Chine.

Par contre, pour continuer à faire tourner ses usines et éviter la révolution des masses laborieuses instruites du passé prolétarien offensif de leur pays dès l'école primaire, Pékin a besoin de l'Europe. Saurons-nous tirer parti de notre avantage ? Ce serait une première. Ursula VDL a une carte à jouer, celle de la vengeance différée après l'humiliation de Turnberry. Il y faudra de la finesse et de la discrétion, la fameuse transparence démocratique devrait-elle en souffrir. Le geste à faire est un voyage à Pékin.

Même si la diplomatie n'est pas dans les compétences de la présidente, elle peut lier des assouplissements commerciaux à une certaine détente du soutien chinois à la Russie dans sa guerre en Ukraine. Ce qui nous amène à douter du pronostic de succès émané de la présidence russe. Son armée formidable est collée au Donbass comme une mouche sur la vitre.

Comme le dit Mark Rutte, quand on est une puissance militaire, il n'est pas besoin de le rappeler au monde chaque matin. Avec ses capacités de raffinage fortement dégradées par les drones Ukrainiens (on parle de 25% déjà), la pénurie s'installe aux pompes puisque l'armée est prioritaire. Les acheteurs de brut russe (Inde et Turquie) capables de raffiner du substitut ont perdu l'enthousiasme des premiers jours et craignent l'ostracisation commerciale de l'Occident global.
D'un autre côté, la boucherie tactique commence à produire ses effets sur la société russe, jusque dans les riches métropoles slaves même timidement. Le retour des criminels ayant survécu à la guerre va poser un problème de sociopathie générale. La Russie de monsieur Poutine va devenir une satrapie de merde, c'est bien mérité de ce peuple taré.

Sur le front même, les Ukrainiens ont repris l'initiative dans certains secteurs critiques (suivre les opérations sur La Voie de l'Epée), ce qui signale que le moral est encore bon et la créativité avec.

Le dépit amoureux de Donald Trump le pousse à virer sa cuti et les assurances d'allonge données par le président Zélensky à New York lui laisse imaginer une issue cette fois favorable à Kiev, jusqu'à voir l'Ukraine recouvrer bientôt le territoire volé par la Russie. Son abhorration des louseurs va plomber la manœuvre psychologique de Poutine, ce qui expliquerait la diversion russe à gros sabots sur la Baltique, voire jusqu'à Mourmelon.
L'affaire devrait mobiliser la peur européenne jusqu'à filer la courante aux états-majors qui préfèrent la guerre d'hier. D'hier pour sûr, puisque ils s'avèrent incapables de fermer le ciel aux intrusions de drones russes qui nous testent maintenant chaque jour. Ils parlent d'un mur anti-drones. Ils parlent ! Ces drones peuvent parfaitement lâcher une bombe bactériologique ou chimique, ni vu ni connu. Mais comme ce n'est jamais arrivé dans le passé, il n'y a pas de protocole de sûreté NBC mis à jour. Ce n'est pas qu'une formule.

Le dernier choc de la semaine est le discours lunaire du premier ministre israélien au pupitre de l'assemblée générale des Nations-Unies devant un hémicycle aux trois-quarts vides sinon bien moins.
S'il n'accepte aucune remontrance sur la tactique de destruction massive pour déportation s'en suivant de la Bande de Gaza, il montre sa complète lucidité d'un combat à mort entre Juifs et Palestiniens sur tout le territoire de la Palestine mandataire, dès lors que le Hamas a transmuté en une idée d'expulsion, à défaut d'éradication du peuple juif en ses foyers, comme le verbalise le régime de Téhéran.

Il n'est pas douteux non plus que l'exaspération mélangée aux souffrances et aux humiliations subies quotidiennement par les Cisjordaniens, amène le "Hamas politique" au pouvoir à Ramallah. L'idée du fleuve à la mer est la seule qui survivra à la guerre. Il le sait, mais de cela Israël est comptable aussi. La guerre judéo-arabe fêtera ses cent ans en 2048 sans garantie de s'arrêter là.

ALSP !