11 mai 2025

Des murs et des hommes

Pourquoi les murs en pierres et terre tombent-ils à l'ouest ? J'ai quatrevingt-cinq mètres de murs de jardin du début du siècle... dernier et plusieurs sections ont été ruinées par le temps et le mauvais temps, toujours du même côté. Que sont ces murs ? Ce sont des murs-poids épais (45 cm en moyenne) édifiés jusqu'à 2m50 de haut à partir des pierres arrachées au sol de calcaire grossier. Ils ne portent qu'eux-mêmes. Les pierres emboîtées sans taille sont liées avec un mortier fait de poussière de calcaire et de terre gypsée mouillées à plâtre disponibles sur la propriété. Ces murs de couleur blanche qui fonctionnent comme des accumulateurs de chaleur pendant la demi-saison sont l'enclos idéal pour une vigne à laquelle ils coupent en plus le vent. Mais pourquoi tombent-ils à l'ouest, toujours à l'ouest ? Le plus probable est que le soleil de l'après midi jusqu'au couchant est plus dessiccateur que celui du matin et provoque des fissures infinitésimales sur la paroi qui fragilisent l'appareil. Au moindre mouvement du sol - il y en a toujours même si vous ne les percevez pas - par la fissure s'amorce un processus de dislocation dans lequel entrent en jeu la dilatation et la dissolution du mortier par la pluie. Comment réparer un mur poids ?

Le défi est le mortier d'origine. S'il est impossible de le recomposer sur place, il faut se rabattre sur la chaux hydraulique qu'on pourra allonger de sable fin. Le problème est de refaire le volume du mortier-terre. A défaut de suffisamment de pierres de remploi, il faut se résoudre à abaisser le mur. Penser à une finition parfaite du sommet de l'ouvrage en donnant une légère pente d'évacuation de la pluie, vers le côté ouest, hein ?

Pourquoi les peuples vont à l'ouest ? Ça n'a rien à voir avec les murs. Ils suivent le soleil tout bêtement et pensent découvrir sa chambre à coucher resplendissante d'or. Ceci dit, le pape nouveau est bien à l'ouest, lui. Brave Chicagoyan, l'augustinien Robert Prevost a accumulé les crédits jusqu'au dicastère des relations épiscopales et en l'état de la Curie, il est bien le meilleur choix au moment et surtout le plus lourd, comme un certain Ratzinger. Normal, l'Esprit saint n'y va pas de main morte et après le coup de barre progressiste vient le temps de la re concentration sur les fondamentaux de l'Eglise romaine. En plus, XIV ça claque ! Plus qu'un XVI qui zozote. Bonne chance à lui pour relire les mémoires de Pie XII si ce n'est déjà fait.
Il y apprendra que les manœuvres d'apaisement ne vont nulle part avec les régimes totalitaires. Il se souviendra des remontrances du cardinal Joseph Zen (évêque émérite de Hong Kong) sur la ruine de l'Eglise cachée de Chine populaire que le cardinal Parolin vendit au Parti communiste chinois, on en cherche encore la contrepartie. Il aura aussi entendu lors des congrégations générales préalables au conclave le même cardinal Zen soutenir que le Synode était une aventure de Réforme qui s'avèrera mortelle pour l'Eglise catholique en dessaisissant les évêques du magistère au profit des lobbies laïques. Son intervention est en anglais sur son blog ici. Les prélats de la coterie Parolin ont éclaté de rire, m'a-t-on dit, dès la fin de son intervention. SS Léon XIV s'en souviendra d'autant mieux que son dicastère a eu à connaître la duplicité du PCC qui, dès la mort de SS François, a nommé ses évêques sans concertation - deux sont mariés avec des enfants.
Le vieux cardinal tient un blog, Oldyosef. Il y étayait ses inquiétudes au moment du synode (clic). Le pape a néanmoins opté pour la continuation du synode, afin sans doute de ne pas braquer les progressistes. Pour la Chine communiste, c'est cuit. Grande naïveté du pape défunt mal conseillé par un cardinal italien qui voulait se faire mousser et lui succéder. Faiseur de roi, comme on le chuchote dans les couloirs de la Curie, il s'est précipité à la loggia dès la première minute à la gauche de Léon XIV. Le pape serait bien inspiré de conserver Parolin proche de lui pour le neutraliser avant de le nommer in partibus infidelium évêque de... Luçon.

Pour le moment, on attendait rien moins du pape américain qu'il désigne l'agresseur dans la guerre russo-ukrainienne sans être gêné par la danse du ventre de la Maison Blanche autour du Kremlin. C'est fait ! L'attitude compréhensive du couple François-Parolin qui insupportait les Uniates, a vécu. Reste à inviter le patriarche Kirill à une méga fête au mess des officiers de la Garde Suisse. Dans ses félicitations, le vieux crabe du KGB ne serait pas contre un rapprochement des églises d'orient et d'occident. C'est sûr qu'il tient mieux l'alcool que l'augustinien. Revenons à l'est.

Le Pakistan et l'Inde se regardent en chiens de faïence depuis trop longtemps pour qu'ils n'aient pu résister à l'envie de se mordre. Sachant chacun que sa propre défaite est parfaitement exclue par la bombe atomique, il ne peut s'agir que d'infliger à l'autre le plus de dommages possibles en espérant qu'il les montrera à la télé ! Pour l'instant le plan fonctionne, la détestation est à son comble, qui va soutenir bientôt l'accroissement des bombardements réciproques. A force de voir les ruines ukrainiennes et celles de Gaza, la tentation était forte d'en proposer une meilleure imitation aux chaînes internationales : vous voyez comme on est méchants, nous-aussi. Attendons maintenant les reportages avantageux sur chaque armée et bientôt partout, des monographies du Cachemire. Parlons-en !

Comme toujours avec les Rosbifs, le furoncle s'est développé sur les insuffisances du Foreign Office au cours du processus de décolonisation. Après avoir créé une principauté himalayenne indépendante, le Raj a nommé un maharadja hindou pour gouverner un peuple très majoritairement musulman, mitoyen de la nouvelle Inde musulmane, le Pakistan. Imparable ! C'est à ça qu'on les reconnaît. Il n'a pas fallu longtemps avant que les nouveaux voisins se mettent sur la gueule, trois fois. Nous assistons donc à la quatrième. Martine Bulard a fait sur Orient XXI une synthèse utile avant que d'écouter les "experts" des chaînes d'information en continu. Accessoirement, ce qui est intéressant est que pour la première fois des avions chinois affrontent des avions russes et français ; et pour le moment c'est du "Pakistan un point - Pakistan one point" ! Juste le temps de souffler pendant le cessez-le-feu de Mar-a-Lago et la distribution de gifles a pu reprendre le soir-même en punition de la violation : c'est çuikidi qui est ! Qu'y comprend Donald Trump ? Sans doute rien hormis le plaisir à prendre d'annoncer urbi et orbi un cessez-le-feu dans un pays mal situé sur la mappemonde. On dit qu'il n'assiste à aucun briefing de renseignement (Tulsi Gabbard doit être déçue) et ne lit rien qui ne soit écrit gros à l'écran de son téléviseur ou de son smartphone. Le singe hurleur imprévisible et forcément bruyant, débiné dans toutes les chancelleries y compris celle du Saint-Siège ! Le zélote Jédi Vance va sans doute se déconvertir et se faire mormon.

Pour finir, nous citons un sondage original de l'Institut Elabe sur les questions que les Français aimeraient trancher eux-mêmes par référendum (source primaire).
  1. Etre consultés par référendum à 83% (une certaine défiance à l'égard des jeux parlementaires a joué)
  2. Sur la dépense publique, la dette, les impôts à 59% (M. Bayrou l'a senti venir qui cherche à fonder son budget 2026 sur une orientation populaire)
  3. Sur la réforme des retraites à 52% (ce serait l'occasion de donner les bons chiffres)
  4. Sur l’immigration à 52% (tout gouvernement aura besoin d'une légitimation de sa politique migratoire)
  5. Sur la fin de vie à 43% (les gens peuvent craindre d'être piqués à l'insu de leur plein gré)
Viennent ensuite des sujets d'agitation parlementaire qui ne passent pas les 25% comme les rythmes scolaires, l'embargo sur les écrans infantiles, le millefeuille administratif, le scrutin proportionnel. Il apparaît que les Français s'inquiètent plutôt des "fondamentaux" du pays, ce qui n'enchantera pas les partis de gauche qui ont décidé de ruiner nos petits-enfants. Suit le souci des pensions de retraite : le bon sens populaire, quand il peut s'affranchir de ses porte-paroles imposés, s'interroge sur les capacités d'un pays endetté jusqu'aux yeux et partout déficitaire, à payer à rien foutre les actifs les moins occupés de l'OCDE dès l'âge de soixante ans. C'est de la magie ! Quant à l'immigration… il faudra bien s'y faire si on continue à récompenser l'oisiveté. Pour finir sur un soupçon d'optimisme : il y a deux régions où j'ai vu des "blonds" au cul des bennes le matin : la Savoie et le Pays Basque. On me dit dans l'oreillette que ce sont aussi deux régions connues pour leurs réticences coupables à vendre du foncier à n'importe qui.

Postscriptum (voir le billet précédent): le plant de tabac fait maintenant 1m93 et trois tiges, ou 8m50 de linéaire. De quoi faire plus d'une boîte de Partagas.

ALSP !

04 mai 2025

E la nave va

Les Cent Jours de Krasnov (son petit nom au KGB) ont été ceux de la Démolition. Mais il n'y a pas que des horreurs. En témoignent l'abrogation de la Cancel Culture et le confinement du wokisme des enragées végétariennes à la Sandrine R. et de ses copines horribles et vrais remèdes à l'amour. Les dommages collatéraux sont innombrables et chaque journal cite les siens quand ils cadrent à sa ligne éditoriale ; je vais vous les épargner, à la seule exception du cas tragique des Palestiniens, livrés en pâture à l'hubris déjanté de l'empereur de Jérusalem qui ne se sent plus pisser sur tout ce qui n'est pas lui ! Ce peuple malheureux - certes il y en a d'autres au Kivu, au Darfour ou en Arakan, qui s'ajoutent aux peuples inquiets comme les yézidis, les chrétiens d'orient ou les boers du Transvaal - un peuple malheureux donc, dirigé par d'anciens ou de nouveaux terroristes, souffre du gommage qu'il a subi de la part des chancelleries européennes quand il s'est agi de rembourser le peuple juif de son extermination pour moitié par les Européens. Ce fut à compte d'autrui ; autrui, les habitants de la Palestine mandataire. Trump qui n'a ni le temps ni les capacités cognitives pour creuser la question et sortir une solution de son portable, prend le parti du plus fort pour abréger les souffrances du plus faible. Et si ça n'a pas vraiment marché en Ukraine, rien n'indique que d'ici la fin de cette année, les Palestiniens n'aient pas été éradiqués de la bande philistine du wadi Gaza pour le seul bénéfice des promoteurs américains. Où iront-ils ? En Allemagne pardi, là où tout a commencé. Et si ça marche, on videra les collines cisjordaniennes dans le royaume hachémite !

A une portée d'arbalète, la Syrie éternelle renoue avec son jeu traditionnel de l'affrontement des communautés religieuses. La Turquie qui a rêvé cinq minutes de rétablir le califat à son profit reste sur son quant-à-soi, limitant sa gestion de crise à celle du Rojava kurde : le bâton merdeux lui semble bien trop lourd. Les radicaux sunnites ayant conquis Damas veulent se payer sur la Bête en soumettant les Druzes, les Alaouites, les Chrétiens, Assyriens, Turkmènes et autres Tcherkesses, en oubliant que les premiers sont armés. Bibi le phacochère cherche son avantage au milieu du désordre en espérant récupérer quelques captages au bord du Golan à diverses intentions dont la plus sûre est qu'il ne les rendra pas. Le Nouveau David est-il conscient que sa politique d'abondement au tonneau de la haine met en danger toute la diaspora juive par le monde ? MM. Finkielkraut, Glücksmann et Guedj en savent quelque chose. L'outrecuidance légendaire d'Israël (c'est de Charles de Gaulle) lui bouche la vue du jugement dernier et alimente le brûleur en permanence. Il va déclencher une famine au juste motif de la prise en otages de deux millions de palestiniens contre la libération des siens, mais les guerres barbares finissent mal sans victoire nette. La guerre de cent ans judéo-arabe n'est pas le plus important de cette semaine.

L'accord USURIF* apporté à Washington par la jolie vice-première ukrainienne, dévoile la finesse de négociation des hauts fonctionnaires de Kiev. On peut en lire l'essentiel dans ce communiqué du Trésor américain (clic). La Russie, campée sur ses objurgations impossibles cachant mal ses obsessions mortifères, se l'ait fait mettre profond par la rémunération du soutien américain en terres rares (pour faire court) au même moment où la Chine populaire bloque ses propres exportations. Du jeu, le Kremlin sort, pour se cogner au coin de la rue sur le mur des sanctions pétrolières de Trump. On les savait peu doués ni stratèges, mais là, Nikolaï Patrouchev et sa clique de siloviki sont franchement les Papous de la montagne attendant l'avion blanc. Le Kremlin avait beaucoup à gagner sur l'inclination de Trump à l'endroit de la politique virile du nain maléfique ; il a cru pouvoir prendre son avantage d'entrée, alors qu'il faut attendre la fin de partie. Des cons, chère Médème, et ça me réjouit et rassure à la fois. On les aura, il suffira d'en tuer, d'en tuer et d'en tuer toujours plus pour que la planète respire un peu d'air pur.
*USURIF = United States-Ukraine Reconstruction Investment Fund


Dans trois et quatre jours, on défilera partout pour les quatre-vingts ans de la victoire sur le Reich Millénaire. A Moscou surtout, où la "guerre patriotique" est la fréquence porteuse de toutes les menaces étrangères imaginées par Poutine et ses affidés pour oppresser ses peuples. Chaque matin nous l'allons attaquer ! Il serait bien plus simple qu'il remballe ses viandards et constate que tout s'arrête comme par enchantement. Embrassons-nous Folleville, une Trump Tower va dominer la Place Rouge. Las, sa crainte est telle de recevoir une bombe au milieu du cortège qu'il a décrété un cessez-le-feu de trois jours en Ukraine pour s'en prémunir. Sans doute que Lavrov a pris l'attache du Département d'Etat pour obtenir l'assurance que les Etats-Unis interdiraient ce genre de blague aux Ukrainiens, mais c'est faire bon marché de la séquence d'humiliation visant Donald Trump en le prenant ouvertement pour un con - c'est le "ouvertement" qui est grave - et en bottant en touche toutes ses demandes, même les plus favorables à la Russie. Donc les armées de la Sainte Russie vont défiler à Moscou le nez en l'air guettant le missile punitif des nazis de Kiev, et sur ses écrans, le monde entier attendra l'explosion ! Plus que prudents, l'ancien président tchèque Milos Zeman, le premier slovaque Robert Fitso et le président serbe Aleksandar Vutsic viennent de se faire porter pâles. Manquerait plus que Xi Jinping s'enrhume !
Quelle vie que celle d'un tyran, non ? Alors que, fortune faite, il y a de superbes villas aux Bahamas avec piscine à vagues où des latinas bustées boivent des daïquiri. Au fait, autant donner la vraie recette du Margaritaville Beach Resort de Nassau :

Pour une dose :
  1. utiliser un doseur à cocktail jigger inox
  2. 50 ml de rhum jamaïcain vieilli (Bristol 12, Appleton 15, il y a plus cher)
  3. 50 ml de jus d'ananas en boîte
  4. 20 ml de liqueur de noix de coco à 35 ou 40°
  5. 10 ml de jus de citron vert frais ou décongelé
  6. 8-10 ml de Crème de café De Kuyper 20°

  1. vibrer le mélange au shaker à glaçons (les glaçons y restent)
  2. le verser sans filtre dans un grand verre à Martini givré de 30cl
  3. passez une fine paille à travers un secteur d'ananas tranché fin à cheval
  4. planter le petit parapluie assorti
  5. c'est plus facile d'en faire plusieurs
  6. en accompagnement, un Perla Rafael Gonzales arôme boisé, plisser les yeux et se prendre pour Hemingway

Poser le cigare et ajuster les proportions pour le second round.
Merci à Teresina, quem mostra' bo ess caminho longe ? saudade... Elle était de Vera Cruz mais pas exactement. Echouée là comme du bois flotté, elle narrait à qui prêtait l'oreille au troisième blanc froid, un voyage de deux ans depuis le claque du Nordeste que tenait sa mère et qu'elle avait fui pour monter au nord. Comme toutes. Mais le crevettier qui devait la traverser en Floride avait abouti à Nassau où il l'abandonna après avoir encaissé la passe. N'ayant pas les jambes pour la pole dance mais un ADN d'entraîneuse, elle se propulsa au Rosewood, puis en améliorant son anglais, au Margaritaville où elle prit le bar à cocktails. Je me suis demandé plusieurs fois comment elle avait monté l'échelle sociale, pour apprendre finalement qu'elle n'aimait pas les garçons. Cela convenait aux patrons, surtout à la patronne, comme un camionneur embauche un musulman sans alcool. Le sachant, j'y ai terminé Les Sicaires (cado) l'esprit libéré et saoul. Autre chose ?

Môssieur Trump s'est fâché que nous n'achetions pas de voitures aux Etats-Unis quand les Américains se jettent sur les modèles européens et japonais. Ce n'est pas une question de normes ciblées ou de barrières non tarifaires, mais tout simplement de rapport qualité-prix déployé sur un réseau de concessionnaires. Ce n'est pas avec des droits de douane que l'Amérique défendra sa filière automobile, d'autant qu'elle importe beaucoup de composants assemblés ensuite aux States, mais par une meilleure adaptation aux contraintes de marché, et en faisant l'écart marketing avec ce je ne sais quoi qui donne envie d'acheter ; à commencer par les panneaux de garage qui rassureront le client. C'est si évident que l'on est en droit de soupçonner le président américain d'en faire prétexte pour mener à l'Europe, à la Chine et au Japon, une guerre commerciale, déloyale tant qu'on reste dans les lices de l'OMC. Justement ! Quand en 2001 la Chine populaire est entrée à l'Organisation mondiale du commerce - une connerie de Mike Moore (NZ) - elle a obtenu les dérogations appliquées aux pays en développement qui l'exonéraient de bien des contraintes de réciprocité. Il suffirait de les annuler aujourd'hui pour qu'elle subisse les obligations communes et cesse le jeu de chat perché. Mais faut-il encore pour les Etats-Unis d'être de plain pied dans l'organisation et d'avoir un directeur général d'une certaine carrure. Pas sûr que madame Ngozi Okonjo-Iweala ait la pugnacité nécessaire pour faire plier Xi Jinping. On a vu son alter ego de l'OMS à l'époque du Covid chinois se rouler dans la farine du Parti communiste.

Au pied du mur ensoleillé au jardin de devant, a poussé un plant de tabac. Il fait aujourd'hui 1m62 et les feuilles basses ont soixante centimètres de longueur ; j'attends l'éclosion des fleurs sommitales pour confirmer cette première identification faite sur une appli mobile. Hélas, l'emphysème nous privera de le fumer. Quand ça veut pas !

ALSP !

27 avril 2025

Le petit Gethsémani

La droite dure française reproche au défunt pape François sa dénonciation des obstacles à l'immigration, son indulgence envers les délinquants et son inclination prioritaire vers les pauvres du monde tiers. Ce qu'oublient ses détracteurs est que le "pape noir", né dans l'océan de misère de l'Amérique latine, est dans le sillon des prophéties bibliques et de l'évangile, plein champ. « l'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a conféré l'onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres » (Esaï 61.1). Si l'Eglise n'est pas une ONG comme le tambourinait SS François, agacé par les affaires caritatives, elle n'en est pas moins condamnée à prioriser les miséreux de l'âme et du corps. Et sans doute le fait-elle assez mal dans un siècle débilité par la sensiblerie générale de sociétés infernales obsédées par leur pouvoir de mort. C'est leur jauge du progrès.
Plus tard...« Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Marc 2.17). L'Eglise est la maison des pauvres et des pécheurs. Ce qui d'ailleurs explique la réticence des épiscopes à livrer les clercs égarés dans les turpitudes sexuelles célébrées par Roger Peyrefitte. Les exégèses prétentieuses de la presse abonnée au sociétal racoleur ne m'intéressent pas. Que ce pape aimé des humbles repose en paix ! Fin de la note d'actualité.

J'ai commencé l'herbier. Après avoir appris que parmi les mauvaises herbes - celles que je décrète telles - il y a des plantes médicinales qui pourraient apaiser les souffrances de l'âge, j'ai décidé de les identifier. Avec Internet c'est possible si on s'applique un peu. Aujourd'hui la pariétaire de Judée (clic). C'est une plante de mur en pierres sèches qui pousse loin ses racines et forment des tiges translucides dans le rouge clair très cassantes. Les feuilles sont désagréablement adventives et son pollen agressif. La plante est moche et résistante au désherbage. Elle a la particularité d'avoir sur le même pied des fleurs mâles à quatre étamines et des fleurs femelles, ce qui fait qu'elle est éternelle. A quoi sert-elle ?

"La pariétaire riche en mucilage, tanins, flavonoïdes, calcium, nitrate de potassium, silice et soufre, se consomme intégralement. Les feuilles et tiges finement coupées peuvent être consommées crues en salade ou cuites, en gratin ou en soupe. Elle a tenu lieu d’aliment de disette à la première saison. Dans les pharmacopées traditionnelles, elle était réputée pour ses propriétés astringentes, diurétiques, émollientes, et vulnéraires prescrite comme dépuratif et pour traiter certains problèmes urinaires, rénaux et hépatiques" (source Wikipédia).

L'autre "saloperie" des jardins est chez moi la ronce (clic). Espèce d'invasion qui se défend bien surtout si on ne l'a pas vue au moment d'aller couper un rameau dans une haie, une vigne vierge ou dans les buissons de romarin, elle est indestructible par un simple mortel. Evidemment !

L'autre sujet d'observation attentive est l'insecte. Dans un jardin un peu grand non traité, ils pullulent. Il faut s'asseoir et les observer. Il en est de minuscules et complexes à la fois qui sont chacun un univers à leur taille. Admirer la finesse de leurs attachements et la force proportionnelle qu'ils déploient, leur vitesse démesurée sur des parcours incompréhensibles, pour saisir que c'est un petit monde immense et amoral, réglé par l'ADN de chacun et par l'application qu'a mis l'Horloger dans la logique de leurs complications.

Les sociétés d'insectes ont été étudiées avec minutie par des entomologistes fameux comme Fabre de Saint-Léons et l'extraordinaire de leurs travaux laisse comprendre qu'ils feraient les meilleurs sociologues. On devine les préoccupations de la gent minuscule et leurs figures imposées, se nourrir, se reproduire et parvenir à demain. Il en est d'autres plus notables comme les abeilles, guêpes, bourdons et frelons qui peuvent interagir avec le jardinier. Si l'habitude est prise de les respecter dans leurs travaux quotidiens, on s'aperçoit vite qu'ils en font autant. Vous devenez à leurs yeux quelqu'un d'affairé à sa routine, semblable à eux. Je n'ai jamais été piqué et pourtant elles sont nombreuses en compétition les piqueuses en tout genre venues des apiculteurs du plateau ! Ma préférence va à l'abeille charpentière noire vernie aux ailes bleues (clic). Elle vit en couple et reste obsédée par les cavités qu'elle inspecte en continu. Elle vous frôle dans un vrombissement caractéristique et vous ignore tout à la fois. Pour finir, il est quand même des mystères au jardin : à quoi servent les mouches à part dans la diplomatie ?

Ne tuez pas les insectes, comprenez-les et laissez-leur l'aire nécessaire à leur vie. Ne vous imposez pas, il ne se passera rien de fâcheux. C'est le message franciscain du jour. RIP Franciscus ! Qui postea venient, tibi iter bonum optant.

ALSP !