06 juillet 2025

Off Grid

Dans son rapport annuel publié le 2 juillet dernier, la Cour des Comptes vient de ringardiser le ministère des finances en mettant les pieds dans le plat de la dette (clic). Elle croît sans raison ni motif, ni aucune cause externe, uniquement par le fonctionnement d'un Etat impotent et à demi coulé. Normalement le marché des bons devrait réagir dans son écosystème propre, sachant que cette bourse particulière cote comme les autres entre panique et hystérie. Peut-être est-il temps pour les plus courageux de se prendre en charge individuellement afin de se débrancher de la dialyse publique qui risque de se tarir si le service de la dette devient intenable, au point de convoquer chez nous les hommes en noir du FMI.

Avertissement

Dans cet article, il n'est pas question de s'exiler au Montana pour élever les bœufs musqués dans les Rocheuses en complète autarcie. On reste dans la civilisation, en Europe occidentale, et on en endure les tracas administratifs. L'homme est un être social qui recherche la compagnie de ses congénères. Vivre Off Grid est donc contre-intuitif. C'est l'expression consacrée pour une habitation hors-réseau ; avec des gradations bien sûr selon les réseaux considérés. Nous allons construire aujourd'hui une maison autonome, mais d'abord quels sont-ils ces réseaux ? Les voici sans idée de manœuvre, sans hiérarchisation :
  • Adduction d'eau
  • Electricité basse tension
  • Branchement gaz
  • Collecte ordures ménagères
  • Assainissement
  • Approvisionnement en vivres
  • Téléphone filaire
  • Circuit de courrier
  • Internet
  • Secours médicaux ou consultations
  • Carte scolaire
  • Communauté religieuse
  • Pompes funèbres

Les abords

Au lieu de développer chacun des réseaux ci-dessus, ce que tout lecteur de ce blog est capable de faire sans qu'on lui tienne la main, nous allons imaginer déjà les conditions d'installation d'une maison sans compteurs parce que s'en dispenser est vraiment le commencement de l'aventure. Le premier souci est la ressource en eau. La première bonne idée est de chercher une ruine quelque part, reculée, qui n'a pas été construite là par hasard. La constructibilité du terrain est aussi un paramètre décisif. C'est souvent un point d'eau qui a décidé de son emplacement. Fonds de vallon, flancs de colline seront explorés. Ce n'est pas de la source de Jean de Florette qu'il s'agit mais d'une production régulière tout au long de l'année. Si les variations saisonnières sont importantes on peut installer des citernes (au moins deux en cascade), si possible enterrées, mais c'est beaucoup de travail. D'où l'intérêt de la ruine qui signale une ressource ayant existé et d'utiles trouvailles après le débroussaillement. Il saute aux yeux qu'un terrain en pente permettra une alimentation par gravité, d'abord à travers les filtres à charbon de bois, puis dans le réseau domestique classique. D'un puits il faut remonter l'eau au seau à corde.
L'autre environnement favorable est le ruisseau si on parvient à bien connaître son amont et les droits d'eau attachés à la propriété. Si le débit permet d'entraîner des micro-turbines on gagnera beaucoup de temps pour la suite. L'utilisation de toute eau naturelle exige de l'analyser régulièrement. On trouvera des kits d'analyses dans le commerce spécialisé et c'est assez cher.
L'eau qui entre chez vous en ressort.

Mais préalablement vous aurez passé le permis de chasse.
Achetez une carabine double-express combinée d'occasion ; on les a pour la vie. Et un douze classique mais juxtaposé pour les "peaux fragiles". Vous voilà prêt.

Un bon système d'assainissement est indispensable à la salubrité des lieux parce que vous êtes assez loin des secours et que la santé sera un souci constant. Il existe plusieurs solutions mais la cascade de bassins d'épuration plantés est à étudier si on dispose de l'espace en aval de la construction. Un critère important est de calculer le système choisi pour un entretien à votre portée et de le surdimensionner afin d'éviter l'intervention d'une pompe à merde qui est hors de prix, surtout avec les frais de route si vous êtes retirés. Avant de construire la maison elle-même il vaut mieux avoir réglé, voire même construit, les deux systèmes d'alimentation et d'épuration.
Va se poser tout de suite la question de loger sur place pour gagner du temps et de protéger outils et matériaux. Une caravane de réforme semble être la solution transitoire idéale, à condition de la faire disparaître à la fin.

La maison

Selon le climat de votre exil, vous pouvez partir sur une construction légère de type tropical sur pilotis peut-être, ou bien sur une construction lourde et basse encaissée. Le mauvais choix est de refaire un pavillon Phénix adapté. En anticipation de la plongée du Gulf Stream qui va glacer l'Europe occidentale, nous érigerons la seconde même si la case perchée au-dessus de l'étang, genre carrelet girondin, est plus sympa surtout s'il y a du poisson.

Comme conseillé à l'occasion de l'article Cadet Rousselle, l'idéal est de poser une maison lourde (murs et cloisons) sur le sol décaissé afin de bénéficier de la régulation thermique qu'il apporte au projet. C'est cette isolation des éléments extérieurs qui va tout conduire. Avec le dérèglement climatique qui nous apporte de belles calamités naturelles, il est logique de revenir aux maisons trapues des pays à vent. Les murs seront montés avec les matériaux disponibles sur la propriété ou pas loin, que déjà on va parler de transport.
Aussitôt la façade terminée, il faudra y planter un rosier grimpant près de l'entrée. Il signifiera que la maison est vivante.

La locomotion

Pour construire il faut transporter, même s'il ne s'agit que de remonter des galets de la rivière. Les sacs de pulvérulents, les matériaux de bardage ou de couverture, le ferraillage exigeront l'usage d'un pickup, c'est le plus pratique. C'est plus tard qu'on pourra revenir à une philosophie d'Amish avec cheval et carriole après avoir construit l'écurie.

La fée électricité

Pour avoir vécu sans courant en campagne, je sais la valeur ajoutée du courant électrique sur la conservation des denrées, bien plus que ce qu'il apporte en éclairage. Il y a trois sources possibles hors-réseau : l'hydroélectricité par micro-turbines ou par la roue du moulin ; la pompe à vent du farwest qui tirera l'eau du puits en même temps qu'elle fera tourner une génératrice ; le solaire photovoltaïque en zone ensoleillée.

L'intercommunication

Se relier au monde sera indispensable dès lors qu'il s'agit d'une famille : la parabole s'impose. Pour le téléphone portable, y a-t-il du réseau ? Peut-on appeler les secours ? Existe-t-il une solution de rechange à proximité ? Nous ne traiterons pas du défi scolaire sauf à vous prévenir que tous les parents ne sont pas doués pour l'école à la maison et que ce défaut peut produire des cancres terribles. C'est un protocole exigeant qu'il faut mettre en place et qui doit être accepté par tous. On n'a pas parlé de l'environnement hors-compteurs.

Ancillaires et santé

Il faut traiter convenablement les ordures produites par la vie de la maison. Un compostage sérieux s'impose, et qui fonctionne bien. Question santé, à moins d'être de la profession, il est extrêmement risqué de vivre en autarcie sur ce plan. La santé par les plantes est une activité de vieille fille à chat. Vous devez donc être couvert par l'assurance-maladie et donc vous déclarer d'une façon ou d'une autre. Il est pratiquement impossible en France de vivre en totale autonomie. D'ailleurs la Gendarmerie y veille qui viendra vous voir un jour sans faute pour vous connaître. Donc, il leur faudra savoir quel métier vous exercez. Evitez les contrôles sanitaires en vous fixant sur l'activité libérale ou l'artisanat.

la production potagère

Ne refaisons pas ce qui a été déjà fait et bien fait. Voici le lien d'une page qui propose toutes les solutions : www.lesentreprisesdupaysage.fr/les-entreprises-du-paysage/inspirations-jardins/creation-de-jardin/les-styles-de-jardin/le-jardin-potager.
Nous en citons les titres :
  • Le jardin potager traditionnel (le plus casse-dos mais bon !)
  • Le jardin potager en carrés
  • Le jardin potager surélevé
  • Les plates-bandes potagères
  • Le potager-fruitier
  • Le potager mandala (permaculture)
  • Le potager en lasagnes (compost)
  • Le potager vertical

La production protéinique

La première chose qui vient à l'esprit du paysan caché en chacun de nous c'est la basse-cour et les clapiers.
Poules, canards, oies, dindes, pintades (désailées) formeront le gros de la troupe qu'il faudra nourrir et protéger du goupil et autres saigneurs mustélidés.
Selon la taille de la famille, on peut aussi envisager quelques chèvres à fromage et chevreaux de Pâques. Des moutons ne se justifieront que si vous avez du débouché soit en fromage soit en viande, mais il faudra passer par l'abattoir et la Mutualité sociale agricole (oubliez !).

Le chien

Toute cette ménagerie ne pourra vivre sans chien. Un vrai chien qui garde son chez-lui. Si vous êtes en zone insécure, choisissez le Komondor blanc qui est insomniaque et qu'on voit bien la nuit, ce qui évite de l'abattre à la place du coyotte. Sinon en zone calme, on manœuvrera plus facilement un couple de labrits à condition de les dresser. Les deux espèces sont des gardiens de troupeau donc habituées aux animaux domestiques. Il y aura aussi un chat (siamois) pour réguler les rats, souris et autres mulots informatiques.

le baptême

Tout commencera par un nom. Si la "ruine" en avait un, reprenez-le sauf s'il a mauvaise presse au bourg, mais veillez à ce qu'il soit bien adapté à la situation du bien. Connaître le patois local peut aider à éviter le contresens. L'Impéride n'est pas un parangon de résilience mais "L'Ingrate" d'imperitus. Encaissé au fond d'un vallon, on ne le nommera pas "Les Parades" mais plutôt La Bégude ou La Fons. Du Midi, vous avez tout compris, les autres prendront le train.

Si on parlait de travail ?

Même en autarcie, on a besoin de monnaie. S'il est avisé d'avoir un vrai métier, toute activité choisie doit viser à remplir une caisse. Je pense que la première démarche doit mettre en balance ses appétences et les besoins du marché, en tenant compte des "ravages" de l'intelligence artificielle qui, à l'horizon de dix ans (il fallait un chiffre), va mettre en décharge un foule d'emplois devenus obsolètes ou trop chers. A titre d'exemple, un vrai métier qui peut s'exercer partout parce que ses clients ne parlent pas : vétérinaire. Mais aussi des métiers muets comme boulanger ou tueur à gages (Léon). Evitez le fromage de chèvre et la poterie, les débouchés sont rincés. Mais si vous avez une bonne connexion Internet et de bonnes bases (ça s'apprend), vous pouvez envisager la bourse en trading quotidien ; compter une heure chaque matin après la traite. Je ne parle pas d'investir pour vos vieux jours, mais de stock trading pour abonder un compte dans lequel vous pourrez puiser tous les mois.
Si vous avez des dons de pédagogie, vous pouvez aussi raconter chaque jour la progression de votre aventure sur les réseaux sociaux à tous ceux qui en rêvent et ne le feront jamais. Les réseaux rémunèrent l'audience si elle est forte. Reste sinon pour ceux qui ont un côté glamour et musculeux à intégrer une troupe de chippendales, une profession étanche à l'intelligence même artificielle.

La retraite

C'est la fin de l'histoire, tout simplement. Vous rejoignez la horde et subissez sa compassion. Si elle vous nourrit quand vous n'avez jamais rien cotisé, estimez-vous heureux "comme Dieu en France", disaient les Fritz. Pour les sépultures en propriété privée, c'est assez difficile même après le passage du docteur et des gendarmes ; si vous trouvez encore de vénérables tombes moussues dans certains champs, ce sont celles de poètes ou de protestants ; quelquefois d'originaux antiques retirés du monde. Ne vous y glissez pas, édifiez la vôtre en miroir avec une superbe épitaphe :

[ J'avoue, c'est l'enfer ! ]

L'article suivant devrait entrer dans les calamités pour aborder le survivalisme, la panic room et le bunker étanche en surpression sous le garage comme à Fordo. Mais nous vous l'épargnerons. Si déjà, vous pouvez vous essuyer avec les factures de l'EDF, ce sera un must.

Epilogue et somme

Ce n'est ici que du bon sens.
Apprendre un métier d'abord, quand l'affaire sera lancée, elle prendra tout votre temps.
Construire un plan de progression sur la base d'un site choisi. Il vaut mieux fixer ses idées sur du concret.
Commencer l'histoire par la maison hors-compteurs en débutant par l'eau (entrée et sortie).
Ne pas se couper du monde dans un délire romanesque car nous ne vivons plus en tribu et avons besoin de soutien.
Rester sur le qui-vive pour prendre un chemin non attendu qui se découvre lors de la progression.
Enfin, prendre le temps de la réflexion sur un mode pessimiste et agir avec enthousiasme une fois décidé. S'il est difficile de faire, il l'est plus encore de refaire !
Savoir laisser tomber quand on a présumé de ses forces.

ALSP !


Ressources :

  1. https://www.ecohabitation.com/guides/2547/le-fonctionnement-dun-systeme-micro-hydroelectrique/
  2. https://www.hydric.fr/wp-content/uploads/2019/09/FR_Quels-sont-et-comment-choisir-les-turbines-PowerSpout_V4_oct18.pdf
  3. https://www.neozone.org/innovation/une-entreprise-bretonne-invente-des-micro-turbines-hydrauliques-adaptees-aux-moulins-et-petits-cours-deau/
  4. https://www.quelleenergie.fr/economies-energie/panneaux-solaires-photovoltaiques
  5. https://www.josmose.fr/blog/118-les-eaux-usees-et-leur-traitement
  6. https://www.suezwaterhandbook.fr/eau-et-generalites/processus-elementaires-du-genie-physico-chimique-en-traitement-de-l-eau/decantation/differents-types-de-decantation
  7. https://www.permaculturedesign.fr/comment-faire-un-jardin-en-permaculture/
  8. https://www.nortene.fr/conseils-jardin/70/5-conseils-pour-commencer-votre-potager-en-permaculture
  9. https://www.le-parefeuille.com/6-conseils-elevage-lapin-domestique.html
  10. https://www.securimed.fr/trousse-secours-industrie-extractive-personnalisable.html?checkPriceTTC&utm_campaign=&gad_campaignid=21312131405
  11. https://monvet.com/komondor-chien-hongrois-protecteur/
  12. https://www.expert-du-chien.com/labrit-berger-des-pyrenees-personnalite-caractere-education/
  13. https://www.senat.fr/questions/base/2006/qSEQ060623501.html (sépulture)
  14. https://shs.cairn.info/revue-du-mauss-2004-1-page-211?lang=fr (épitaphes)

29 juin 2025

C'est Nicolas qui paie !

Le slogan court les réseaux pour nous dire que quand Mouloud casse à Soissons, c'est Nicolas qui paie le vase. Pour ceux de nos lecteurs qui n'auraient pas saisi l'intention, et pourtant il n'y a plus d'iconographie suggestive ou distractive dans ce blog, il s'agit de sérier le bon Français de souche corvéable volontaire et l'immigré profiteur du hamac social, intouchable, déséquilibré parfois. Si ce n'est pas un appel à de futures ratonnades, je n'y connais plus rien. La gauche payée au mois dénonce la dérive raciste de l'extrême droite sans, comme d'hab, en rechercher la cause. Ces causes sont, dans l'imaginaire collectif, inscrites dans les faciès contrôlés, en réalité dans l'excès de représentation des "frisés" dans les émeutes urbaines et sur les points de deal. En gros ! Mais quelle est la cause réelle de ce slogan s'il n'y en avait qu'une ? Eh bien justement j'en vois deux au choix :

  1. une manipulation russe visant à déstabiliser une société inflammable pour qu'elle attendrisse la résolution de l'Etat français en voie de réarmement contre la Fédération de Russie ;
  2. sinon une campagne raciste, anti-woke et en réseau dans le droit fil du Ku-Klux-Klan mais sans les croix de feu, exprimant le désarroi intellectuel et moral d'une partie des "substitués" qui viennent de s'apercevoir que la République n'existe plus. Flottent au vent ses oripeaux, entre ceux souvent de pays étrangers dont on veut s'occuper en oubliant le nôtre.

Notre société multi-cuti qu'on l'aime ou non, dérive d'un âge d'or européen où les Blancs se massacraient régulièrement pour des poteaux de frontière, entraînant dans la fête la moitié du monde qu'ils avaient colonisée. L'idée saugrenue, je vous l'accorde, de rechercher ensemble une prospérité commune a détourné la testostérone vers l'accumulation d'argent, convoquant en salle des machines tout un peuple importé de soutiers que l'on a convaincu de troquer sa misère sans espoir contre des conditions harassantes de travail et dégradantes de logement pour allumer la lumière d'une espérance dans les yeux de la génération qu' il allait procréer. Nous y sommes, avec un bémol, l'espérance ne s'est pas allumée dans tous les yeux, même si des fils d'OS à Billancourt sont devenus docteurs, physiciens, chimistes ou maquereaux. D'autres cuisent le pain, portent des colis, ravalent les façades et taillent les haies et tous ceux-là cotisent plus souvent que certains agents de la force publique, électriciens et gaziers, postiers à l'occasion qui grossissent les bataillons du bricolage au noir. Non, Nicolas ne paie toujours plus que Mouloud, mais la submersion migratoire sans filtres ni mentholée n'arrange rien. Nos zélites n'ont toujours pas compris le défi migratoire qui met de la limaille dans tous les rouages de la société. C'est devenu ingérable, ce qui veut dire clairement que vous pouvez porter au pouvoir n'importe quel fier-à-bras qui vous promettra l'ordre, vous serez obligatoirement déçu parce que tout simplement "la guerre est perdue", nous ont dit des magistrats, des généraux de gendarmerie et des contrôleurs généraux de police. Inacceptable ! Inacceptable qu'ils osent enterrer la sainte république de la chienlit. Break !

Revenant aux poteaux, c'est vrai que l'époque renoue avec des obsessions anciennes à jamais effacées dans l'inconscient collectif, par l'arrivée sur l'estrade géopolitique d'un nain maléfique et espion raté du KGB, qui a décidé d'écrire une grande page d'histoire à sa gloire, enfin pour ceux dans son pays qui survivront à son hégémonie impériale pour la lire. Pour l'instant, il en a privé un bon million sans que ça bouge chez lui, et il attaque son deuxième million en fanfare. Sans doute est-il fasciné par les pyramides de crânes qui servaient de bornes milliaires à Tamerlan. Ça ne se soigne pas ; il faut opérer directement dans la nuque. Et là-bas, c'est le Bouriate qui paie, pas Nicolas ! Fin de l'incidente polémologique.

(paragraphe en rideau)

Tous les autres sujets de la semaine sont des sujets de mécontentement, mise à part la proclamation de victoire de l'ayatollah Khamenei à l'Ecole du Rire qui a défoncé les portes du Ridicule pour se faire moucher par Donald Trump en pleine forme. L'Agent orange lui a rappelé qu'il s'était pris une sacrée raclée et qu'il lui devait la vie. Il n'a pas ajouté "asshole" mais il le pensait si fort que tout le monde l'a entendu ! Comme à l'accoutumée, le régime d'assassins va se venger sur le peuple iranien désarmé, c'est tellement plus facile quand on n'a rien dans le pantalon. Ah oui, ils ont demandé des excuses ; sans doute ont-ils entendu "asshole" eux-aussi. Bon, partons ailleurs.

Pendant longtemps mon modèle de maison préféré fut le siheyuan chinois à trois cours. Il s'agit de trois cours carrées successives dont seule la première ouvre sur l'extérieur par une lourde porte percée d'un judas comme dans les films des années 30. Sa description élémentaire est dans la Wikipédia ici. Ce logis est construit pour abriter trois générations et une domesticité. Avec la déconsidération des usines à morts et le besoin d'aide à domicile, le modèle va retrouver des couleurs, surtout avec les étés caniculaires annoncés et subis, pour peu qu'on y applique certaines adaptations : surélever d'un étage permettrait d'obtenir plus de fraîcheur en rez-de-chaussée, et donnerait plus d'ombre dans les cours où on laissera gazouiller des fontaines à clepsydre. Les toits chinois sont à modifier par des toitures cintrées à simple courbure concave (clic n°4) versant l'eau de pluie dans les cours vers un système de récupération enterré. Epandre les eaux pluviales sur des carrés de gazon plutôt que paver les cours serait bien avisé. Les murs exposés au soleil seront blanchis à la chaux pour renvoyer la chaleur, et les tuiles de rive comme les faîtières de terre cuite vernissée seront vertes, rouge ou marron. Un autre modèle d'habitation adapté à nos jours est le riad marocain. La boîte à chaussures Phénix ou Kaufman qui a métastasé par tout le territoire a le plus mauvais rendement. Un prochain article creusera la question.

Nous terminerons aujourd'hui par l'image de la Gay Pride au pont Elisabeth de Budapest sur le Danube (clic). A moins d'une génération d'image par IA, la provocation du maire à l'endroit du pouvoir fut un vrai succès. La CGT eut-elle organisé le truc qu'elle aurait réclamé un million de participants. Deux cent mille semble être le juste prix en queers, drag-queens, transmachin.e.s, lesbiennes et lesbiens, homo invertis ou droits, cappuccini de carnaval et surtout gay-friendly à la Village People. On dit que des députés français en quête d'image y sont allés pour passer aux informations. Fallait-il encore allumer le poste.

La manifestation contre l'idéologie forcée par un pouvoir plus concussionnaire que réactionnaire a marqué une fracture entre les villes et la campagne moins amie avec les Ukrainiens, tziganes et spédés-roms. L'alerte est chaude pour les prochaines élections même si Orban va poutiniser son discours contre la décadence occidentale. Mais il ne suffit pas de dénoncer, faut-il encore être honnête dans l'emploi, et comme son grand mentor asiate, parrain de l'oligarchie russe, Viktor a établi sa famille et ses copains sur fonds publics européens, tant et tant qu'on ne voit que ça le concernant. Il a considéré les transferts de Bruxelles comme un butin à sa disposition, de la même façon que la famille Le Pen & consorts a considéré les émoluments versés par le Parlement européen comme un trésor mérité dans lequel on prélève selon son bon plaisir. Leur absentéisme notoire a confirmé la queue de trajectoire des campagnes électorales européennes du Front national : en vivre !

Reste que la grande manifestation LGBTplusplus s'oppose à tous les tyrans normateurs et que les nations européennes seraient bien inspirées de ne pas s'en contenter pour préserver leurs libertés futures. Car ce n'est que de ça qu'il s'agit. Oubliez, l'Etat de droit, la démocratie à tous les étages et autres billevesées de préaux, ce sont nos libertés qui comptent et que des pouvoirs aussi benoîtement centristes que ceux de M. Bayrou ne les répriment pas. Pour les "libertés basses" on peut lire aussi ça de Jean Lassalle.

ALSP !

22 juin 2025

Cadet Rousselle

♬ Cadet Rousselle a trois maisons qui n’ont ni poutres, ni chevrons,
♬ C’est pour loger les hirondelles, que direz-vous d’Cadet Rousselle ?

Cadet Rousselle s'appelle de nos jours Emmanuel Macron. Son Etat impuissant comme une baleine crevée sur la plage - en général il faut les dynamiter - un proto-Etat donc, enlisé dans les procédures et normes bureaucratiques, endetté jusqu'au cou, ne gouverne plus rien et cherche partout vingt sous pour faire un franc ; mais lui, court le monde après son inutilité, grand faraud pénétré de sa vocation de leader alternatif du monde libre. Il se l'est mise tout seul dans la tête, la vocation, et ne fut jamais appelé à l'emploi par ses pairs. S'il avait la moindre stature on le dirait chiraquisé, mais le modèle ne portait pas de gilet sous la veste parce qu'il n'en avait pas besoin pour s'affirmer. Avec les pattes Village et le pétrissage des interlocuteurs, notre grand impulsif aura marqué la scène internationale par… rien finalement à son crédit. Par contre ses homologues retiendront son tropisme européiste déportant sur l'Union nos problèmes, son addiction au "dialogue" en guise de traitement des enjeux et la grande table blanche de Poutine. Son agitation grandiloquente autour de l'affaire d'Iran nous dit tout sur lui : au moment où le pays est dans les tenailles de l'US Navy, notre président est mis hors-jeu par la Maison Blanche après en avoir été prévenu publiquement ! « Tout ce qu'il touche devient de la merde ! » disait de lui Donald Trump. On le voit au plan intérieur. Deux ans à tirer ! Car, formé en acteur par son épouse, il "mourra" sur scène à l'acte final ! Deux ans pour nous ! Lui, ce sera le Saint Empire à Bruxelles ; le canonicat du Latran l'y aidera-t-il ? C'était un soupir sur la portée.

Aussi nous parlerons de choses plus sérieuses. Du four mondial par exemple. Puisqu'il est acquis généralement que les nations n'ont et n'auront pas les moyens d'arrêter le réchauffement climatique - les raisons sont dans tous les journaux - vient le temps de l'adaptation de l'espèce. Le darwinisme en action ! Quatre domaines sont concernés : l'agriculture (1), la consommation générale (2), l'habitat (3) et l'espace public (4). Il y a des modèles qui fonctionnent dans le sud, là où nous avions l'habitude d'intervenir pour soulager les populations desséchées par le climat. On ne part pas de zéro. Faut aller voir.

  1. C'est le domaine le plus facile à comprendre : les cultures devront s'adapter à la raréfaction des intrants. Oublier le maïs s'il n'y a pas d'eau. Peut-être aussi que la taille des bovins devra diminuer et que seront privilégiées les espèces frugales comme les moutons et les chèvres. Je doute que le porc se maintienne longtemps, lisier oblige. Il faudra repenser l'association des cultures, refaire les ombrages bocagés, bref… tout coûtera plus cher. D'où le nouveau départ des potagers individuels et des jardins ouvriers. Le contenu de l'assiette changera forcément.
  2. Bien malin celui qui peut prédire ce que vous mangerez dans vingt ans. La production se réorganisera sur toute la planète en fonction des marchés nouveaux. C'est le génie de l'espèce humaine qui moins que d'autre est susceptible d'attrition, sauf à se détruire sciemment dans des guerres qui sont aussi dans le génome humain. Les capacités de transport massifié des denrées seront déterminantes. Et il se pourrait aussi que le localisme en prenne un coup s'il ne peut fournir sa chalandise dans les niveaux de prix acceptables par les consommateurs. Il est déjà limite cher rapproché de l'offre des centrales d'achats.
  3. Nos logements seront certainement les plus impactés puisque, en nombre croissant vite, ils deviennent de plus en plus inhabitables. Une isolation lourde sera nécessaire mais aussi une résistance accrue aux cataclysmes tels que les orages de grêle et les trombes d'eau. Le bacacier (sandwich) va s'imposer en remplacement des tuiles et ardoises avec des récupérateurs d'eau pluviale enterrés. Selon la latitude, des citernes d'eau potable (filtrée au charbon de bois) seront nécessaires pour palier les coupures du réseau. Parlant réseau, l'idéal serait bien sûr de s'en passer. La maison hors-réseau (off grid) sera peut-être dans un article prochain. A noter que les "aides" réclamées par le peuple des assistés seront elles-aussi taries. Les maisons basses fraîches à petites fenêtres vont devenir hors de prix. L'Irlande et la Bretagne granitiques tiennent la rampe , mais on pense aussi au riad en pisé et sa fontaine murmurante à l'ombre du patio.

    Un expert-praticien (c'est rare en pays d'académies) préconise des maisons lourdes (murs et cloisons épais) posées directement sur le sol décaissé de 90cm qui leur sert d'amortisseur thermique. Ces maisons s'ouvrent au sud pour faire entrer la lumière, mais la lumière du nord peut aussi être très belle. On prolonge l'avant-toit d'une longue casquette afin de gérer l'ombre et le soleil selon les hauteurs de saison. Les murs périmétriques et la toiture sont isolés pour diminuer l'interférence météorologique. Chauffer ces maisons sur terre battue est plus difficile qu'une maison moderne sur-isolée mais bientôt climatisée donc en faute puisqu'elle réchauffera son environnement immédiat. Il y a des solutions pour chauffer une maison lourde, du foyer à bois au pullover pure laine en s'isolant les pieds dans des sabots. Le plus efficace est peut-être le chauffage basse température à eau chaude par le sol en chape maigre. A essayer aussi le puits provençal géothermique qui régule la température de l'air extérieur accédant à la maison.

  4. Dehors, c'est de béton et goudron qu'il s'agit d'abord d'évacuer. On repave et on évite partout les parois réverbérantes. D'ombre ensuite : les villes neuves des intendants du roi étaient pourvues d'arcades protégeant le commerce et la circulation. Oui, ils en avaient dans le chou car ils n'étaient pas assujettis à des bureaux bardés de règles et de normes mais attachés au bien-être général pour maintenir la paix civile. Il faudra aussi replanter des arbres plus serrés qui supportent un moindre apport d'eau. Bref, il faut visiter le Maroc. Aparté : quel imbécile a scié les platanes des routes départementales ? Nous tous, pour ne pas mourir sur un arbre en bois dur, comme disait Brassens. On ne fait pas de cercueil en bois de platane, il se disloque et le mort s'enfuit à la pleine lune.

Juste une incidente d'actualité.
On entend tout et son contraire sur la guerre d'Iran et chacun tire les évidences à soi pour conforter sa thèse, mais il est une donnée qui n'est pas (encore) traitée, c'est le rapport de forces intérieures. L'empire de Cyrus le Grand nourrit trois armées qui sont les protagonistes de toute évolution du régime, mais certainement pas de son effondrement. M. Nétanyahou se fait un film à prétendre être capable de ruiner le régime des mollahs et accessoirement libérer le peuple iranien (ça c'est pour l'opinion occidentale). Pour faire court le concernant : Israël est incapable de renverser quelque régime que ce soit par des destructions massives comme le montre l'exemple de Gaza, enclave minuscule en pays plat, mise en coupe réglée par des miliciens de rencontre, même pas bons à défiler. Alors pour un territoire immense et montagneux doté d'une vraie armée de terre qui est formée depuis quarante ans à en découdre avec Satan, n'y pensons même pas. Les trois forces en concurrence sont l'armée régulière (Artesh), le corps des gardiens de la Révolution (Pasdaran) et les forces de police (Bassidjis). Les effectifs sont imposants (sur le papier du moins) :
Artesh c'est 400000 hommes, les Pasdaran sont 125000 et le Basidj déploie 600000 hommes formés au combat de rue et au maintien de l'ordre musclé ; s'y ajoutent quelques millions de supplétifs fanatisés comme des zombies, adeptes du carnage. Pour finir, la séquence actuelle n'est chez ces fanatiques que le début de l'Apocalypse qui annonce l'imam caché et l'avènement de l'ordre supérieur. Tsahal au sol c'est 175000 hommes et femmes d'active et 450000 de réserve mobilisable à seize cents kilomètres de là. Si le régime proprement dit des mollahs de Qom était en péril, ces forces seraient candidates à la succession à leur seul profit. D'où une guerre intérieure plus probable qu'une guerre civile. Le peuple qui s'en mêlerait serait écrasé sous les chenilles des chars ou haché à la mitrailleuse. A moins que comme en Irak, les Etats-Unis aient acheté tous les chefs de bataillon, mais c'est peu probable de la part de Trump qui est près de ses sous.
D'où notre condamnation de l'appel au soulèvement lancé depuis New-York par le fils du Shah qui, ce faisant, prouve sa méconnaissance de la société iranienne actuelle. Appeler les moutons à attaquer les loups en pleine guerre de survie nationale est digne d'un album de F'murr ! La race Pahlavi fut un accident de l'histoire. Qu'elle le reste !

ALSP !